D'accord, au Québec nous avons aussi nos crétineries (voir Aurélie au Canada) mais au moins ce sont des crétineries avec lesquelles je suis familière. À chacun ses crétineries et les crétins seront mieux servis que par soi-même.
Donc, quelques points parmi tant d'autres...
A) Le métro parisien
Quand on entre dans le métro parisien, on a affaire à ne pas lâcher son tiquet de métro et à s'y accrocher jusqu'à ce qu'on en soit complètement sorti. Pour vous y faire penser, d'ailleurs, les portes après les tourniquets ne s'ouvrent que si vous reprenez (sur le dessus) le tiquet que vous aviez glissé dans la fente du côté. Car dans certaines stations paranos, on vous demande votre ticket composté pour sortir. Malheur à vous si vous l'avez perdu ou jeté. Les sirènes partent et on vous accuse de fraude! Vous êtes aussitôt entouré de gendarmes, menotté, tabassé et emporté dans un fourgon cellulaire en moins de deux et vous croupissez à jamais, oublié dans les prisons sombres du fond du palais...
Ok, j'en rajoute un peu, mais quoi, c'est humiliant quand ça vous arrive.
Par contre, je dois dire que tout est tellement bien indiqué qu'on vous dessine même des pas par terre pour vous guider vers la bonne station de métro. Impossible de se perdre, même si vous n'êtes pas muni de boussole sur votre cellulaire.
B) Le supermarché
En France, on peut encore payer par chèque. La Madame, quand elle a le solde de son marché, va donc fouiller dans le fond de son sac à main immense pour trouver son chéquier, puis son stylo, puis va se mettre en devoir de rédiger laborieusement à la main le chèque au nom de l'Intermarché ou du Casino.
Ensuite, la caissière, avec des gestes mesurés, va passer le chèque dans une machine (on est moderne ou on ne l'est pas!) pour le valider. Mais puisqu'il faut tout de même être prudent, elle demande à la Madame une preuve d'identité. La Madame retourne donc dans le fond de son sac pour en extraire son passeport, sa carte d'identité, sa carte grise, son permis de conduire, sa carte Vital, sa carte de fidélité, ses cartes Pokémon...
La caissière prend en note (à la main) le numéro de chacune des cartes. On est moderne mais on a ses limites...
Pendant ce temps tout le monde trépigne à la caisse. En attendant de sortir son propre chéquier...
C) Le cellulaire rentable!
Pour vérifier le solde de son forfait sur SFR, il faut composer le 950, numéro payant. Jugeant qu'il est un peu illogique de payer pour connaître son solde, ce qui fausse du coup le solde lui-même, je tente d'y accéder via le site internet, qui lui, est gratuit.
Pour accéder à mon compte, je tape mon numéro de cellulaire, puis on me demande mon code. Je tape mon code d'accès. Refusé. J'ai dû le taper de travers, je réessaie. Refusé. Ah bon. C'est vrai que j'ai changé mon code il y a moins de 24 heures, le système est peut-être encore sous l'ancien. Je tape l'ancien code. Refusé.
C'est alors que je remarque en petits caractères qu'au bout de trois essais, le compte est bloqué. Par sécurité. Têtue, je n'appelle toujours pas le service payant. Je me rends plutôt à une boutique SFR et je m'informe. Le gars explique qu'il n'est pas internaute, qu'il ne sait pas (et qu'il s'en crisse). Il daigne me donner une information selon laquelle le code en question serait celui qui consiste en trois derniers numéros de mon contrat, avec un 0 dans le derrière.
Sceptique, je sollicite un second avis et je trouve une seconde boutique SFR. Cette fois, on me dit que le code est celui qui aurait dû être envoyé par texto par SFR, ce qui n'a pas été le cas. Et que le seul moyen de l'obtenir est d'appeler le 900, service à la clientèle, et service payant. Ils pourront aussi débloquer mon compte.
En désespoir de cause, je me résigne. J'appelle le 900, facturé à la minute par SFR : «Tous nos services sont occupés. Veuillez patienter en ligne pendant qu'un préposé se pogne le cul derrière son bureau pour nous faire faire du fric. Tûût tûût! Nous sommes conscients que votre temps est précieux puisqu'il nous rapporte des sous. C'est pourquoi nous vous remercions de bien vouloir patienter le plus longtemps possible... tûût tûût tûût!!!»
D) Les boutiques spécialisées
Les Français sont des artisans. Des artistes dans leur métier. C'est ainsi que l'on retrouve une boutique spécialisée pour chaque chose. J'ai déjà mentionné la boutique La Durée, qui est LA référence en macarons.
