vendredi 24 février 2006

Guide d'écriture des romans Colombine

Vous aspirez à vous joindre à la grande équipe des auteurs de romans de la grande famille Colombine? Voici, pour vous guider, quelques règles de base qui vous permettront d'atteindre nos standards très élevés de littérature.

1. Le héros
a) Créer un héros plus grand que nature.
b) Le héros est plus grand et plus âgé que l’héroïne.
c) On ne doit pas savoir ce que le héros ressent avant la fin.
d) Le héros a toujours raison.

2. L’héroïne
a) Les lectrices doivent s’identifier à l’héroïne.
b) Elle a des principes moraux très élevés.
c) Ses sentiments seront décrits dans les moindres détails.
d) Ses vêtements aussi.

3. Personnages secondaires
a) Un rival, une rivale ou même les deux sont recommandés. Ils sont odieux.
b) Un copain ou une copine peuvent agrémenter l’action. Ils sont inoffensifs.

4. L’intrigue
a) Créer des malentendus.
b) Alimenter ces malentendus le plus longtemps possible.
c) La lecture doit être instructive.

5. La fin
a) La fin doit être heureuse.
b) La fin doit être conforme à la morale. Mais bien de notre temps.
c) Un dernier sursaut d’incompréhension entre les protagonistes est souhaitable.

6. L’amour
a) L’amour est plus fort que tout.
b) L’amour fait faire des folies.
c) L’amour peut causer des blessures.
d) Le danger croit avec l’usage.


Ne manquez pas le chapitre 1 des aventures de notre auteur de romans favori, Lucie, qui fait ses premiers pas dans la carrière d'écrivaine cette semaine, dans... Roman à l'eau de pissenlit !!!

lundi 20 février 2006

Souffleuse by night!

Enfin libre!

Mon entrée, qui me bloquait à la maison depuis 3 jours, est enfin libérée!
Voisin-qui-a-le-contrat-de-déneigement est venu cette nuit pour me libérer!

Je ne peux pas trop le blâmer de n'être pas venu avant, puisque les routes pour aller vers la civilisation étaient fermées pour cause de neige. Maintenant que mon entrée est libre, je peux cesser de m'inquiéter au ras du poêle à bois, et relaxer au ras du poêle à bois. Affaire en ville? Non, pourquoi???

samedi 18 février 2006

La vie est un éternel recommencement...

Hier, j'ai trouvé mon balcon comme ça :


Puis je me suis mise en devoir de tout déblayer. J'étais bien fière du résultat!


Et ce matin en me levant, que vois-je par la fenêtre de ma porte???

dimanche 12 février 2006

Roman à l'eau de pissenlit

Pour toutes celles qui soupirent en lisant des romans-savons, mais surtout pour toutes celles qui sont mortes de rire en les lisant, je vous annonce la création d'un nouvel espace pour vous défouler.

Assistez à la génèse d'un véritable roman-savon grâce à Lucie, héroïne qui recherche déséspérément son héros!

Il y aura parution d'un chapitre tous les samedis matin.

Vous trouverez cette petite merveille de littérature rose nananne de mon cru ici!

jeudi 9 février 2006

Allons chez le dentiste

Le propre d'un dentiste est l'utilisation abusive du participe présent. «En tournant un peu vers moi», «En ouvrant grand la bouche», «En se penchant vers l'arrière»...

Une visite chez le dentiste est synonyme d'inconfort. Rien à redire sur le fauteuil, habituellement d'une qualité exceptionnelle. Un piton permet d'incliner, de baisser, de monter le siège ou le dossier à volonté. L'ennui c'est qu'il ne s'agit pas de votre volonté à vous. Vous risquez donc de vous retrouver la tête légèrement plus bas que le reste du corps, avec une grosse 500 Watts dans la face et des pantoufles de phentex aux pieds.

(Les pantoufles, c'est seulement en hiver, le symbole de l'hospitalité, appliqué aux salles d'attente des cabinets de médecins, dentistes, notaires, et autre professions libérales qui ne veulent pas salir leurs planchers!)

Le déroulement des opérations se fait habituellement comme suit :
  • Le dentiste masqué (non, ce n'est pas un superhéros) vous envoie un petit jet d'air dans la bouche avec un pistolet à air comprimé.
  • Il observe tout le contenu buccal en commentant ce qu'il voit.
  • Il gratte un peu avec un petit crochet.
À date, c'est pas si mal. Puis, il sort l'artillerie lourde!
  • Il passe le «grinder» sur vos dents.
  • Il passe la zamboni sur vos dents.
Ces deux étapes sont terrifiantes. Le bruit de scie sauteuse, les petites gouttes qui revolent dans votre nez, l'odeur de tartre fétide, la salive qui s'accumule dans le gorgotton malgré le tuyau d'aspirateur que vous passe l'assistante avec application au fond de votre gorge, les dents qui nous sèchent dans les gencives... tout ça fait de la visite chez le dentiste une expérience inoubliable. Littéralement.

