Après avoir vidé le plus possible mon solde de cellulaire français, je dois dire adieu à la terre française, terre de mes ancêtres, qui m'a accueillie en son sein (oui, bon, ça c'est pour la note patriotique à l'intention des Français qui verseront une larme d'auto-tendresse sur leur Patrie) et je prends mon avion.
Je remarque le petit bout de bois ridicule devant les roues, qui est sans doute destiné à retenir l'avion au cas où il se mettrait à rouler tout seul sur la piste. Rassurant! (Si vous ne le voyez pas sur la photo, c'est que c'est bien petit...)
Et c'est le décollage! Adieu, Charles de Gaulle! (je parle à l'aéroport, pas au monsieur).
La moitié du vol se passe à expliquer à ma voisine de siège, une chinoise de Hong-Kong, comment remplir la déclaration de douane canadienne. Au début je croyais qu'elle était muette, puisqu'elle ne me parlait que par signes, mais j'ai bientôt compris qu'elle était unilingue chinoise. Peut-être bilingue thaï (Nico, au secours!!!).
Elle me tend son passeport pour que je puisse mieux remplir les petits carreaux. Nom, adresse, tout va bien. Mais je ne trouve pas la date de naissance. Je lui écris la mienne sur un papier, je fais signe «moi», puis je lui tends le papier, en faisant le signe «toi?». Je me sens très «moi tarzan toi Jane» mais bon...
Pas de chance, elle écrit 1932-9-6. Est-ce le 9 juin ou le 6 septembre??? Il me faut un bon dix minutes supplémentaires pour déterminer la date exacte. Quant à savoir le but de son voyage (affaires, personnel ou études) j'abandonne. Je ne peux pas non plus savoir si elle transporte un crocodile dans ses bagages, si elle a des armes de destruction massive, ni si elle va visiter une ferme dans les prochains 14 jours. Ils trouveront bien un interprète aux douanes, pour lui poser ces questions.
Je me mets à écouter le film. SOUDAIN!!! Ils interrompent le film pour passer l'annonce suivante : «Mesdames et messieurs, nous interrompons la programmation (Ooooh!) pour vous faire part (Aaaaah?) d'un sérieux problème (NOOOOOON! Nous allons nous écraser! Nous allons tous mourrir!) audio. Nous allons donc réajsuter les volumes pour que tous les passagers puissent bénéficier du son.»
(OK, faut bien trouver quelque chose d'excitant à dire sur le vol...)
Les volumes sont réajustés, puis le reste du vol se passe sans encombres. Le pilote fait enfin la déclaration d'arrivée tant attendue : «Mesdames et messieurs, nous amorçons la descente vers l'aéroport de Paris...etc.» Quelques exclamations étouffées. Discrètes, un peu gênées, de la part des passagers. Puis quelques rires. Enfin le rire gagne tout le monde et le pilote se rend enfin compte de son erreur.
Je regarde en bas, nous sommes bien à Montréal! On voit le fleuve, l'île Sainte-Hélène, le stade olympique...
Pas d'erreur, avec des rues aussi perpendiculaires, ce n'est sûrement pas Paris!
Et nous sortons pour attendre nos bagages. Je remarque le grand Noir qui était à Paris. Il doit faire au moins 7 pieds (plus de 2 mètres)! Mon tchum, avec son 1,93m, qui se plaignait toujours du peu d'espace de rangement pour ses jambes avec air Transat, le regardait quand il est venu me reconduire, en espérant pour lui qu'il soit en Club, ou, à tout le moins, avec une autre compagnie que Air Transat!!! Mais non, il a fait le voyage avec nous, et il a survécu!!!
Pendant que nous attendions, un chien en service commandé, uniforme et tout, renifle méthodiquement les bagages de chacun. Gare à vos bobettes sales!!! (Ici la photo du chien est volontairement floue pour préserver son identité.)
C'est au tour de mon petit sac à dos d'y passer (remarquez que, toujours respectueuse de l'anonymat, j'ai posé un carré noir sur les yeux du chien. Je sais, je n'en ai pas mis sur le grand Noir, mais lui, on l'aurait reconnu de toute façon..)
Une gougounne en plastoque se ballade toute seule sur le carroussel à bagages, seule, perdue, oubliée. La tristesse qui émane de cette photo est insoutenable, je sais. C'est tout l'art de la photographie d'artiste.
Enfin, à la sortie, l'accueil qu'on me fait est triomphal. Remarquez les sourires d'anticipation sur les visages de la foule qui m'attendait. Quand on est une star, il faut s'attendre à ça.
Enfin je m'extirpe des griffes de mes multiples fans, et je peux me diriger nonchalament vers la limousine qui m'attendait. Ici on voit Firmin, mon fidèle domestique, qui s'occupe de mes bagages.
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10 commentaires:
Que c'est triste de voir cette gougoune perdue dans cette jungle urbaine...Dire que quelqu'un, quelque part, devra marcher qu'avec qu'une seule gougoune, ça me met la larme à l'oeil.
Salut,
Bien contente que ton voyage se soit bien passé ! J'ai frémis à l'annonce du problème... concernant le film mais me voilà rassurée... tu es arrivée saine et sauve !
Bon séjour et à bientôt.
Bisous,
Syl
C'est la première fois que je vois une ville nord-américaine d'aussi haut. Franchement, ces alignements rectilignes de rues, cela fait un peu étrange quand on est pas habitué.
Oui, mais quand on a aucun sens de l'orientation, comme moi, on est très content de l'organisation en damiers de la ville de Montréal!
Kikou Coyote ! Je passe rapidement mais je vais revenir... looolll... Le chien renifleur, tu as fait exprès pour lui mettre un bandeau sur les yeux ? Question qu'il garde son anonymat.........Morte de rire... Je t'adore toi !!!
Soupir...
AHAHAHAHA. Absolument morte de rire...
Quel périple... je suis morte de rire et que ça fait du bien de revoir Mtl vu des airs.
Je reviendrai... à Montréaaaaal (air connu)
C'est terrible : un seul article et trois morts par le rire. Après quatre-cent vingt neuf articles (dans cet unique blog), ça doit être une vraie hécatombe. :o)
Oui, je suis une meurtrière en série...
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