Comment comprendre le Parisien moyen...Voici quelques pistes qui permettrons au francophone normal donc québécois de comprendre ce que disent les Parisiens.
a) L'accent circonflexe n'existe plus.
Le château devient le chateau (prononcer comme un chaton mais un chateau). Oui, c'est ridicule, mais ça ne porte pas trop à conséquence. Par contre, regardez bien l'exemple suivant :
Les pâtes deviennent des pattes. Chéri, grand amateur de pâtes, avait répondu avec enthousiasme à l'offre de ragoût de pattes de cochon de sa belle-maman québécoise. Il a donc dû goûter au terroir québécois à son corps défendant. Il convient donc de se méfier.
b) Les «t» et les «d».
Les Parisiens commencent à prononcer le «t» (ou le «d») mais abandonnent en cours de route. C'est particulièrement apparent devant les voyelles «u» et «i». Ce défaut de prononciation est communément nommé «bouche en cul de poule».
c) Les «toi» et les «moi».
Alors que «toi» et «moi» se prononcent «toua» et «moua» (dans quelques rares cas «toué» pis «moué», mais ça, c'est surtout pour les compositeurs de chansons qui veulent faire des rimes faciles en «é»), les Parisiens prononcent «tôa» et «môa». Notez que l'accent circonflexe, qui, par ailleurs n'existe pas, apparaît ici sans raison aucune (voir le point a). N'oubliez pas, dans le cas du «tôa», le cul de poulisme mentionné au point b.
Des mauvaises langues prétendent que nous disons «voéture» au lieu de «voiture». C'est faux! Nous disons «chââââr»!!!
d) Les accents inversés sur les «e».
Les «é» se prononcent comme des «è» et vice-versa. «La météo est essentielle». Ce que le Québécois prononcera «la météo è èssentièlle» deviendra «la mètèo é éssentiélle». Curieux, mais assez facilement décryptable.
e) Les nasales sont décalées.
Les voyelles nasales (an, in, on, un) sont décalées. Par exemple : Si je dis «maman monte un bain» (Je sais ça ne veut rien dire, mais c'est pour l'exemple). Si je suis Québecoise, je vais dire «maman monte un bain». Autrement dit, je parle normalement.
Si par contre je suis Parisienne, je vais dire «mamon munte in ban». Trois octaves plus haut que si j'étais Québecoise, pour la vraisemblance.
On observe donc le phénomène suivant :
Le «an» devient «on»;
le «on» devient «un»;
le «un» devient «in», et finalement,
le «in» devient «an» et la boucle est bouclée.
Tout ça est terriblement compliqué, mais vous vous rendez compte? Les Parisiens parlent comme ça sans même y penser! Il faut tout de même une certaine dextérité!
f) La finaleuuuuuuuuuuu.
Eh oui! Le Parisien termine toutes ses phrases par un «euuuuuuuuu» allongé. Il aime tellement parler qu'il hésite à terminer sa phrase. Il répugne à finir de parler. À lâcher la parole.
Non mais c'est dannnnnnnnngueuuuuu!!!
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32 commentaires:
hahaha !!! Tu m'as fait bien rire, c'est exactement comme cela qu'on entend les français ! T'as oublié les "ais", "ez" et "é" dans les verbes, que le français prononce toujours: "è". D'où bien des problèmes d'orthographe !
N'oublie pas que tu es en vacances, te torture pas comme ça ! d'abord Paris c'est pas la France, nous en Savoie on parle normal,bon pas québécois, mais pas la bouche en cul de poule....Shandara, c'est pas un bon exemple non plus elle est à Grenoble et je te dis pas l'accent qu'ils ont là bas !!même à 20mn de la Savoie ça change !
De toutes manières les accents inversés sont universels dans l'Hexagone. Rare ceux qui arrivent à écrire: les é en é... pratiquement toujours des è.... ce qui se résume pour moi: d'écrire au son!
Et t'as oublié le maintenant... le te étant tronqué à tous vents! Et j'en passe... Mais comme première synthèse... c'est pas mal! Hihhihihi!