Sous la torture, vous ne devez pas broncher, en théorie. Comment protester quand vous avez la gueule bien arrimée par les doigts gantés du bourreau???

On peut exprimer notre inconfort sous forme de froncements de sourcils réprobateurs, de plissements de nez indignés, de croisements et décroisements successifs de jambes, de grognements courroucés, de regards furibonds...

Mais le regard, justement, parlons-en! On regarde quoi, le plafond? La grosse lampe de 500 Watts? Le masque non pas de Zorro, mais du dentiste? On louche pour tenter d'apercevoir ce qui se passe dans notre bouche? Tout ça est bien dangereux quand on sait que le dentiste peut manipuler avec une dextérité toute relative plusieurs instruments dans la même main : quand on voit du coin de l'oeil l'extrémité du crochet se balader tout près tout près tout près, on a juste envie de fermer les yeux. D'ailleurs le dentiste ne se gêne pas pour le suggérer lui-même, s'il commence à être trop troublé par votre regard qui lance des poignards : «En fermant un peu les yeux», bien sûr, sous le prétexte qu'il pourrait y avoir des petits morceaux de dents qui risquent d'y atterrir.

Enfin, il vous relâche! Vous êtes maintenant libre de cracher votre indignation à la face du lavabo mis à la disposition des clients. «En crachant bien pour rincer la bouche»

Grâce aux petits gobelets de papier, on peut rincer à l'eau pour retirer tous ces petits mottons qui font gritch critch quand vous grincez des dents.

On passe enfin au dessert : le moule à dents rempli d'un gel au fluor verdâtre, qui goûte un peu la menthe. «En ouvrant bien grand» : On l'enfile dans sa bouche en espérant qu'aucune de nos connaissances ne vas passer par là. «En resserrant les dents pour que ça tienne bien». Au début, c'est bon, bien que ridicule. Ça ne fait pas mal, ça ne provoque pas ces petites décharges électriques propres aux gencives sensibles attaquées par les objets contondants rotatifs dont on a subi les assauts précédemment. Alors on est content d'être juste ridicule. Au bout de 30 secondes, on commence à en avoir un peu marre. La bave commence à vouloir dégouliner le long du menton, on essaie déséspérément de ne pas avaler ni de vomir, on saisit le kleenex que nous tend l'assistante hilare et on s'éponge les commissures.

Finalement, il faut extirper cet objet de la bouche. La technique est compliquée. Il faut aller au-dessus du lavabo, prendre le grand morceau d'essuie-tout (Sopalin) jumbo que nous tend l'assistante (encore elle) qui est écrasée de rire et qui se roule à terre, et «En ouvrant bien grand», tout tombe dedans : le plastoque, la gelée immonde, le filet de bave. Un haut-le-coeur accompagne généralement cette étape.

Mais enfin c'est fini!

Fini???

Pas tout à fait!

«En sortant votre carnet de chèque»
«En signant votre chèque»
«En vous souhaitant une bonne journée!»
«En n'oubliant pas de nous laisser les gougounnes en phentex et de remettre vos bottes!»

mardi 7 février 2006

ALLEZ, ALLEZ, ALLEZ!

Non, nous ne sommes pas dans un stade à écouter un match de foot...

«ALLEZ, ALLEZ, ALLEZ!»
C'est le cri du marchand de légumes dans le marché!

Ajoutez à ça le «10 EUROS PIECE, 10 EUROS!!!» du marchant de pantalons, le «IL EST BOOOOOOOOO, MON POISSON, IL EST BOOOOOOOOOOO!» du poissonnier, le brouhaha de la foule, les sirènes de police dans la rue et les klaxons des conducteurs en colère parce qu'il n'y a plus de place pour se stationner ou sortir du stationnement...


20060108_01 marché
Envoyé à l'origine par coyotedesneiges
Pour ceux qui ne peuvent voir le vidéo, c'est ma ballade au travers du marché d'Argenteuil. On ne voit que des derrières qui défilent, car il me fallait tenir ma caméra à hauteur de bédaine, discrètement. Ça donne tout de même un aperçu de la foule, de l'agoraphobie, et surtout, ça donne le son. Quoique des marchands de poisson, c'est comme des enfants : quand on est en train de filmer leurs mignons gazouillis, ils cessent immédiatement.

