mardi 31 janvier 2006

dimanche 29 janvier 2006

Tous au carnaval de Québec!

Durant la période du Carnaval de Québec, Québec (la ville) devient comme folle. C’est un peu normal, compte tenu du fait que ça ne prend pas grand chose pour que Québec (la ville) ne devienne folle. Prenez l’époque des Nordiques. Ou, plus récemment, des élections…

Le bonhomme Carnaval est partout. On se demande s’il n’est pas, comme le Père Noël, constitué de plusieurs gugusses costumés qui se promènent dans la ville, qui font des interviews à la télé, qui font une apparition à toutes les activités, et qui viennent emmerder les gens qui ont des congrès dans les hôtels de la ville.

Le bonhomme Carnaval est laid. C’est un espèce de croisement entre le bonhomme Michelin et le bonhomme Pillsbury, qui aurait attrapé la vérole. Regardez bien sa face de proche. Épeurant.
On voit son effigie partout. Elle est d’ailleurs en vente pour 10 $ un peu partout en ville : «Avez-vous votre effigie du Bonhomme?» vous accoste-t-on sans cesse quand vous prenez une marche dans la rue.

L’effigie du Bonhomme est aussi projetée un peu partout, la nuit (un peu comme celle de Batman), autant sur les murailles vénérables des remparts de la vieille ville que sur les buildings. Vous dormiriez bien, vous, avec la projection de cette horrible face vérolée dans vos fenêtres de chambre???


Le carnaval est le temps du Vomi. En tous cas, c’était ainsi dans le temps de ma jeunesse. Mes souvenirs carnavalesques se résument à une suite brumeuse de scènes plus ou moins odoriférantes où des gens semblent se bousculer pour venir vomir à mes pieds. Moi y compris.
Sainte-Foy est désertique. Probablement que tout le monde est rendu dans le Vieux-Québec pour vomir. Nous tentons de prendre un autobus de la ville, mais au bout de 20 minutes d’attente à –15ºC, nous retournons chercher l’auto. Ce sera la galère pour stationner, mais nous sommes rusés. Nous trouvons un stationnement intérieur pour la modique somme de 7 $, ce qui nous permet d’économiser 3 $ sur le prix de deux billets d’autobus aller-retour (2,50 $ chaque billet, donc aller-retour pour 2 = 10 $).

Ce stationnement est situé assez loin de la vieille ville pour éviter que les gens ne viennent brûler notre voiture (réflexe de Parisienne, excusez-la) ou bien vomir dessus. Il ne reste plus qu’à remonter la Grande Allée vers la vieille ville.

Un petit coup de réduit (eau d’érable réduite avec de l’alcool) vous est offert à la terrasse de tous les bistrots de la Grande Allée (et Dieu sait qu’il y en a, des bistrots!!!). Pour les autres grandes artères, j’imagine que ce doit être pareil, je ne sais pas, je ne les ai pas toutes faites.

«Aux terrasses, dites-vous? Mais il fait –15ºC!!!» Mais oui, ce sont d’ailleurs des terrasses de glace, avec des bars de glace et des comptoirs de glace… Ya que les serveurs qui sont chauds.



Nous commençons à entendre des clameurs au loin. Nous approchons du centre névralgique. On «câlle l’orignal» (beuglements simulant l'orignal). Ce sont des trompettes rouges, dans lesquelles soufflent des joyeux carnavaleux en ceinture fléchées, autres symboles du carnaval de Québec. Certaines de ces trompettes sont fausses : un bouchon permet de les remplir de réduit ou de caribou.

Il est trop tôt dans la soirée (et dans la saison du carnaval dont c’est la première journée) pour pouvoir suivre la piste de vomi qui mène immanquablement aux principales activités. Nous nous guiderons donc au son. Nous finissons par arriver au bon endroit!

Le spectacle d’ouverture est grandiose. C’est un spectacle en plein air. Oui, il fait toujours –15ºC. Le violonneux est en T-shirt, mais il s’énerve tellement sur la scène qu’il ne doit pas avoir froid. Robert Charlebois est l’invité d’honneur. Il vient, en gros parka, chanter quelques-uns de ses classiques, comme «Si j’avais les ailes d’un ange, j’partirais pour Québec». Je ne sais pas si nous avons tous les ailes d’un ange, mais nous sommes à Québec, ça tombe bien!

