Je cuisine avec Mercotte

Mercotte a un blogue de cuisine, que je parcours quelque fois sans pour autant me lancer dans des recettes. Là, j'ai craqué : une confiture de tomates vertes! Ça tombe bien, j'ai dans mon jardin (on se souvient de mes tentatives de jardinage...) une multitude de tomates, dont une demi-multitude sont encore vertes et le resteront probablement.

Je me lance. La recette dure trois jours? Qu'à cela ne tienne! À raison de 10 minutes par jour, je peux bien tenter.

Sauf que la recette est française. Ce qui signifie qu'il faut mettre le sucre et les tomates en grammes. Expliquez-moi ce qui empêche les Européens de mesurer les choses en volume! Ça va tellement plus vite! Une tasse? N'importe quelle tasse fait l'affaire, tout le monde a une tasse dans son armoire. Une cuillère à thé? Tout le monde a une petite cuillère quelque part. Une cuillère à soupe? Tout le monde a une grosse cuillère quelque part! MAIS UNE BALANCE!!! Et graduée en grammes, en plus!?!

Passons. De toute façon, je fais toujours les mesures de mes recettes dans l'à-peu-près. On ne va pas s'obstiner pour deux ou trois grains de sucre.

PREMIÈRE JOURNÉE : je vais ramasser quelques tomates vertes dans mon jardin, sous la pluie, je me bats avec les limaces pour en obtenir le droit exclusif, et je m'installe devant la télé pour couper, enlever pépins, coeur, et jus (celui-ci coule sur le côté et est absorbé par le tapis). Je dois mettre mes ???kg de tomates en dés dans une «terrine» avec les ???gr de sucre et... du realemon (jus de citron reconstitué) car je n'ai pas de citron frais. Au pif, comme tout le reste.

Attention! On dit : verser dans une «terrine»! C'est quoi, ça, une «terrine»??? Pour me donner un indice, je regarde l'image que Mercotte a fournie sur son blogue. (Voir photo ci-contre à droite. Merci Mercotte.) Ça ressemble drôlement au plat en inox du chien. (Voir photo ci-contre, mais à gauche.) Après quelques hésitations, j'opte pour un bol en verre. Je prends en photo mon résultat, qui ne ressemble pas beaucoup à l'original, mais bon... (Voir ci-dessous, ne pas confondre avec les jolis morceaux vert intense de Mercotte, ni les jolis morceaux marron de mon chien) Puis je couvre pour laisser reposer toute la nuit la mixture et moi-même. Ouf! Quelle première journée enlevante et pleine d'émotions fortes!!! À suivre...


LE LENDEMAIN MATIN : Je n'en peux plus d'impatience : je me lève à 05h et vais tout de suite voir sous la couverture de quoi ont l'air mes tomates modifiées. (Voir ci-contre à gauche). Des morceaux vert pâle qui flottent dans un liquide. Ah oui. Mais c'est peut-être normal. Je vais procéder à la suite.

«Verser dans la bassine à confiture, ajouter le bâton de cannelle, porter à ébullition 10mn en remuant de temps en temps.»

Oui, ça a l'air facile comme destin du jour, mais juste en cette petite phrase, deux problèmes se posent à moi. Tout d'abord, le bâton de cannelle. Ma cannelle est en poudre. Je mets donc de la cannelle en poudre. J'ajoute un reste de noix de muscade entière pour faire tout de même un peu exotique.

Ensuite, C'EST QUOI, ÇA, UNE «BASSINE À CONFITURE»??? Quand je pense «bassine», il me vient à l'esprit un bac à vaisselle. Et je ne peux pas le prendre puisque je l'utilise comme litière pour mes chats. À moins que... Non. Quand même pas!
Et puis puisqu'il faut le porter à ébullition, c'est sûrement autre chose qu'un bac de plastique. Mercotte ne poste malheureusement pas de photo de cette bassine. Je vais encore devoir improviser. Une vulgaire casserole fera donc l'affaire.


Tiens, en transvidant, je m'aperçois qu'il reste un fond de sucre non dissout dans le fond de ma «terrine». Pas grave, avec la quantité de jus de citron que j'ai mis, ça balance. Je procède à l'ébullition commandée, puis, au bout de 10 minutes de dur labeur, je peux enfin me reposer pour la journée, je dois juste transvider encore une fois dans la terrine, couvrir et laisser au frais toute la nuit.


LE LENDEMAIN ENCORE. «Porter à ébullition, laisser mijoter à feu doux jusqu’à ce que les quartiers soient tendres en remuant de temps en temps. Passer au moulin à légumes grille fine après avoir retiré la cannelle»
«Retirer la cannelle»? Elle veut rire? J'ai mis de la cannelle en poudre! Quant à ma noix de muscade, je ne la trouve plus. Et mes «quartiers tendres», ils sont tendres depuis que je les ai fait bouillir hier matin! En fait, ils sont plus que tendres, ils sont mollassons!

«Passer au moulin à légumes grille fine». Encore une subtilité française. J'ai bien un blender, mais ça a des lames, pas des grilles. Je serais tentée de tout mettre au blender en cachette mais Mercotte, à qui j'ai demandé si ça faisait pareil, m'a bien dit que non. Je ne la contredirai pas. Je vais voir sur Google à quoi ressemble un «moulin à légumes» et je finis par en comprendre le principe. Naturellement, je n'ai pas cet engin donc j'improvise.

On voit que ma passoire est trop fine : j'ai beau triturer et piler et éfouérer, rien ne passe au travers. Je décide alors de tout remettre dans la «terrine», les petites peaux avec, ça fera plus de fibres, c'est tout. Reste à stériliser les pots, car Mercotte a aussi insisté là-dessus.

Maintenant je me souviens pourquoi je ne fais jamais de confitures : la stérilisation des pots me semble un obstacle insurmontable! Mais puisque je n'aurai besoin que d'un pot, je vais le remplir d'eau, le mettre au micro-ondes, et faire bouillir le couvercle dans une petite casserolle. Voilà.

«Ecumer, mettre en pots, fermer et retourner les pots». «Écumer»? Ma bouillasse ne fait pas d'écume... Tant pis. «Mettre en pots»? Pourquoi un «s» à pots??? «Fermer et retourner», bon, d'accord, facile.
Voilà! 3 jours de travail pour un demi-pot de confitures. Moins une tartine, car j'ai tenté l'expérience gustative...

Et maintenant? L'expérience est concluante : je retourne dans mon jardin chercher d'autres tomates vertes!