Et pourtant! Je n'exagère pas! À ma première visite d'un marché français, j'ai sursauté en passant devant l'étalage de tomates (je me souviens précisément que c'étaient des tomates!). J'avais entendu mon premier cri de maraîcher en direct! Je regardais autour de moi, gênée pour lui, en me disant : «Le pauvre homme, ce doit être l'idiot du village...»

Mais personne ne semblait ému. Puis les autres marchands lui emboîtaient non pas le pas, mais la voix. Étais-je tombée sur un village de demeurés??? J'ai fini par comprendre que la coutume en France veut que le marchand tente d'attirer la clientèle de cette façon, en criant plus fort que son voisin.

Mais je ne peux me départir de la sensation d'évoluer dans une bande dessinée. Je vois presque les phylactères au-dessus des personnages, et je m'attends toujours à ce que le marchand d'enclumes lance un poisson à la tête du marchand de poisson.

Imaginez, amis Québécois, qu'un olibrius se mette à hurler, au marché Atwater, mettons, qu'il est frais, son poisson, qu'il est frais!!! Imaginez les regards interloqués de la foule, les regards courroucés des voisins d'étal, l'incompréhension des gens en général. La SQ (Sécurité du Québec) viendrait discrètement se poster à proximité, avec les pulvérisateurs au poivre prêts à servir, matraque à la main pour contenir l'émeute, et walkie-talkie en stand-by pour appeler les hélicos en renfort, au cas où!

Quelque part sur les Plaines d'Abraham, aurions-nous perdu notre faculté d'extraversion? L'envahisseur nous aurait-il contaminé avec son flegme tout britannique?

Pas tout à fait car...


Pratique de hockey
Vidéo envoyée par coyotedesneiges

dimanche 5 février 2006

La galette des rois

Bien qu'un peu décalée, je ne pouvais passer sous silence la période des Rois, à la source d'une coutume inconnue au Québec, mais généralisée en France.

Tout le monde connaît les rois mages. Balthazar, Melchior et l'autre, dont on ne se rappelle jamais du nom, sont connus comme Barabas dans la Passion. À part d'amener l'or, la myrrhe et l'encens au ti-Jésus, ils sont à l'origine d'une coutume charmante. Oui, car dans le petit bled où j'étais, en France, depuis plus d'un mois, dans toutes les pâtisseries et les Intermarchés, nous avions des Galettes des Rois!

La coutume veut qu'on sépare cette galette en autant de portions que de convives (étonnant, non?), dans le but de trouver un morceau de céramique (qu'on appelle «fève») qui est caché dedans. Et ce, sans se casser les dents. On retrouve de véritables petites horreurs, dans ces galettes...


Voyez plutôt ma collection...


Donc, dans la galette, il y a une fève, et une seule. Celui qui la pogne dans sa part devient le roi ou la reine. Car la galette est vendue avec une couronne, souvent dorée, ornée de fleurs de lys, vestige des royalistes d'antan, et non pas hommage à la nation québécoise.

Ici, nous avons une heureuse gagnante (qui désire garder l'anonymat) porteuse de la fameuse couronne et qui peut mordre à belles dents dans ce qui reste de sa portion, puisque la fève en a été retirée.


Et cette galette, c'est quoi? Attention, ce n'est pas n'importe quoi : il s'agit d'une pâte feuilletée avec de la frangipane dedans. De la pâte d'amande! Je deviens folle à l'idée de la pâte d'amande!!! Cette denrée si rare chez nous, qui coûte la peau des fesses, est généreusement étalée à l'intérieur de la galette! Le pauvre qui pogne la fève voit sa ration de pâte d'amande diminuée par la présence de ce corps étranger. Un peu comme les serviettes qu'on retrouvait autrefois en prime dans les boîtes de savon à lessive. Il ne restait plus beaucoup de savon dans la boîte pour faire son lavage.



C'est ainsi que, sous prétexte que ce n'est pas moi qui avais gagné la fève, je retournais tous les jours à la pâtisserie du coin pour aller chercher une nouvelle galette. Inquiète de la disparition des stocks, je me suis informée à la pâtissière jusqu'à quand elle préparerait des galettes. Encore une fois, j'ai eu droit au regard de celle qui s'adresse à une demeurée et elle m'a répondu : «Mais... Tout le mois de janvier, VOYONS, (conasse)

Je n'ai pas été reine cette année, mais j'ai mangé de la galette jusque dans l'avion de mon retour au Québec!!!



