lundi 6 décembre 2004

Encore dans la série « je vous regarde par-dessus le mur de camembert », la rubrique tant attendue : le savoir-pisser

Le Français est pudique de l’urinoir.

Sa salle de bains est justement ça : une salle de bain. Bain, lavabo et à la rigueur un bidet (on se demande encore à quoi cet instrument peut bien servir…). De bécosse, point. Elle est dans une autre pièce. Dépourvue de lavabo, bien sûr. Ce qui fait que celui qui s’y rend (aux bécosses) doit ensuite traverser le salon et serrer la main au passage à quelques invités, avant de se rendre à la salle de bain, pour finalement et enfin se laver les mains.

Quand aux toilettes publiques, nommées de façon typiquement française : « WC » (water-closet, ou garde-robe à eau), elles sont soigneusement entretenues et surveillées par des employés indépendants nommés « Madame Pipi ». Ou « Monsieur Pipi ». Ils contrôlent les allées et venues, font payer un droit de passage, et dans certains cas décident, selon la couleur du visage du postulant, de la quantité de carrés de papier de toilette à distribuer.

Cela, quand on trouve les toilettes publiques. Car les indications sont rares, afin que seuls quelques initiés puissent trouver le Saint-Graal du caca.

Selon le même principe que la banque, qui charge des frais pour les dépôts, les toilettes sont payantes. Le but avoué est d’empêcher les robineux, clochards et autres infortunés de la rue de les utiliser. Ainsi on garde les toilettes proprettes, tandis que les dessous des ponts de Paris, non protégés par des Madames Pipi, mais d’accès gratuit, exhalent des effluves nauséabondes. Ce qui donne une nouvelle occasion de râler au Français moyen. Celui qui a les moyens de faire pipi sous supervision.

Dans les restaurants, l’hôtelier garde jalousement l’accès de ses bécosses pour ses clients. Vous voulez pisser? Vous devez consommer. Alors vous commandez un café, vous pissez, et vous sortez du restaurant avec une envie de pisser toute fraîche, pour recommencer la manœuvre dans le café suivant. D’où la coutume de se promener de café en café.

On reconnaît les Québécois à leur « Kessé ça? » incrédule en ouvrant la porte de ce qu’on appelle les toilettes turques. Il s’agit en gros d’un trou dans le sol, avec parfois des empreintes de pieds légèrement surélevées pour éviter de patauger. Gare aux bas de pantalons. Je suis personnellement montée visiter les toilettes dans la tour Eiffel, et j’ai été soulagée de voir qu’il ne s’agissait pas de toilettes turques. Soulagée pour les piétons qui se baladent en-dessous de la tour, bien sûr.

Il y a tant à dire sur le savoir-pisser en France, que le sujet est loin d’être épuisé. J’y reviendrai certainement. Les sanisettes, ou « pipi-o-matic », enfin ces trucs gris oblongs que l’ont retrouve parfois sur les places publiques, feront à elles seules l’objet d’une étude approfondie.

En attendant, je vous laisser méditer. Un commentaire?

4 commentaires:

Anonyme a dit...

ce n'est point comme ça partout !!! dans mon patelin( petite ville) les toilettes publiques ont fermés au public c'est bien pire !!!

Anonyme a dit...

Je trouve les toilettes a la turque plus hygieniques au fond.faciles a nettoyer d'un jet d'eau + balai brosse,et le contact est minimal.Mais il faut avoir de bonnes cuisses pour s'en servir!

P.S.Voyons coyote des neiges,tout le monde sait qu'un bidet ca sert a se laver les pieds!Apres etre alle aux toilettes!

coyote des neiges a dit...

Oui, et on peut aussi se couper les ongles d'orteil dedans!

Anonyme a dit...

lolol !