Depuis mon arrivée, mon emploi du temps tourne autour de mon jardin. En effet, je procède à l'opération défrichage. Qui ne sera qu'une étape vers un joli jardinet propret, avec des tomates, des fines herbes, des fleurs et de la laitue. Peut-être aussi des petits pois.
Quand je suis arrivée de France, j'ai trouvé un espace qui, n'eût été de la clôture qui l'entourait, se serait confondu allègrement avec le champs en friche du reste de mon terrain. Ça faisait des années que je n'y avais pas touché. Ce qui n'avait pas empêché les jonquilles de proliférer, laissées à elles-mêmes.
Au début, naïve, j'y allais à coeur joie, nu-mains dans la terre, avec l'assurance de ne pas tomber sur des orties. Cette espèce hypocrite, qui se camoufle sous l'apparence d'une plante inoffensive mais qui darde sournoisement de son poison la peau innocente qui s'offre sans méfiance à la terre nourricière (je m'emporte), cette espèce, dis-je, n'existe pas au Québec. Ici, nous ne poussons pas mémé dans les orties.
Peu me chalait (du verbe chaloir, si si si!) la proximité des vers de terre, que je mettais amoureusement de côté pour qu'ils continuent à bien aérer mon sol. Fi aussi de la terre sous mes ongles (quoique j'eusse pu me les couper..)! Le contact humide et frais de l'humus évoquait la Nature fertile et le renouveau printannier...
Ce ne fut que l'abondance de caca de chien qui réussit à avoir raison de mon impudeur dactyle. (Non, je n'ai pas mis de photo, j'en ai assez mises quand j'étais à Paris, je crois que le lecteur moyen sais maintenant à quoi ressemble le caca de chien.) En effet, j'avais oublié que l'hiver, la neige monte par-dessus la clôture et que mon chien en profite allègrement. Au printemps, à mesure que la neige fond, elle met à jour tous les cacas de chien qui flottaient sur le grand manteau blanc de l'hiver... À cette époque-ci de l'année, tout ça est insidieusement camouflé sous les herbages qui ont commencé à pousser.
On voit, à l'équipement nécessaire, tout le labeur impliqué.
Armée de mes gants de jardinage rose fleuris, je dois aussi calculer mes sorties pour éviter qu'elles ne coïncident avec celles des mouches noires et des maringouins. Tôt le matin, avant qu'ils ne se réveillent. Je peux aussi y aller à des heures variées de la journée, je fais vite, et j'ai un bon quart d'heure devant moi avant qu'ils ne me repèrent. Quand il y en a un qui me trouve, il appelle les autres et le party commence. Il peut y en avoir 50 par mètre cube.
J'ai cru avoir trouvé la parade avec mon chapeau d'explorateur de jungle recouvert d'un filet. Mais ça ne suffisait pas! Vengeurs, ils se sont concentrés sur mes bras, que j'ai dû recouvrir de calamine. Mon équipement n'était pas encore complet. Maintenant, quand je travaille au jardin, je m'enduis d'huile anti-moustique, je porte des manches longues et un foulard au cou et je fais brûler une chandelle à la citronelle à proximité de mon lieu de travail. Je peux ainsi leur rire dans la face, la bouche grande ouverte pour les narguer!
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12 commentaires:
La nouvelle Scarlett O'Hara qui gère d'une main de fer sa plantation d'ortie, dans le coeur de la France profonde.
Tu sais que moi ça suffisait pas tout cet attirail? Fallait que je fumes une cigarette en plus... souvent posée à coté de moi pour que la fumée éloigne les plus hardis.
Ce que je m'ennuie pas de toutes ces bestioles. Mon 7e été sans UNE SEULE PIQURE, y a pas de mots pour exprimer ma jouissance quand j'y pense. :-D
Sinon l'ortie: j'y ai gouté aussi. Ne connaissant pas ce monstre feuillu, je demande à mon mari: c'est de l'ortie ça? Avant la fin de ma question j'avais la main dessus... ignare de moi... bobos... je ne touche plus mais je m'en délecte sous forme de tisanes.
Un salaud de maringuoin a réussi à s'introduire dans la maison et me harcèle pendant que je suis en train d'écrire ceci!
Mon premier contact avec les orties : en Écosse, visitant mon frère, qui me met en garde que ça pique. Moi, naïve, je ne voyais pas d'épines alors j'ai effleuré une feuille, «juste pour voir»!!!
On a fait pareil alors... moi je dis que ça brule carrément, grrrrrrrrr.
EYE LE MARINGUIN... sort de là tout de suite
Rimouskitos semble le paradis des moustiques... À Mont-Laurier c'était la fête des mouches à chevreuil ou des frappes à mort... Je préfère nettement les moustiques, leurs piqures est beaucoup plus douce...
Vive l'été est ses bibittesssss...
Soupir XXXXXXXX
Euh tu dis que l,ortie n'existe pas au Québec, ben ça existe.
Ici, en Montérégie, l'ortie diodique abonde...
Oui, ça brûle si on y touche MAIS
--> si tu aimes jouer avec les fils (et j'ai vu que tu fais de la broderie), il te suffit de laisser rouir une brassée de tiges d'orties (plus les tiges sont longues mieux c'est) et avec les outils nécessaires d'en tirer des fils. Ça te fera original de dire que tes fils, tu les as fait toi-même... idem avec le lin.
(Si tu le fais déjà, oublie ce commentaire... je veux pas jeter de la poudre aux yeux)
Si tu as un lien pour expliquer comment faire, je suis partante! Je me vois bien offrir mes oeuvres en disant «Oui, c'est du fil d'ortie, je les ai fait moi-même!»
Pas trouvé encore de lien pour cela mais si tu lis (à temps perdu) les sites traitant des fibres textiles naturelles, dont le lin, tu finiras pas avoir tout les bagage nécessaire.
On commence par couper les longues tiges (avec des pinces et gants de travail, enrouler les tiges dans un journal pour les transporter) et les laisser se modifier toutes seules étendues dans le champ. Tu vas les retourner de temps en temps, comme pour le foin.
90 jours plus tard + ou - tu ramasse tes tiges qui devraient avoir perdu les épines et ne plus etres piquantes du tout mais la prudence c mieux quand même. Tu fais des fibres avec les tiges en passant dedans un peigne de métal que tu te fabriqueras toi meme si tu en as pas déjà un.... ensuite tu roules tout ca pour faire des fils. Le reste est assez facile a trouver par les lectures. :o) ton pif est très utile aussi. Laisse-toi inventer :)
Se peut que tu décides de faire tes fibres autrement. Si elles viennent et se détachent facilement, pourquoi pas.
En derniere chose : faut pas être pressé. :o)
L'ennui c'est que la saison des grandes tiges d'orties est terminée, je vais devoir attendre en septembre l'an prochain...
Ah oui, si tu ne veux pas que tes animaux brisent tes tiges, tu peux aussi les laisser rouir accrochées à l'extérieur de ta rampe de balcon ou sur tout autre support élevé. Mais il ne faut pas qu'elles soient abritées. Au contraire, elles doivent subir tous les caprices de la nature : pluie, vent, froid, chaleur... et être retournées aussi.
Ça va te donner l'occasion de lire un maximum pour te documenter. :o)
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