PS: T'as vu le problème de commentaires sur poêle au nez? Parait que Mercotte se retrouve directement sur Barballala en tentant de faire... je t'alerte mais m'en demande pas plus hein? ;-D
Tu as fait quoi, Béo, pour réussir à faire du détournement de commentaires??? Donne moi vite ton truc que j'essaie à mon tour!
Ça y est! J'ai repéré le problème de commentaire dans mon blogue de cuisine : j'avais mal programmé mes codes. Sauf que maintenant je suis fourrée, je ne sais pas comment ramener à la normale.
Au secours, s'il y a quelqu'un qui a canalblog avec le modèle avancé, qui me lit et qui peut me copier coller les codes de sa page de message!!!
Écrivez-moi au capucine1411 at hotmail point com...
Huhu, eh bien madame la linguiste,maintenant il faut t'attaquer à l'accent du sud (de la france) Encore plus compliqué, suivant qu'il est du sud-est ou du sud-ouest!
J'ai déjà du mal à distinguer ma droite de ma gauche, s'il faut que je sépare le sud-ouest et le sud-est!!! Faut pas trop m'en demander!
Eh oh! J'ai rien fait... surtout que je suis dans une période si peu présente sur le net... trop occupée avec des gens de visus qui accusent à tort de partout!
Me fait pas le coup hein?
Méchant mystère pareil hihhhihi
et pis c'est nous qui parle mal... :)
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le eu de fin de phrase : c'est trop facile à pièger les gens avec ça. Je l'avais fait remarquer à une fille (femme) qui travaillait avec moi! La réponse à été foudroyante : non-eu, c'est pas vrai-eu. Ah ah ah!
PS> ayant oublié de prendre des p^hotos de ma recette lors de ma seconde réussite, je vais faire des dessins.
Je suis québécoise et je vis en France depuis 8 ce qui fait que j'ai la plupart du temps plutôt l'impression que c'est les québécois qui parlent bizarrement pour tous le monde! Ca fait du bien de se remettre les idées en place. C'est nous qu'on a raison dabor!
Une vraie page d'anthologie! Bravo! Je me retiens, sinon j'irais directement à la page précédente et je suivrais ton conseil.
Quel conseil??? J'ai donné un conseil, moi???
En tant que parisienne pur jus, quoiqu'a la sauce quebecoise depuis un certain temps, je me dois de retablir la verite: Coyotte delire, car Coyotte aime faire rire son public. Je ne lui jette pas la pierre, hein, je fais pareil sur mon blog.
Mais les parisiens ne parlent pas du tout comme ca, sauf pour ce qui est des "e" a la fin des phrases et des accents circonflexes qu'on me prononce pas (d'ailleurs pour information generale, la nouvelle reforme de l'orthographe, qui me rend malade, a carrement decide d'en supprimer un certain nombre... faut croire que ces parisiens sont avant-gardistes!). Pour ce qui est des nasales, je dirais qu'on prononce le "ain" "un". Pour le reste, je ne suis pas d'accord. Il y a meme plein de trucs que je n'ai pas compris. Le coup de "d" et des "t" par exemple. Et aussi le coup de la bouche en cul de poule. J'ai remarque que les Quebecois nous imitent parler avec faisant la bouche en cul de poule. Comme ca m'a interpelee, j'ai bien observe mes amis parisiens quand je suis rentree en France cet ete. De cul de poule, point. Comprends pas.
Aurelie au canada
Explication du cul de poulisme :
Normalement (j'emploie ce terme de façon québécocentriste, puisqu'on est tous l'indigène d'un autre et que tout est relatif, permets-moi pour les besoins de la démonstration d'utiliser ce mot), devant les voyelles «i» et «u», le «t» se prononce «tss» et le «d» se prononce «dzz» (si, si, tu essaieras!). Pour éviter systématiquement cet adoucissement des consonnes, il est plus facile de froncer les lèvres vers l'avant et tendre légèrement la babine supérieure (tout en la gardant froncée vers l'avant) vers le bas (si, si, fais-le essayer par un Québécois près de chez toi). Cela donne à la mandibule un aspect cul de poule, d'où le nom.
