Les fumeurs défendent fougueusement leur fumée : ils se sentent attaqués personnellement, comme s'ils s'identifiaient à leur boucane au point de ne plus en faire la différence! Ils se sentent «bannis», «lépreux»... Notez qu'un fumeur, c'est comme un automobiliste : on ne naît pas automobiliste, on le devient en embarquant dans son char. Et quand on débarque de son char, on s'appelle un PIÉTON. Ou un «non-automobiliste», si l'on en croit la coutume qui veut qu'on appelle «non-fumeurs» ceux qui n'ont pas de cigarettes...
J'ai remarqué aussi qu'on parle beaucoup du «choix» des propriétaires de bars à décider si leur commerce serait respireur ou pueur...
L'ennui dans les bars qui auraient le choix, c'est que si on sort en gang, sur un groupe de huit, mettons, s'il y en a un seul qui fume, c'est habituellement lui qui aura la priorité de choisir, et tout le monde va se retrouver dans un bar fumeur... Parce que en ce moment, c'est considéré comme «normal», on s'y attend... On ne va jamais changer quoi que ce soit en ayant le «choix»...
Regardons ce qui s'est passé au changement du système impérial au système métrique :
De façon radicale, les panneaux routiers se sont changés en km... Sur les nouveaux chars, l'odomètre s'est transormé pour afficher des km/h. Sur les anciens, on apposait un autocollant pour faire la conversion. Moins d'un an après la conversion, tout le monde parlait en km et plus personne ne se souvenait de la distance Montréal-Québec en milles...
Par contre, je ne sais grâce à quel puissant lobby, les épiciers ont pu continuer à afficher le prix (et le poids) de la viande et des légumes dans les deux systèmes. Résultat : automatiquement, l'oeil était attiré par le poids familier, donc en livres (même si le poids au kilo devait être inscrit en plus gros) et au bout de plus de 20 ans, on achète toujours une demi-livre de steak haché au lieu de 250 gr... La conversion dans ce domaine a complètement raté.
Bien entendu, tout ne s'est pas fait sans heurts... Toute conversion a son lot de mécontents...
...Malgré tout, le gouvernement n'échappe pas à la critique pour l'imposition du système métrique et l'exclusion de l'ancien système. Ceux qui s'opposent à la conversion contestent les coûts d'une telle opération en pleine période d'inflation et de faiblesse économique, et dénoncent le danger de s'éloigner des pratiques américaines, ainsi que les méfaits de l'intrusion d'un système étranger de mesure sur notre héritage canadien basé sur le système impérial. Certains porteront même leur cause devant les tribunaux...(Tiens? Ça ne vous rappelle pas quelque chose???)
Notez que quand on parle (dans la citation ci-haut) d'«héritage anglo-saxon», on parle du Canada anglais... Et que si l'expression «pinte de lait» est restée, elle ne désigne plus une quantité précise, mais plutôt le bidon en général, quelque soit son format...
Mais on voit que si on n'y va pas de façon énergique, rien ne change. C'est d'ailleurs ce qui est en train de se produire en France (je ne sais pas pour le reste de l'Europe, je n'y suis pas allée voir) : les prix sont affichés à la fois en euros et en francs, même après 5 ans. Résultat : comme pour le steak haché. La conversion ne se fait pas. Ajoutons qu'en France il y en a encore qui parlent en anciens francs, mais là, c'est une autre histoire...
11 commentaires:
Attention! si on achète 250 gr de steack haché pour un tartare, il faut le manger dans les secondes qui suivent!!!!
(mini mercotte).
Moi j'ai jamais réussi à faire le transfert pour le métrique en ce qui concerne le poids, et certaines autres mesures de grandeurs. Effectivement,on trouve encore des pèses personnes avec les livres, et bon, c'est ça que je suis habituée d'utiliser! ;) Mais certains transferts sont fait, comme tu dis, pour les KM parce qu'on a pas eu le choix, et aussi pour le Celsius.
Mais quand tu parles de la cigarette, tu parles d'une habitude qui est une addiction pour certains, c'est pas évident là. Il y en a beaucoup qui sont prêts à mourir plutôt que de lâcher ça! J'en connais. Et chez les jeunes, ça n'a pas d'influence ces paquets d'horreur. Ils fument de plus en plus, et tombent bien plus facilement dans ce qui est interdit qu'autrefois.