L’avantage d’un spectacle en plein air à –15ºC, c’est que tout le monde embarque. Même si vous êtes le pire des introvertis, que vous avez normalement la dégaine timide et que l’idée même de danser ou de s’exprimer avec votre corps vous fait rentrer sous terre (ou sous neige), vos pieds marquent la cadence, vos bras s’agitent, vous swignez la bacaisse dans l’fond d’la boîte à bois!!! Vous applaudissez à tout rompre à la fin de chaque morceau de musique (et même avant la fin). C’est sûr qu’applaudir en mitaines, ça fait moins de bruit qu’à mains nues, mais l’enthousiasme compense.

La raison??? Essayez de rester immobile pendant 2 heures par –15ºC!

Loin de moi d’insinuer que le spectacle ne le valait pas. Au contraire, le groupe était très bon, malgré le fait qu’il ait été obligé de chanter la chanson du Bonhomme Carnaval (la honte!) ...


20060128_16 spectacle d'ouverture
Vidéo envoyée par coyotedesneiges



... et qu’il ait celui-ci dans les pattes pendant une bonne partie du spectacle. Bref, si le spectacle n’en valait pas la peine, tout le monde aurait crissé son camp!

Nous sommes en arrière complètement, sur une espèce de butte de neige molle. Des gens passent devant nous en titubant. On ne peut pas trop savoir si c’est à cause de l’alcool ou à cause de la neige molle.

Malgré le swignage de bacaisse dans l’fond d’la boîte à bois, je commence à geler des pieds. Nous décidons de partir. Non sans un petit arrêt aux kiosques (qui ressemblent étrangement aux cabanes des marchés de Noël en France) qui vendent, outre l’inévitable réduit ou caribou, des petits cornets de sucre d’érable et des petits bâtons de tire d’érable.

Retour vers notre bagnole, qui nous attend sagement, bien au chaud, dans son stationnement intérieur. Nous payons notre 7 $ et nous rentrons, avant que la foule ne se mette à vomir en cœur…

Quelle belle soirée, et quels souvenirs impérissables pour Chéri (un Français), qui voulait à tout prix voir c’est quoi le carnaval de Québec!

vendredi 20 janvier 2006

L'art de prendre l'avion

Profitez de ma longue expérience en avion! Voici quelques trucs incontournables quand on ne voyage pas en première classe et qu'on a 8 heures d'avion à faire!



1) Les bagages

Nous avons droit à 20kg de bagages en soute et de 10 kg de bagage à main. Mis à part les choses qu’on ne peut pas modifier (comme le coupe-ongles qui doit absolument aller en soute car si on vous pogne avec ça dans votre bagage à main on vous arrête pour terrorisme de haut vol), on peut faire de la réorganisation en cas de dépassement de poids. On se retrouve finalement avec une boule de quille dans son bagage à main, mais tout va finalement traverser l'océan.

2) Équipement de bagage à main

Pour un vol en tout confort, il faut un minimum. Je suggère les items suivants :
  • Kleenex (pour se morver en toute sécurité);
  • Votre lunch (voir le chapitre sur la bouffe);
  • Des écouteurs pour éviter de payer les écouteurs Air Transit à 1$ quand vous en avez déjà une collection à la maison;
  • Vos lunettes de myopes pour regarder le film puisque l’écran se trouvera inévitablement à la limite de la vision, surtout si vous avez le siège #13;
  • Un jeu de Su-Doku, un crayon et une efface (une gomme pour les Français) pour vous permettre une activité intellectuelle;
  • Un cache-yeux et des bouchons d'oreille si vous voulez faire la sieste sans entendre les ronflements du voisin, les hurlements du môme, et les annonces de la boutique hors-taxe.
3) Les sièges réservés.