J'aurais pu dire plus joliment «en bouton de rose», mais la culture populaire n'a pas retenu cette expression...
Quant à l'avant-gardisme des Parisiens, il ne faut pas oublier qui fait la nouvelle réforme de l'orthographe, et ce n'est qu'une façon de justifier après coup leurs travers de parlure!
Étant une québécoise en couple avec un francais, je ne peux qu'appuyer fortement tout ce que tu relates dans ce billet, incluant le "troudculdpoulisme" du "bien-parlé" de nos cousins et cousines !
Nous partons pour la France dans quelques 48h, je rencontrerai pour la première fois tous les ami(e)s de mon copain, on m'a bien informé qu'ils allaient se foutre de ma gueule, mais surtout de mon accent, de québécoise(surtout que je suis "leur première québécoise à vie") mais à lire ton texte je constate que j'aurai de quoi répondre à leurs gentilles attaques de "froncais" !
Merci ! ;)
Je te souhaite un très bon voyage!!! Mais rassure-toi, les Québécois sont à la mode ces temps-ci!!!
J'espère que tu reviendras partager ton expérience!!!
Môa... je suis fière d'habiter dans la plus belle ville du monde! Paris.....
J'ai bien tout lu par le m'nu et chuis assez d'accord heuuuu ;-)
Ecoutez Arletty nous lire un extrait de mort à crédit, voilà un exemple d'accent parisien qui ne correspond en rien à ce que vous décrivez, preuve qu'il n'y a pas un accent parisien, mais des accents parisiens : http://www.larevuedesressources.org/IMG/mp3/01-Mort-a-Credit.mp3
J'écoute et j'entends «je fésé» au lieu de «je faisais», donc ça confirme ce que j'ai décrit...
Ah, ça fait plaisir de lire ça... Depuis des mois, je cherchais sur le web une personne pour confirmer ce que j'entendais aussi. Je m'étais dit que j'étais le seul à le remarquer.
Je suis Parisien, mais ce ne sont pas les Parisiens qui prononcent comme tu le dis : ce sont les liseuses et les liseurs du JT avec des tronches de premiers de la classe et de poupées Barbie qu'on nous impose à la télé. Il parlent "comme des bébés", comme dans le dessin animé "Joë chez les abeilles". Quelques liseuses "de bruit de fond" (dans les reportages) prononcent aussi de cette façon (mais aussi à la radio, comme à France Info une liseuse nommée Sophie P.).
Ces nouilles et ces neuneus se croient futés en disant : "Les Fronçais sont en vaconces avec leurs onfonts depuis ce matan", "Une ombulonce s'est rondue sur le lieux de l'accidont" ou "Oncore du mauvais tomps sur la Monche, le Contontan et la bassan parisian".
Ils m'énervent ! Ils m'énervent ! On dirait qu'ils ont le nez bouché, qu'ils font "des singeries avec leur bouche".
Heureusement, les gens normaux que je vois tous les jours ceux qui nous récitent les infos du jour.
Zut alors ? Mais pourquoi dire "an" à la place de "in" et "an" à la place de "on" ? Ils ont trop regardé Joë chez les abeilles quand ils étaient petits ? Ca fait "mignon" de parler comme des "onfonts" ? Les liseuses se sont fait refaire le nez, et il ne fonctionne plus ? Elles no'sent pas ouvirir la bouche pour dire franchement "in" au lieu de dire "an" avec leur nez ?
Les "on-on" le splus nombreux sont sur LCI ! Mais il y en a une aussi sur iTélé, qui a toujours l'air contente d'elle en récitant ses "on-on" comme si elle avait la bouche pleine.
Voici les commentaires d'un autre internaute qui est du même avis que moi :
http://forums.lefigaro.fr/user/non-frames/message.asp?forumid=219&messageid=960361&ar=&parentid=5
Ici aussi :
http://forums.france2.fr/france2/jtfrance2/france-reinvente-grammaire-sujet_15351_1.htm
Il faudrait faire une pétition pour que leurs employeurs leur imposent des leçons de diction !
