La foule du marché d’Argenteuil (Argenteuil est à Paris un peu ce que Repentigny est à Montréal) est plutôt cosmopolite. On se croirait sur la rue du Parc (à Montréal), mais en plus concentré.
Les vendredis et les dimanches matin, la population de ce marché sur le bord de la Seine atteint les 5 personnes au mètre carré. Excellente occasion pour tester l’état d’agoraphobie latente que chacun (surtout moi) porte en soi.
Je m’y rends tout d’abord avec l’intention normale d’acheter. De trouver la bonne affaire, de regarder la marchandise. Peine perdue, là où le produit semble intéressant, une foule s’amasse devant l’étalage et il est impossible de voir quoi que ce soit.
En tentant de me frayer un chemin à coup de sacoche, au bout de moults efforts, j’arrive à un comptoir de livres religieux, écrits en yiddish ou autre écriture impossible à déchiffrer. Ah, un livre en français : «Comment satisfaire les besoins de votre mari» Au beau milieu d’une série de livres musulmans, ce n’est sûrement pas un livre érotique…Bon. Qu’à cela ne tienne, je me contenterai de regarder la foule.
Les gens se promènent entre les rangées dans un joyeux brouhaha, dans un mouvement brownien proche du chaos. Quelques attroupements passagers se font et se défont aussitôt. Il y a des gens seuls, en couple ou en troupeau, poussant carrosse à bébé ou caddie à provision, ou ne poussant rien du tout.
Le plus difficile est d'avancer. Il ne faut vraiment avoir rien d'autre à faire, puisque pour passer d'un point à un autre éloigné de 2 mètres, à la vitesse d'un escargot au galop, ça doit bien prendre 5 minutes... C'est chiant, il y a du bruit, j'étouffe sous une foule trop compacte...
Alors pourquoi je me retrouve là si souvent?
Pour l'EXOTISME!
Je vois une bonne dame, musulmane, et probablement très prude par ailleurs, devant un comptoir en train de tester un bonnet de soutien-gorge contre son ample poitrine, pour voir si ça lui va… Sous les yeux blasés du vendeur, qui, probablement, en a déjà vu d'autres...
Des vêtements, de la bouffe, des tapis, des vieux meubles, on y trouve de tout… Les vendeurs hurlent. «SOLDES SOLDES SOOOOOLDES!!! TOUT À CINQ EUROS!!!» «LES CHAMPIGNONS À 2 EUROS, FAITES VIIIIIIIIITE!» «C’EST 5 EURO PIÈCE, MESDAMES, 5 EUROS PIÉCE!!!» Oui, ces cris sont peut-être familiers aux Français, mais au Québec, les vendeurs vendent silencieusement.
Et finalement, je me suis trouvé des jolis jeans fleuris et brodés pour 10 euros! Je vais pouvoir faire baver d'envie toutes mes amies en me vantant que c'est ce qui se porte de nos jours à Lutèce!
2 commentaires:
Et ça marche bien ton texte près de l'image et même la note secret qu'on découvre quand on laisse le souris dessus un certain temps.
J'aime bien ta description de marché, vivant, pleins de couleur. Et le beau pantalon, si bien pris.
C'est vrai que c pas trop cher 13$ et quelques (taux de avril 2005):))
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