Les petits malins vont payer 15$ pour réserver leur siège en avance. Si on est deux, ça assure d'être assis à côté de son chéri. Et si son chéri fait 6 pieds 3 pouces, ça assure que nous avons un siège avec espace pour les jambes. Nous avons les sièges 13E et 13F. D’aucuns prétendent que ça porte malheur! Ciel ! Que va-t-il nous arriver? L’avion va-t-il tomber? Nous aurions dû changer et demander les sièges 14!!! Sommes-nous des morts en sursis alors que les passagers assis aux sièges 12 et 14 sont en sécurité???

4) Terminer son forfait de cellulaire

Quand on quitte la France pour deux mois, notre forfait de cellulaire ne sera plus valide à notre retour. Il faut donc en profiter pour faire des folies pour épuiser notre solde. Attention, pas si facile qu'on croit! Il me reste 12 euros 50.
  • J’appelle la Pologne. Je baragouine polonais pour 2 euros 20 centimes à mon ami le soudeur qui travaillait avec moi sur le Gypsum Baron. Il reste 10,30€.
  • Je reviens à la France. Je laisse un message sur le répondeur de Claire. 9,24€
  • J'envoie une couple de SMS à Mumu qui n’a pas de répondeur mais qui a un cellulaire. Je suis bête, je n’ai pas pensé d’appeler sur son cellulaire… je n'ai dépensé que 10 centimes. Pas efficace.
  • J’appelle Julie70, pour un coucou avant de partir. On finira bien par y aller un jour, à ce Paris-Carnet! Il reste 7,90€.
  • Le Québec se réveille. Ou s’il ne se réveille pas, je le réveille. 5,12€.
  • On rappelle Belle-Mama pour lui dire qu’on est dans l’autobus qui se rend à l’avion. Bon, ça! Belle-Mama aime bien parler! Il reste encore 79 centimes à gaspiller.
  • On appelle copain Valdemarne, celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom mais dont on le prononce quand même, et on finit enfin par épuiser notre forfait. En fait non, car il reste encore 17 centimes, qui seront perdus. Tant pis, on a bien travaillé.

5) La bouffe

La bouffe à bord laisse souvent à désirer. À chier, si on préfère (merci mon voisin de siège qui m'a soufflé). Mais moi qui suis raffinée, je ne parle pas comme ça. Alors je me fais mon lunch avant de partir. Et une bouteille d’eau, car le passage du plateau de boissons n’est pas très fréquent et quand on demande un verre de lait, ils mettent de la glace dedans!!!

Que contient notre lunch? Des fruits, que l’on doit bouffer impérativement avant d’arriver aux douanes (ne pas oublier de jeter les épluchures de mandarines et autres pelures de bananes avant le passage de la douane), le saucisson en chocolat, qu’on garde jusqu’à la fin pour pouvoir niaiser les douaniers, un reste de galette des rois, un sandwich etc…

Rien ne nous empêche de demander tout de même le plateau au cas où. Cette fois, on nous sert une tranchette de bœuf filandreux avec du riz trop salé, accompagné de petits pois et de carottes en cube. Un petit pain datant de la dernière guerre (celle le l’Irak, tout de même), une salade de pois chiches, et un petit gâteau sec à la cannelle. On vous donne pour manger un couteau de plastique (pour éviter que vous ne fassiez un détournement d’avion au couteau) mais une fourchette et une cuillère en acier. Les détournements à la fourchette sont permis.

6) La programmation vidéo

La programmation vidéo commence par une démonstration d’exercices recommandés par Air Transit Intestinal pour garder la forme durant le vol. Comme toute cassette vidéo d’exercices, tout le monde regarde, mais personne ne fait. J’imagine les passagers se contorsionner à l’unisson, tel un ballet aérien, en même temps que la vidéo... Et allez, on se tortille le cou, hop, on se tortille les épaules, on agite les hanches, on balance la jambe, et swigne la baquaisse dans l’fond d’la boîte à bois!

Au même titre que les annonces de style «Nous traversons en ce moment une zone de turbulence, le moteur droit est en feu, le pilote est tenu en joue par un terroriste et nous n’avons plus d’essence, alors veuillez attacher vos ceintures s’il vous plaît.», les annonces de la boutique hors taxes (la boutique où vous ne payez pas les 15% de taxes mais où le prix de base est gonflé de 50% et où vous repartez fier de ne pas vous être fait fourrer par le gouvernement, mais par une entreprise privée…) prennent le pas sur la bande sonore du film qu’on vous présente.

