lundi 10 janvier 2022

La mauvaise presse de la solitude dans les chansons

 Première chronique de l'Influenceuse


La solitude est associée à «être malheureux». Je vous donne quelques exemples plus bas. Alors là, je m’insurge! Il s’agit d’un complot. Toutes les chansons traitant de la solitude disent tous la même chose : Les tu-seuls sont pitoyables. De quoi entretenir la phobie collective d’être seul. En voici deux exemples connus :


Barbara (La solitude) : https://www.youtube.com/watch?v=GlVrWsEUFGY

La solitude est une garce, laide, yark, caca.


Moustaki (Ma solitude) : https://www.youtube.com/watch?v=h9-OzSzCDWo

Ici, on est un peu plus nuancé. On avoue qu’on n’est jamais seul avec sa solitude. Pourtant, on laisse entendre qu’il faut «réagir». Et le type de mélodie, triste, lancinante, nous fait savoir que l’auteur manie l’antiphrase avec ostentation. Imaginez les mêmes paroles sur l’air du Picbois de Beau Dommage ou de Agadoudoudou, ça aurait une toute autre signification.


La mélodie (si belle, si douce, si triste) sert en réalité de message subliminal pour mettre l’auditeur dans un état d’esprit propre à se laisser influencer (les chanteurs tristes sont les influenceurs d’avant l’heure). Un peu comme la trame sonore d’un film d’horreur.


Offrez-moi vos suggestions de chansons traitant de la solitude, il me fera un plaisir de les démolir.




3 commentaires:

coyote des neiges a dit...

Francine m'a laissé comme commentaire (sur mon blogue, le commentaire, pas sur facebook!!!) qu'elle aimerait bien que j’analyse pour elle La solitude ça n’existe pas (Gilbert Bécaud).
https://www.youtube.com/watch?v=VZjsZkArHss
En effet, la solitude, c’est comme la perfection, ça n’existe pas. Il y a toujours un crétin qui vient la briser. Voyons ce que Bécaud a à dire sur la question.

Malgré le titre sans équivoque (répété à satiété) il nous donne des trucs (ostensiblement dérisoires) pour sortir de la solitude. Mais sans l’assumer, encore moins en profiter :

Chez moi il n'y a plus que moi
Et pourtant ça ne me fait pas peur
La radio, la télé sont là
Pour me donner le temps et l'heure
J'ai ma chaise au Café du Nord
J'ai mes compagnons de flipper
Et quand il fait trop froid dehors
Je vais chez les tites petites sœurs des cœurs
(refrain…)
Peut-être encore pour quelques loups
Quelques malheureux sangliers
Quelques baladins, quelques fous
Quelques poètes démodés
Il y a toujours quelqu'un pour quelqu'un
Il y a toujours une société
Non, ce n'est pas fait pour les chiens
Le Club Méditerranée
(refrain…)
Tu te trompes, petite fille
Si tu me crois désespéré
Ma nature a horreur du vide
L'univers t'a remplacée
Si je veux, je peux m'en aller A Hawaii,
à Woodstock ou ailleurs
Et y retrouver des milliers
Qui chantent pour avoir moins peur
(refrain)

Donc, si j’en crois Bécaud, je suis un sanglier, un loup, un baladin, une poète démodée. Mais surtout… un coyote des neiges!

Myricoud a dit...

Avec cette chanson, on est jamais seul avec sa solitude
Ma Solitude de Serge Réggiani, parole de Moustaki
Pour avoir si souvent dormi
Avec ma solitude
Je m'en suis fait presqu'une amie
Une douce habitude
Elle ne me quitte pas d'un pas
Fidèle comme une ombre
Elle m'a suivi ça et là
Aux quatre coins du monde
Non, non je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
Quand elle est au creux de mon lit
Elle prend toute la place
Et nous passons de longues nuits
Tous les deux face à face
Je ne sais vraiment pas jusqu'où
Ira cette complice
Faudra-t-il que j'y prenne goût
Ou que je réagisse?
Non, non, non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
Par elle, j'ai autant appris
Que j'ai versé de larmes
Si parfois je la répudie
Jamais elle ne désarme
Et si je préfère l'amour
D'une autre courtisane
Elle sera à mon dernier jour
Ma dernière compagne
Non, non, non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
Non, non, non, non, je ne serai jamais seul
Avec ma solitude
bisous
Myricoud

coyote des neiges a dit...

Mirycoud, je l'ai commentée dans l'article principal, avec un lien vers la chanson en question :
«Ici, on est un peu plus nuancé. On avoue qu’on n’est jamais seul avec sa solitude. Pourtant, on laisse entendre qu’il faut «réagir». Et le type de mélodie, triste, lancinante, nous fait savoir que l’auteur manie l’antiphrase avec ostentation. Imaginez les mêmes paroles sur l’air du Picbois de Beau Dommage ou de Agadoudoudou, ça aurait une toute autre signification.»