Le problème, c'est qu'autrefois on l'acceptait partout, partout...dans les hôpitaux, les écoles, on fumait à l'université, au collège et j'en passe. C'était assez difficile de ne pas fumer parce que socialement accepté.
Quand quelque chose comme ça devient une tare, une névrose ou une raison de rejet...ça me dérange parce que j'ai déjà fait partie des "rejetés". "Ha tu fumes?" Pourtant, je ne fumais pas beaucoup et j'essayais de ne pas déranger les gens...mais chaque fois, si je demandais ou je sortais même pour fumer...c'était comme si je passais de la bonne fille à la criminelle qui fait des choses horribles!
Je sais que c'est dangereux pour la santé, la mienne et ceux des autres. J'ai arrêté parce que c'était mieux pour tout le monde, moi la première. Et je ne vais pas dans les bars! ;) Mais bon, je me dis quand même que c'est quelque chose de social avant d'être une "pathologie" de fumer, alors, en quelque part...la notion de choix entre en ligne. Pourquoi ça serait mieux de se paqueter la gueule ? Surtout si après, la personne prend sa voiture et tue quelqu'un ? Alors, on ferme les bars aussi ? Ça peut se rendre jusque là, et c'est une forme d'intolérance avec laquelle j'ai de la misère...
Excuse, j'écris ton blog avec mes longues interventions...c'est juste que ça m'interpelle comme sujet...désolée! :(
C'est justement Mireille qui a parlé de ton blogue sur la liste de diffusion Causerie.
C'est aussi un sujet qui m'interpelle, du point de vue social. Les gens se définissent à travers leurs opinions sur la question. Philip Morris, dans sa grande bonté d'âme, finançait déjà des recherches sur l'intolérance présupposée des non-fumeurs il y a plus de dix ans, en Suisse. Et, dernièrement, le lobby de la fumée a payé des artistes au Québec pour lutter contre la nouvelle loi.
La question de choix. On comprend bien le principe: une loi, c'est contraignant. Mais les propriétaires de bars n'avaient pas réellement la possibilité de rendre leurs établissements non-fumeurs. Par exemple, le Dieu du ciel, à Montréal, qui brasse certaines des bières les mieux cotées au monde, ne voulait pas devenir non-fumeur tant que la loi ne passait pas. Donc, c'était difficile pour nous, amateurs de bières artisanales, de vraiment déguster la bière là-bas après 17h30. La vie, elle se sent.
Comme Coyote le dit, un groupe de «respireurs» accompagné d'un fumeur doit soit se plier au choix du fumeur (pas très démocratique) ou entendre les jérémiades dudit fumeur.
C'est un peu comme les groupes bilingues. Au Québec, c'est souvent l'anglais qui domine dans un groupe bilingue, même s'il y a numériquement plus de francophones. En Suisse, c'est le français ou même l'anglais plutôt que l'allemand (qui est pourtant la langue majoritaire du pays). Pour ceux qui parlent de choix individuels, de libertés, de droits sociaux, c'est une question de voir un peu plus loin que le bout de son nez.
En fait, les fumeurs se considèrent souvent très tolérants et respectueux mais il m'est souvent arrivé que des fumeurs ne respectent pas mon désir de ne pas me faire enfumer. «Est-ce que ça te dérange si je fume?» «Oui, beaucoup.» «Ha, ha! Très drôle! Où est le cendrier?»
D'ailleurs, c'est très stressant de devoir dire «non» à quelqu'un, comme ça. On a tous peur de choquer, de faire de la peine, de contraindre. On comprend que c'est une affliction, d'être esclave de la nicotine, et on voudrait pas devoir demander aux autres de se retenir. Et, dans un restaurant, un café ou un bar, on veut conserver la faveur des gens. «Est-ce que je peux utiliser vos toilettes?» Une personne, ça va. Mais quand les changent cessent de demander la permission et que l'essentiel du traffic de l'établissement devient une processions vers les toilettes, c'est pas très intéressant. Alors les gens parlent de leurs «droits», essaient d'interpréter les lois en leur faveur. Plutôt que d'utiliser la politesse et la diplomatie.
La fumée de cigarette me cause des reflux gastro-oesophagiens très douloureux. J'ai pas choisi ça. Si un fumeur est très poli avec moi, ça m'arrive d'accepter qu'il fume. En fait, ma chère Catherine (ma tendre épouse) essaie d'arrêter de fumer et il m'arrive de l'accompagner dehors quand elle a besoin de fumer. Mais c'est moi qui doit me plier. Parce que le fumeur, qui a «choisi» de répondre à la pression sociale et a décidé de commencer à fumer, est maintenant incapable de se retenir.