C’est donc au beau milieu du film, quand l’héroïne sort du coma fatal dans lequel elle était plongée et qu’elle aperçoit enfin son soupirant que nous entendons :

«Nous allons maintenant passer dans les rangées pour vous présenter la boutique hors taxes du bord, qui vous permettra de pouvoir faire vos achats dans le confort de votre siège!»
Nous dit-on sans rire… HAHAHAHAHA! Le confort de notre siège???? Je rappelle que nous volons sur Air Transit Intestinal!

7) L’art d’aller aux bécosses

Dans un avion, on ne va pas aux bécosses quand on a envie, mais à des moments stratégiquement choisis.

QUAND NE PAS ALLER AUX BÉCOSSES :
  • Quand le plateau de bouffe ou de boutique hors taxes se promène dans les rangées, coupant ainsi toute possibilité de passage. Il est assez gênant d’avoir l’air naturel debout planté devant le chariot roulant, à avancer à la vitesse d’un escargot au galop, surtout quand on a une envie pressante…
  • Pendant le film : on est obligé d’enlever ses écouteurs et on rate le meilleur!
  • Juste après les repas : tout le monde s’est gavé de café ou de vin et a envie de pisser en même temps. Il y a une file de 2 km aux 3 ou 4 bécosses pour les 250 passagers… Certains en profitent pour se brosser les dents, pour faire leur petite toilette, pour se maquiller, pour se raser, pour s’épiler les poils de nez…
  • Pendant les zones de turbulence : les agents de bord risquent de vous ramener à votre siège manu militari et vous entendez le pilote vous faire honte publiquement quand il demande «Tous les passagers sont priés de sortir des toilettes et de se rendre à leur siège pour boucler leur ceinture».
  • Une heure avant l’arrivée : On a amorcé la descente, et les panneaux lumineux exigent que votre ceinture soit bouclée, le dossier de votre siège relevé et les bagages à main bien rangés sous votre siège. Essayez de faire pipi dans ces conditions!!!
  • Quand notre voisin de siège de 150kg fait son dodo et qu’on veut éviter de lui tomber sur les genoux…
QUAND ALLER AUX BÉCOSSES :
  • Avant de rentrer dans l’avion;
  • En sortant de l'avion.
Vous avez tout compris, on se retient.

Maintenant, à vous! Vous êtes prêts à partir, je vous souhaite bon vol! (niark, niark, niark!)

vendredi 13 janvier 2006

Faisons un peu de tourisme

Petite virée à Paris, qui se vante d'être un pays de poche!
poche (adj.)

Poche (adj) : mauvais, médiocre, décevant : son dernier livre est poche. C’est poche que tu n’aies pas pu venir. Syn. platte.



Est-il besoin de s'arrêter prendre un verre au Bistrot des Tartes???



Les Français font des insultes une spécialité, comme l'a découvert Obélix. Si, si, j'ai constaté de visu que ce n'était pas qu'un gag que Gosciny aurait inventé. Ça existe pour vrai!



Les têtes de cochon abondent!!!


Mais visitons un peu.

La cour carrée du Louvres (bon, il n'y avait pas grand monde cette journée-là!)

20060112_01 cour carrée du Louvres
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges



L'inévitable Notre Dame de Paris!

20060112_02 notre dame
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges




Les ti bateaux des chenaux (nous on n'a que les ti poissons des chenaux...)

20060112_03 ile de la cité
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges



La tour Eiffel!
Attention, toutes les heures, pendant 5 minutes, elle se met à scintiller! Il était 21h59m58s au moment où j'ai pris la vidéo! Oui, bon, j'étais en bagnole, et j'ai pris mon petit film au travers du toit ouvrant de la Smart, alors faut pas trop demander...

La tour Eiffel s'illumine 2
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges



Je repère, en me promenant sur la rue Monge, sur la carte routière, les Arènes de Lutèce!!! Je me dis qu'un bon combat de gladiateur serait plaisant à regarder... Mais il faut savoir que les arènes de Lutèce sont bien camouflées dans cette rue bien ordinaire. Son entrée est discrète, il faut, pour la trouver, avoir son petit plan et passer pour une touriste en pleine rue. La honte. Mais j'ai trouvé l'entrée...


