vendredi 23 septembre 2005

Réflexions sur la 40

Tout comme un vieux cheval solitaire et loin de son foyer, lorsqu'on parcourt les routes de notre pays enneigé aux grands espaces dont le silence n'est entrecoupé que par les brâmements des orignaux et dont l'odeur fringante des moufettes écrasées sur le bord de l'autoroute nous chatouille les narines périodiquement...

Où en étais-je???

Bref, les pensées qui nous viennent en parcourant l'autoroute 40 nous permettent de voir passer plutôt rapidement ce grand ruban qui traverse la jungle (avec 142 km entre deux pause-pipi!!!) à l'infini, entre Québec et Montréal.

D'abord, le nom. Nous l'appelons affectueusement «la 40». Ce qui nous permet de prononcer son nom exactement comme un Français de France, à la différence que pour lui, ce sera «l'A-40». Alors que si nous tentions de dire «l'A-40», nous prononcerions plutôt «là-40». Essayez pour voir...

Ici je m'arrête un peu pour rigoler à la pensée de tous mes lecteurs en train de s'étirer la mandibule devant leur écran en tentant de déceler la différence de prononciation. Je parle des lecteurs québécois, bien sûr, car les lecteurs français n'y verront que du feu.

Mais la 40 récèle des dangers sournois. La fin de semaine dernière, un viaduc s'est éfouaré sur la 40. Il y avait une déviation pour éviter le chantier de réparation.

Une enquête a révélé que les autres viaducs de la 40 sont aussi en piètre état. Comment, dans ce cas, ne pas serrer les dents chaque fois qu'on passe sous un pont, comme si la structure allait nous tomber sur la tête, ou bien ne pas ralentir pour éviter de passer sur un viaduc en même temps qu'un camion ou autre véhicule lourd... En restant bien en arrière, on a le temps de voir si le viaduc a l'air de vouloir tenir le coup avant de s'y engager à son tour...

Le fuel est cher. Le «cruise control» permet d'économiser sur notre consommation. Mais il pourrait y avoir mieux. Car dans les côtes, le cruise control, qui fonctionne sur le principe de la vitesse constante, va accélérer pour monter, ce qui implique une dépense d'énergie inutile (on peut un peu monter sur notre erre d'aller, quitte à perdre quelques km/h, et à les reprendre de l'autre côté en redescendant, grâce à la gravité.

Pensons donc à rouler en gardant la consommation constante. C'est facile, pas besoin d'un régulateur, il suffit juste de garder son pied au même endroit sur la pédale. Sauf que si on descend une grosse côte, une consommation constante nous ferait peut-être descendre à 160 km/h... Faut trouver autre chose.

Nous savons tous que la consommation spécifique (en litres par km parcouru) augmente à très bas régime et à très haut régime. Nous avons une consommation optimale entre 90 et 100 km/h, à condition d'être sur terrain plat. Il nous faudrait donc un ordinateur de bord muni d'un GPS qui détecterait la vitesse limite dans la zone où nous nous trouvons, puis, gardant ces données en tête, optimiserait notre régime en fonction de la topologie du terrain, tout en tenant compte du trafic (donc avec une caméra vidéo), et des conditions atmosphériques (une liaison directe à Environnement Canada est donc essentielle).

Naturellement, le cerveau humain peut faire tout ça en une fraction de seconde, à condition que le véhicule soit muni d'un système de brouillage de rage au volant. Quoique même ça, ça existe déjà : on n'a qu'à faire passer des CD de chants de baleines pour relaxer, ou bien écouter la radio roche détente qui nous accompagne tout au long de l'autoroute avec des ballades languissantes, des chansons rétros, des tounes kétaines ou des classiques incontournables.

Noter qu'une même chanson peut être qualifiée de n'importe quel des descriptions précédentes en fonction de celui qui l'écoute.

Et c'est en chantant à tue-tête «♪♫♫Ne serait-ce qu'un instant...♪♫♫» (désolée, je n'arrive pas à en retrouver les paroles) avec Bruuuuuuuce que nous arrivons finalement en vue de notre sortie... et le trajet s'est fait sans douleur!

9 commentaires:

Beo a dit...

Hihihihi. L'A 40 et la 40 elle est bien bonne: y a bien que toi pour y penser! C'est rigolo parce qu'avec le patron et ma cheffe: on contrôle régulièrement qu'ELLE conduit steady et lui pas... mais nous les femmes: on sait qu'on sait conserver la même pression sur la pédale et de ce fait: conduire avec régularité sur les grandes distaances!

coyote des neiges a dit...

J'y ai pensé quand mon tchum français m'a écrit l'«A-40» au lieu de l'habituel «la 40» qu'on dit... Je l'ai aussitôt imaginé phonétiquement...

Beo a dit...

Juste rjf... dailleurs je hais la 40 moi.... et puis en venant du Bas du Fleuve avec la 20: juste à traverser Québec et hop... on se retrouve néamoins sur la 40 pour rallier Trois-Rivières lol!

Anonyme a dit...

Je sais pas pourquoi tu appelles ça un viaduc, pour moi c'est pas du tout la même chose. C'est un "ponceau" qui s'est affaisé, ce sont ces genres de tunels qui laissent passer l'eau sous l'autoroute.

Les viaducs, il y en a un qui est tombé sur la 15 il y a plusieurs années et il était en construction. Alors, je pense pas que tu doives t'inquiéter tant que ça! ;) Ça arrive pas si souvent que les viaducs tombent, mais les ponceaux, très souvent s'affaisent parce qu'ils sont pas mal vieux...

Anonyme a dit...

Aventures sur la 40

tu vas aimer c'est sûr :))

coyote des neiges a dit...

Ouais, malgré les fôtes... (une chance que je te connais!!!)

Anonyme a dit...

«...ordinateur... gardant ces données en tête»...

Je me demande ce qu'ils attendent pour construire des humanoïdes robots. Ta phrase prouve que tu es prête à les accepter :)

Anonyme a dit...

Euh pour les fôtes... si j'étais toi, je dirais rien... hihihi... je lis ton blogues tous les jours et je dis rien hein :)

coyote des neiges a dit...

T'as qu'à dire, je me ferai un plaisir de corriger. Je n'aime pas laisser des fôtes dans mes écrits, donc ça me rendrait service, au contraire!