Les cristaux décoratifs Lalique, talonnées par Swarovski, ne vendent que des objets inutiles. Martial vend des dragées pour les baptêmes, des boîtes pour les baptêmes, des rubans pour les baptêmes, mais jamais de gâteau de mariage. Parlant de gâteau, il faut toujours garder en tête que les pâtisseries et les boulangeries sont deux choses absolument différentes!
Nous avons les pharmacies, qui ne vendent pas la même chose que les parapharmacies... et aucune des deux ne s'abaisseraient à vendre des kleenex pour soulager notre rhume. Et le serment d'Hyppocrate, alors???
Bref, qui veut manger doit aller à la boulangerie pour son pain, chez le charcutier pour son entrée de cochonnailles, chez le boucher pour sa viande en morceaux (tête fournie), chez le fromager pour son plateau de fromage, chez le fruitier pour le plateau de fruits, à la pâtisserie pour son petit dessert, chez le légumier pour ses légumes, à la Cave pour son ballon de rouge, la rhumerie pour (non, pas pour son rhume mais pour son rhum) se paqueter la fraise encore plus, le moutardier pour ses assaisonnements et enfin, pour la fin du repas, il ira chez le cure-dentier pour s'acheter des cure-dents artisanaux... La classe internationale! Oui, les Français savent vivre!!!
Après avoir entendu, dans une conversation lors d'un dîner que les super-poubelles en inox très tendances se trouvaient à Saint-Germain chez Sie-matic, j'ai entendu décréter par une personne très digne que, pour les coloscopies, vraiment, ya pas à chier, ça se passe sur boulevard Malesherbes! «Ils ont une de ces petites machines numériques très sophistiquées qui permet de voir ce qui se passe dans les intestins sans douleur...» Suivaient force détails sur les anciennes coloscopies, dont je vous fais grâce!!!
Bref, une boutique pour chaque chose, un lieu privilégié pour chaque état. Ce qui permet aux Parisiens d'avoir l'air branchés même quand ils vont se faire toucher rectaliser!
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10 commentaires:
Ce qui me faisait bien marrer ;) quand j'étais sur Dijon, les personnes qui viennent d'immigrer, qui ne parlent pas français et qui essaie de payer des vêtements avec des coupons restos lol
ahhh la coloscopie... on me l'a fait à moi aussi, et pas qu'une fois ! ;)
J'aime bien ta note, sale caractère ;)
Faut pas t'énerver, c'est pas bon pour la santé. Moi, tout ça me fait rire, et Dieu sait que je choisis toujours la mauvaise file d'attente dans les magasins.
Je viens de découvrir ton blog et je suis "morte de rire" devant tes articles.
Promis, je vais venir te voir régulièrement.
Comme quoi.... même les Français ont beaucoup d'humour.
Bravo et à bientôt.
Syl
Que ca me donne envie de rentrer...!!!
Aurelie au canada
Je suis presque d'accord avec toi.
Mais quand même, je vais chez le primeur pour acheter mes légumes ET mes fruits.
J'en conclu qu'il fait suffisement froid au Canada pour éviter au gens de sortir du magasin (Dolarama) pour faire leurs courses ailleurs et pour leur demander des taxes différentes selon ce qu'ils mangent...
Sans rancune, Denis
T'en rajoutes toujours un peu, c'est pour ça qu'on t'aime, et ça fait toujours bien rire.
Tu as oublié les triperies, où on ne vend que les abats (mais ça se fait rare), ou les boucheries chevalines, où on ne vend que de la viande de cheval, et j'en passe...
J'ai déja failli de mourir de ire plusieurs fois depuis que je li ce blog ! en fait j'ai commencé depuis le debut il ya environ 3h lol et la je ne pouvais m'empecher de mettre un petit com pour dire comme ce qui est vraiment normal pour nous et dont on s"en fou completement est interessant pour toi et avec le recul c'est ça qui nous fait rire !!
Merci de ton commentaire, c'est bien apprécié!
Tu vois je fais découvrir la France quotidienne aux Québécois, et parfois même aux Français qui ne la voient plus tellement c'est quotidien!
On dira ce qu'on voudra, quand il fait moins vingt, on est bien contents de trouver toute notre nourriture dans un seul et même magasin. Passerait encore dans les villes où tous ces commerces sont concentrés sur une rue mais dans les campagnes, là... à pied de surcroit, on aurait pas assez d'une journée pour faire notre marché et faudrait coucher chez l'habitant... pour continuer le lendemain ?
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