vendredi 19 novembre 2004

Pouponphobie

Pourquoi donc décide-t-on de faire des enfants? Pour repeupler le monde? Allons donc! Chacun sait que la Terre est en voie de devenir surpeuplée. De toute façon, les raisons altruistes en cachent toujours d'autres, moins avouables.

Il y a de plus un aspect carrément immoral à mettre des enfants au monde : c'est accepter implicitement de jouer le jeu de l'entreprise capitaliste qui exploite honteusement l'idolâtrie exacerbée des parents dégoulinants de béatitude face à leur rejeton. Qu'on pense seulement à ce que rapporte la vente des petits souliers (que c’est donc «cute»!) dont on affuble des pieds à peine dignes de ce nom qui ne savent même pas marcher, à toutes ces couches jetables «marcheur» à motifs bouton de rose ou bien petites autos bleues (non, mais, dans le ridicule, on ne fait pas mieux!) et à tous les autres besoins artificiellement créés par des "Bébérama" de tout genre...

Comment une masse gigotante, hurlante et accaparante comme le petit d'un humain peut-il attirer l'attention des gens sensés? Objectivement, du point de vue esthétique, que voit-on? De la chair de couleur maladive, une filet de bave ou autres fluides plus ou moins ragoûtants coulant autour des principaux orifices. Si nous comparons par exemple avec un chaton : ça naît avec une douce fourrure et ça me hurle pas! L’humaineau est un mammifère laid.

Pour que l'humaineau atteigne sa pleine croissance, il faut patienter des années et des années! Si encore au bout de quelques jours on pouvait l'entraîner à aller dans sa litière, quel soulagement! Mais non! Jusqu'à un âge assez avancé, il porte une couche, ce qui lui permet, ô miracle de la technologie, de transporter partout avec lui un échantillon de ses excréments.

Le poupon grandit et passe par diverses phases psychologiquement troublantes pour les parents et l’entourage en général. La phase du «non». La phase du «je veux». La phase du «je me roule par terre dans le magasin et je hurle jusqu’à ce que j’obtienne ce que je convoite». La phase ado, où il refusera tout ce qui vient des parents sauf le gîte, la nourriture, les vêtements et l’argent. Et quand enfin il devient adulte au point de vue physiologique, il se transforme en enfant-velcro et s’accroche toujours.

Et c’est ça que nous considérons comme un investissement pour nos vieux jours? Un «bâton de vieillesse»? Alors que dès que possible ils vont s'empresser de reléguer leurs parents à l'hospice et les déclarer inaptes à gérer leur vie?

Décidément, on se sent plus en sécurité sans descendance!

1 commentaire:

Sébastien a dit...

Eh, merci de me lire ! Et ton blog est vraiment chouette. T'écris d'où pour pouvoir prendre des photos de toute cette neige ?