On peut aussi parler du choix des employés de bars. Ou, mieux encore, des musiciens. En tant que saxophoniste, ça m'a souvent affecté, la fumée dans les bars. C'est pas très réaliste de dire que c'est un choix, pour un musicien, de jouer dans un lieu fumeur ou non-fumeur.
Mon expérience avec beaucoup de fumeurs et ex-fumeurs est que la question devient proprement viscérale. Reste que, la nouvelle loi, au Québec, va continuer à être contestée par plusieurs personnes pendant quelques temps mais, malgré tout, on dirait que les fumeurs sont déjà assez résignés.
Le chien aboie, la caravane passe...
Moi je suis daccord avec toi Coyote que la conversion pour les quantité au niveau alimentaire est un flop. J'ai toujours senti que ça m'aurais aidé si ça avait été aussi drastique que pour les km et les celcius. M'enfin.
Pour le billet précédent: j'avais bien compris que le sujet était le visuel des paquets de cigarettes, mais; apparemment il y a eu du blog à blog (bouche à oreille); comme quoi tu parlais de la cigarette... menfin prise 2 ;-D
Continues tu t'en sort très bien!
Mireille : non, c'est pas mieux de se paqueter la yeule, surtout si on prend son char après... Mais justement, pour ça aussi on a fait une loi : l'alcool au volant, c'est criminel. Je pense que passé le choc initial, maintenant tout le monde s'entend pour dire que c'est correct...
Alexandre : oui, c'est vrai que quand on a des invités, c'est parfois gênant d'être obligé de leur demander de fumer dehors. Ou de leur dire non quand ils demandent si gentiment s'ils peuvent fumer. Ils sont gentils, mais ils dérangent quand même...
Béo : merci, on lâche pas!
Pour information: j'ai dû fumer pratiquement en cachette, dans le rang... mon chéri aussi... pour pas incommoder Coyote qui était déjà bien déçue que les patchs du voyage outre-mer... nous aient pas débarassés de ce vice!
Tout ça n'est que détails et bons souvenirs pour ma part. Faut relativiser entre encombrer l'autre de sa boucane, ou aller se contenter où on peut.
Puisque la loi sur l'alcool au volant est mentionnée.. encore un retard flagrant européen ça! Et on parle pas de la ceinture obligatoire... y a des évidences.... qui parlent mais faut encore faire des dessins, des études et tutti quanti!
J'ai non seulement une grande partie de ma famille qui parle encore en ancien francs (et pas que les anciens hein!) mais une grand-mère qui me cause en livres. Elle s'achète donc une demie-livre de beurre au supermarché, et elle paye ça 500 francs et elle trouve ça cher ... Si tu ne sais pas qu'elle cause en anciens francs, toi aussi tu trouves ça cher (500 nouveaux francs = 78 euros au lieu des 1 ou 2 que coûte la plaquette de beurre).
Tout ça pour dire que ça n'est peut-être pas forcément une question d'énergie mais aussi de volonté (consciente ou inconsciente) parce que des livres et des demies-livres on n'en voit plus depuis longtemps sur les étiquettes, pas plus que des anciens francs (qui ont dû disparaître il y a 30 ans).
Béo : pas en cachette! Je t'ai vue!!!
Mercotte : quand on me parle d'euros, ça ressemble plus à nos dollars que les francs, alors je suis bien contente de la nouvelle monnaie! Les francs, ça ne me dit rien du tout!
Mini mercotte, ça doit être un fan de ton blogue, qui donne des «mini-conseils» de cuisine!
Madame Patate : en fait, ici, le beurre se vend en format de 454 g!!! Donc, dans les faits, il s'agit encore d'une livre de beurre!
Aaaaaaaaaah, c'est pour ca que les plaquettes de beurre pesent 454g... Je m'etais toujours demande pourquoi on avait choisi un format aussi bizarre!!!
Pour ce qui est de la cigarette, les gens se sont presque insultes dans les commentaires de ma chronique sur le sujet. Debile...
Aurelie
http://aurelie-au-canada.over-blog.com
J'ai le même problème avec les livres et demi-livre de beurre pourtant, je n'ai aucune origine anglo-saxone. A part pour le beurre et le pain, j'utilise les grammes sans problèmes.
Je crois que c'est une question d'éducation.
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