Le rapport des Français avec le café est aussi particulier que leur rapport avec leur cellulaire ou avec leurs bécosses. Et plutôt deux fois plutôt qu'une pour les bécosses!!! Puisque je me suis déjà étendue sur ces deux derniers sujets, passons maintenant au café.
Un café français se compare à un dé à coudre. Sur les menus, la quantité de toute boisson est indiquée en cl (centilitres) sauf le café, qui se calcule en mililitres pour ne pas faire peur aux acheteurs. C'est en recevant leur tasse qu'ils sont effarés. On nous sert un fond de mélasse brune dans une tasse liliputienne.
Attention! Dans ce dé à coudre, il y a l'équivalent en caféine de toute une tasse (tasse = 8 onces = 250 ml environ) de café normal. Bien sûr le goût en est tellement amer qu'il faut une montagne de sucre pour le faire passer. Quand on dit que la cuiller tient debout dedans, ce n'est pas qu'une expression.
Malgré la petitesse des tasses, la confection du café matinal peut prendre beaucoup d'espace. J'en veux pour preuve cette «cafetière» instantanée, censée sauver beaucoup de temps à l'opérateur...
Mais selon les connaissances que nous a léguées Alfred (Albert pour les intimes) Einstein il y a plus d'un siècle, l'espace et le temps ne feraient qu'un. Dans le cas précédent, ce qu'on a sauvé en temps, on le perd en espace, d'où gain net nul.
La multiplicité des terrasses de cafés à Paris où des gens sont attablés devant un café, en fumant une cigarette est effarante. La raison? Pour pouvoir montrer au reste des Parisiens et aux touristes ploucs dont je fais partie combien ils sont intellos. Un Français qui a une cigarette aux lévres (ou à la main) paraît nettement plus intelligent qu'un non-fumeur. Quoique...
Et si en plus il a un cellulaire à la main, il devient très «in». Mais quand il a un café devant lui, il ajoute à son image une dimension artistique bohème de bon ton. C'est sûr qu'avec 5 ml de liquide dans sa tasse, il a intérêt à trouver de quoi passer le temps entre deux mini-gorgées. C'est pourquoi la lecture d'un journal est recommandée. Le titre du journal sera mis à vue de tous, donnant ainsi un indice supplémentaire sur l'orientation politique du sujet.
Revenons au Québec : que se passe-t-il quand on commande un café? On nous sert ce qui passe pour une lavasse, peut-être, mais une lavasse généreuse. On sert une tasse de café, pour débuter, puis on nous offre de la «réchauffer», c'est à dire de rajouter du café dans la même tasse, et ce, gratuitement. Dans certains restaurants, la serveuse peut venir comme ça 10 fois de suite, jusqu'à ce qu'on demande grâce.
Et parlant de générosité, l'eau est servie sans qu'on aie besoin d'en demander, et gratuitement. Alors que sur le menu des restaurants français, l'eau plate est presqu'aussi chère qu'un drink alcoolisé sophistiqué avec cerise, morceau d'ananas et petit parasol de papier!
Faut dire qu'avec le prix des bécosses (à 0,50 euros la fois) ils font bien de nous limiter sur le liquide ingurgité!!!
lundi 9 mai 2005
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3 commentaires:
Oh la la...Qu'est ce qu'il me manque ce petit cafe..!!!
T'as pas compris. Les meilleurs cafés servent ce breuvage avec un verre d'eau. Il faut en demander un s'il n'apparaît pas tout seul. L'art consiste alors à boire le café sans suce, en alternant une gorgée de café et une gorgée d'eau : l'eau calme le goût du café et le café réveille les papilles.
On peut aussi sucrer le café si on manque d'habitude, mais c'est quand même un peu artificiel.
Ne te plains pas, malheureuse !!! Ici, en Hollande, même l'eau du robinet est payante et, le plus souvent, quand tu demandes une carafe d'eau on te la refuse tout net afin de t'inciter à commander une bouteille d'eau, pour te faire raquer sur le prix de l'eau elle-même.
Et en Italie, on te fait payer le couvert ! Alors faut pas dire que les Français sont les pires. Ou s'ils le sont, ils ne le sont pas seuls, mais bien plutôt en groupe !!!
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