Et je vous fais visiter en primeur le plus grand carré de sable de Paris. Ne mettez pas le son trop fort, non pas parce qu'on entend les cris des gladiateurs qu'on égorge, mais parce que c'est l'heure de la récré.

20060112_06 les arènes de Lutèce
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges



Regardons Paris du haut de la grande roue... Celle-là qui était au bout des Champs Élysées pendant les fêtes...


Pour se rendre, on passe l'Étoile, connu comme le rond-point Infernal, et on suit tout le long des Champs Élysées.

l'Étoile en 20 secondes
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges


Si vous êtes attentifs (et si vous n'avez pas le mal des transports) vous verrez successivement, dans le vidéo ci-dessous, la tour Eiffel, le Grand Palais, l'arc de Triomphe et les Champs Élysées (avec les buildings de la Défense en arrière-plan), la cabine de Grande Roue voisine (qui nous cache la Madeleine), la basilique du Sacré-Coeur au loin, la main de Chéri qui envoie des bye-bye et qui a failli nous cacher le jardin des Tuileries et le Louvre, puis de très loin on voit les 4 buildings en forme de livre ouvert qui forment la bibliothèque François Mitterrand, et, à la dernière seconde, juste à côté, un dôme qui est peut-être le Panthéon. Et la vidéo coupe juste avant la tour Monparnasse! (Ouais, bon, je ne suis pas une pro, et puis essayez un peu de filmer dans une cabine de grande roue en mouvement...)

Petit truc : utilisez le bouton «pause» sur la vidéo...


Paris du haut de la Grande Roue
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges


Pourquoi vous rendre à Paris quand vous pouvez sauver du temps et de l'argent en visionnant simplement ce vidéo? Visitez Paris en 29 secondes!!!

dimanche 8 janvier 2006

Demain l'hiver

Chanson de Robert Charlebois, illustrée par Coyote des neiges (Ya le sous-titre en bas, pour les Français)

Demain l'hiver
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges
Demain l'hiver, je m'en fous.
Je m'en vais dans le sud, au soleil,
Me baigner dans la mer
Et je penserai à vous
En plantant mes orteils dans le sable doux.

Je vous laisse "Mon pays, ce n'est pas un pays,
C'est l'hiver" chanté par les charrues.
Je vous laisse mon "scraper" et ma pelle de bois
Pour vous rendre à la rue.
Je vous laisse la petite glace dans l'escalier tournant
Qui vous fera tomber su'l.
Je vous laisse ma paix.
Je vous donne ma paix.
Je me pousse en paix avec les canards.

Demain l'hiver, je m'en fous.
Je m'en vais dans le sud, au soleil,
Me baigner dans la mer
Et je penserai à vous
Assis dans la soupe bleue jusqu'au cou.

Je vous laisse les enfants qui s'assomment en se "pitchant"
Des balles de neige en glace en pleine face.
Je vous laisse les enfants qui ont la langue collée
Sur les "tracks" et qui pleurent parce que le train s'en vient.
Je vous laisse les enfants mangés par la souffleuse
À quatre heures dans un fort top secret.
Je vous laisse ma paix.
Je vous donne ma paix.
Je me pousse en paix avec les canards.

Demain l'hiver, je m'en fous.
Je m'en vais dans le sud, au soleil,
Me baigner dans la mer
Et je penserai à vous
En priant le soleil dans l'eau à genoux.

Je vous laisse "le but du Canadien compté
Par Jean Béliveau sans aide."
Je vous laisse les pieds gelés dans la
"slotch", un transfert entre les dents.
Je vous laisse mes chaloupes dans le portique,
Mes mitaines et ma gratte en plastique.
Je vous laisse ma paix.
Je vous donne ma paix.
Je me pousse en paix avec les canards.

Demain l'hiver, je m'en fous.
Je m'en vais dans le sud, au soleil,
Me baigner dans la mer
Et je penserai à vous
En plantant mes orteils dans le sable doux.

mardi 3 janvier 2006

J'ai attrapé la crèèèève!

