jeudi 23 décembre 2010

Je suis noeud nologue

C'est le moment de se taper un p'tit ballon de rouge. Descendons au cellier. C'est là que se retrouvent les grands crus qui reposent dans une atmosphère propice à la vinification, dans une cave médiévalesque et toiledarachéenne...


Après avoir judicieusement choisi un Vougeot, de la maison Grivelet, fournisseur du Président de la République, dont le millésimé nous échappe pour cause de pourriture noble sur l'habillage, préparons-nous à apprécier le savoir-faire de l'artisan.


Je passe le tra-la-la d'observation de la bouteille au travers d'une luminosité spécifique qui nous aurait permis de jauger l'efficacité de la conservation par l'ampleur des mottons de noblesse dans le fond. Pas que ça à faire.


Prenons notre bidule à ouvrir les bouteilles, sorte de tire-bouchon hi-tech.


Et prions pour que le bouchon se comporte bien.


Installons le bidule.


Et hop!

Dites donc! Il en a long à raconter ce bouchon! On sent (!) qu'il a du vécu!

Il est temps de passer au carafonnage.


Il nous faut bien sûr un matériel propre à la rétention des tanins condensés


Eeeeeet voilà! Laissons-le respirer un peu.


D'abord précisons que ce procédé de filtration tangentielle a quelque peu perturbé la phase olfactive. Contentons-nous de dire que le nez est... épanoui.

Examinons la robe : hum... limpide (après filtration), couleur terre de sienne brûlée.

Nous choisissons notre verre. Dédaignons tout de suite le verre INAO, dont la forme est définie par l'AFNOR*. Même si la forme de ce verre est sensée favoriser la dégustation, nous jugeons que c'est une faute de goût que de boire dans un tel verre qui nécessite de basculer la tête en arrière pour en consommer le contenu, ce qui est d'une élégance discutable. Et puis d'ailleurs je ne possède pas de tels verres. Et puis j'ai copié ce paragraphe presque intégralement de wikipédia, pour impressionner le lecteur non averti.

La jambe? après avoir délicatement tourné le vin dans le verre et observé les ménisques larmoyants un peu trop éphémères, nous concluons que la jambe est cul-de-jatte.

Allons maintenant vers la mise en bouche : le vin est fort en gueule, avec une puissante après-bouche qui tapisse le gorgotton avec vigueur. L'arôme est à mi-chemin entre le géranium et le cuir de sanglier.

Verdict? Comme base de sauce pour du boeuf filandreux, ça devrait pas être trop mauvais.

*Association Française de NORmalisation

7 commentaires:

Anonyme a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
crazypatch a dit...

J'espère que tu vinedras à Bordeaux nous voir et faire de vrai dégustation de vin...mais la bouteille a l'air bien vieillie
Bonnes fêtes en France

coyote des neiges a dit...

Bien sûr que je vais aller à Bordeaux!
Ce sera pour cet été, pour qu'on puisse faire des tricandelles qui vont accompagner le vin...

Anonyme a dit...

Je me tord-boyaute de rire!

Kti a dit...

Belle étape que cette cave !
En effet il y a de quoi y séjourner !
Merci de ton passage sur "mon chantier"
Kti

Unknown a dit...

Votre blog est génial, bien plus gouleyant et délicieux que le grand cru dégusté !
Grand merci pour votre rire rafraîchissant et votre écriture ciselée, se prendre TRES au sérieux est l'appanage français. ..
Bien cordiales félicitations

Coyote des neiges a dit...

Merci, Anonyme! Je suis certaine que tes papilles sont fleuries...