Ah! Gaspard. C'est Gaspard, le nom du troisième type.

samedi 4 février 2006

Visite à Québec, suite : l'hôtel

Le premier hôtel nous est imposé, puisqu'il s'agit d'un party de groupe qui a lieu là. Il est à Sainte-Foy, en banlieue de Québec. Soit-disant desservi par les autobus de la ville de Québec, mais 30 minutes d'attente quand il fait -15°C, ça donne envie d'aller chercher son char dans le stationnement de l'hôtel pour l'amener en ville. Ce que nous avons fait, économisant ainsi 3$ (voir les aventures du carnaval, dans le post précédent). Le transport en commun, un choix de société. Ouais.

En parcourant le répertoire de l’hôtel, on peut lire que toute disparition d’équipement sera chargée sur la carte de crédit du client. Suit une liste de prix :
  • Débarbouillette : 5 $
  • Serviette à main : 15 $
  • Grande serviette : 25 $
  • Ampoule torsadée : 30 $
  • Oreiller : 30 $
  • Couette : 100 $
  • Sucrier : 10 $
  • Répertoire de l’hôtel : 75 $ (Qui aurait l’idée saugrenue de voler le répertoire de l’hôtel??? Son évaluation monétaire me paraît drôlement surestimée!)
Et on peut lire, sous cette liste de prix «Veuillez prendre note que des modifications peuvent être apportées à nos prix et services sans préavis.»

De quoi paranoyer! Nous surveillons jalousement tout visiteur de notre chambre, de peur qu’ils ne partent avec l’argenterie!!!

Les oreillers sont confortables. Nous envisageons un instant, pour 30 $, d’en faire l’acquisition. Seul l’espace disponible dans nos bagages nous retient. Nous devons faire attention pour ne pas partir avec la couette par distraction! Ça risque de nous coûter cher!!! Ils ne disent pas combien coûte la machine à café et le fer à repasser… Pour le séchoir à cheveux, pas de problème, il est vissé dans le mur.

Ce règlement est tout de même un peu inquiétant. Si j’utilise le bonnet de bain, me chargera-t-on? Si je pars avec la petite bouteille de shampoing, débitera-t-on ma carte de crédit???

L’hôtel offre une connexion internet. Joie! La haute vitesse pour 10 $ par jour… Ah bon. Et le «jour» commence à 13h, même si on n’a la chambre qu’à partir de 16h, et se termine à 12h59, même si on doit quitter la chambre à midi. Même en restant 2 nuits à l’hôtel, pour 10 $, on ne bénéficie jamais du 24 heures promis. Il y a quelque chose qui cloche dans leurs mathématiques...

Alternative : l’internet basse vitesse gratuite. Gratuite, dites-vous? Attention, chaque fois qu’on se connecte (ou plutôt pour chaque tentative de connexion), des frais de 75¢ sont chargés. Ensuite, on vous demande de signaler le numéro de votre fournisseur internet. Le mien est à Rimouski. Des frais d’interurbain vont s’appliquer… Je crois que nous allons oublier l’internet pour l’instant. Je suis pauvre et radine.

Si vous voulez appeler le 911 (numéro d’urgence), des frais de 75¢ seront prélevés. pourvu qu'il n'y ait pas le feu!

Deux types de chambres étaient disponibles : avec vue sur la cour intérieure, et avec vue sur «l'extérieur», nous dit-on, semblant impliquer que la vue extérieure est poche et que tout client «in» va opter pour une vue sur le paradis artificiel composé de palmiers en plastiques et vue sur la piscine intérieure. Les prix s'en ressentent aussi!

Puisque je suis pauvre et radine (une combinaison gagnante!) j'avais opté pour la vue extérieure. Les avantages sautent immédiatement aux yeux : le matin, en ouvrant les rideaux, on voit quelle température il fait! Le soir en se couchant, unn stationnement extérieur à Sainte-Foy est drôlement plus silencieux qu'un amphithéatre où les échos des fêtards qui plongent tout habillés dans la piscine se répercutent à l'infini sur les parois immenses des baies vitrées des malheureux qui ont leur chambre là. Bien sûr, une chambre donnant sur l'intérieur permet d'ouvrir sa fenêtre même par -15°C dehors. Vous aurez alors le privilège de dormir dans une atmosphère chlorée, avec les échos mentionnés plus haut amplifiés au centuple.

Et c'est au second hôtel que nous pouvons enfin nous connecter en haute vitesse gratuitement, envoyer des photos, poster un article, et consulter la météo d'environnement canada, l'Officielle. Tempête de neige à l'horizon. Tant pis, nous partons pour Montréal le lendemain! Mon char, c'est pas une moumounne! Il passera!