Merci Visiteur!
Voici les liens au complet pour ceux qui voudraient voir (ne pas mettre d'espace là où j'ai fait «retour» :
http://forums.lefigaro.fr/user/non-frames/
message.asp?forumid=219&
messageid=960361&ar=&parentid=5
http://forums.france2.fr/france2/
jtfrance2/france-
reinvente-grammaire-sujet_15351_1.htm
Aaah Joe chez les abeilles! que de souvenirs!!!
En corrélation (côrèlassssion?) le très bon article L'accent Parisien existe t-il?
http://www.paris.fr/accueil/accueil-paris-fr/l-accent-parisien-existe-t-il/rub_1_actu_100230_port_24329
Je me suis précipitée voir l'article.
Je cite :
«un accent est traditionnellement défini comme un écart par rapport à une norme.» Là où le bât blesse, c'est que pour Philippe Boula de Mareuil la norme, c'est Paris.
(Je crois que Philippe Boula de Mareuil est Parisien...)
Je cite encore :
«Pour la prononciation du Français la norme est attribuée à la bourgeoisie cultivée de la capitale où convergent toutes les voies de communication et où sont installés aujourd’hui les grands médias. Cette prononciation est diffusée par la radio, la télévision de telle sorte qu’elle va être assez répandue.»
Bah oui, au Québec, malgré les accents régionaux, quand on parle de l'absence d'accent, on parle de la langue utilisée par les annonceurs de nouvelles à Radio-Canada (ou par l'animateur de l'émission Découvertes, Charles Tisseyre...)
Bon je répondais à mesure que je lisais cet article et... AAAAAAH!
On parle de mon modeste blogue!!!
Pis en plus on me prend pour un mec, non maiiiiiis euuuuuh!
Ah ! ah ! Comme d'habitude, tu m'as bien fait rire !!! Et l'accent Charentais alors ? Tu en penses quoi ?? Quant à moi, je trouve que dans certaines expressions, nous avons des similitudes. Ton avis ?
Bisous de mumu
Oui, surtout pour les charentaises, ces vaches paisibles qui paissent le long des routes de la Charente...
Non seulement j'ai bien rigolé en lisant cet article si bien tourné, mais j'ai eu envie de dire: "enfin"! Car bien peu de gens relèvent cet agaçant phénomène.
Je ne suis pas québecoise, je suis une Française lambda mais pas snob, et ces déformations VOLONTAIRES (là est tout le problème) de prononciation pour se donner -pensent-ils - un air intelligent, m'exaspèrent au plus au point.
Vous avez tout à fait bien résumé la situation en écrivant:
"Le «an» devient «on»;
le «on» devient «un»;
le «un» devient «in», et finalement,
le «in» devient «an»"et la boucle est bouclée".
Le malheur est que cette manie ne se limite plus à nos élites audiovisuelles mais se généralise. En 20 ans j'ai d'abord assisté à la naissance des EXAMANS, des MAMONS, des LINDIS...Ces derniers temps, le A du "PAS" des négations a subitement troqué sa prononciation habituelle contre celle qu'on trouve (en France du moins) dans l'article "la"; il n'y a plus de points, de teints, de reins, mais des poants, des tants, des rans... ET ÇA M'ÉNERVE !!!!
Mais je crains hélas que cette bizarre évolution soit irréversible, qu'on ne voie plus jamais de "camps" mais à la place beaucoup de ... "cons!"
Alors faut émigrer au Québec! ;)
Ok, j'arrive! Tu peux me loger?
Plus sérieusement:c'est vrai j'ai beaucoup de sympathie pour les Québecois qui justement sont moins prétentieux que la majorité de mes compatriotes, et j'aime bien votre langue qui rajoute à la nôtre de belles expressions pittoresques.
Quant à votre accent qui fait rire certains, en quoi serait-il plus faux que le nôtre... et surtout que ce nouvel accent "culdepoulesque" dont nous venons de parler!
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