Oui, depuis quelques jours, je tousse et je mouche. Mais ça c'est pas le fond du problème. C'est juste un ti rhume. Sauf que juste avant d'attraper mon rhume, j'ai attrapé la crèèèève. La crèèèève, comme son nom l'indique, c'est graaaave. On va crever. Ou plutôt, on veut crever.

Laissez-moi vous raconter mon calvaire.

Une nuit, je me réveille. La gorge constrictée (je ne sais pas si ça se dit, mais ça se sent). Plus capable d'avaler. (Et je t'en prie, Anonymous, pas de jeux de mots vaseux à la Austin Power.) Souffrance totale, puisque en une heure, l'être humain déglutit en moyenne 10 à 15 fois. Peut-être plus, puisque ces statistiques sont tirées de mon expérience personnelle de cette nuit-là en particulier. Vous vous êtes déjà amusé à compter vos déglutitions, vous??? À moins d'avoir la crèèève, on ne le remarque même pas.

Et pourquoi, dans ces moments-là, nous vient toujours, importune, l'image d'un citron???

Bref, avec la crèèèève, déglutir devient LA corvée appréhendée. Comme tout ce qui s'accompagne d'une contraction oesophagienne.

Après une nuit à me lever toutes les 15 minutes dans le but de recracher, dans un tête à tête avec ma bolle de toilette, l'accumulation de liquide buccal, je peux enfin me lever et me plaindre.

Attention! Vous êtes malade en France? On vous répond immanquablement «Oh la la! Mais tu as attrapé la crèèèève!» La crèèèève étant la maladie universelle de France. «Tout le monde a la crèèèève en ce moment» Ah bin merde, ça tombe mal, vous ne pouvez même pas être original avec votre mal… Mais qu’est-ce au juste que la crèèèève? «C’est un virus qui court dans l’air» Ah bon. Mais comment ça se soigne? «Aaaah, on dit que des virus, que tu soignes ou pas, il faut que ça fasse son temps!» nous répond-on sentencieusement. Autrement dit : «Crève!»

D’où le nom de la maladie, je suppose.

Mais quand on gratte un peu le Français, le Français nous suggère tout de même des remèdes. Poudres à dissoudre dans l’eau, sirops, pastilles, sprays, granules homéopathiques, placebos (bin oui, pourquoi pas, puisque tout ça, au fond, c’est juste pour amuser le client et faire fructifier l’économie pharmaceutique française). Naturellement, avaler tout ça demande un effort de déglutition, mais quand un témoin voit la grimace (de douleur) que l’on fait en avalant ces potions de tout acabit, nous avons droit au «Aaaah, ça veut dire que c’est efficace!».

J’aurais pu me contenter de souffrir en silence des mille couteaux dans ma gorge, mais non, il a fallu que je pogne le rhume en plus. La toux, l’éternuement, le râclement de gorge, la mouchée (bin oui, l’action de se moucher, quoi!), tout ça étant des activités qui demandent un certain spasme de gorge et est donc venu s’ajouter aux activités spasmiques oesophagiennes normales comme manger («encore un morceau de fondue bourguignonne?», boire «Aaaaallez, un p’tit coup n’a jamais fait de mal à personne! Et puis ça tue les microbes!» (des microbes ou des virus??? faudrait savoir…), parler «Aaaaalllez, raconte-nous un peu comment tu as rencontré Couillu le Caribou, (elle a un accent chaaaarmant!)», rire «Ooooh merde alors, l'oncle Alfred a renversé l’huile bouillante de la fondue par terre!»)…

Eh oui, les Fêtes ont été dures pour moi!

Dernière minute (ajout du 8 janvier) : J'ai trouvé ce commentaire dans un post trèèèèès intéressant de culino-test
Lorsqu'une angine s'annonce, elle résiste rarement au traitement de choc :
  • Gingembre frais rapé, dont on ne garde que le jus ( une cuillérée à soupe, ou un petit verre)
  • Jus de citron ( un demi)
  • Miel ( Une grosse cuiller à soupe)
On mélange bien jusqu'à obtenir un sirop bien épais, et on déguste tout doucement, tyrès lentement, avant d'aller se coucher.
J'aurais dû voir ça plus tôt, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire...