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Mal de bloc
Aventure à la Banque de France
Blogue de Noël
J'ai failli faire un acte de bravoure!!!
Merdouille au chocolat
Aventure extraordinaire au MacDo!
La rhumerie
Mon sapin de Noël
Constipation intellectuelle
Les mots pour le dire…
Flash Beauté
Vous aimez le café?
Contes des bécosses : le mystère des pipi-o-matic (aussi appelées " sanisettes ")
Ce qui se porte de nos jours à Lutèce
Entre ciel et terre!
Encore dans la série " je vous regarde par-dessus le mur de camembert ", la rubrique tant attendue : le savoir-pisser
Toujours dans la série " je vous regarde par-dessus le mur de camembert " je vous présente aujourd’hui : le savoir-vivre
In France, they speak French!
Vive la France!
Dans la série " Je vous regarde par-dessus le mur de camembert ", j’ai le plaisir de vous présenter le premier volet : Routine francaise
vendredi 31 décembre 2004
Mal de bloc
Mal de bloc aujourd’hui. Plus d’Efferalgan (ce qui tient lieu d’aspirine aux Français), je les ai tous finis hier, alors que j’avais une migraine. Je suis seule à la maison, on m’a abandonnée. Je me dois donc de sortir avec ma tête qui veut se fendre en quatre. Aïe.
Je me rends au Casino.
Note pour les Québécois : le Casino, ici, ce n’est pas pour jouer, mais c’est un genre de Métro.
Note pour les Français : le Métro, là-bas, ce n’est pas pour voyager mais pour acheter de la bouffe. On peut y voyager aussi, mais juste à Montréal.
Bref. Dans le Casino super-géant, il y a une grande allée « être belle », où il semble y avoir des produits pharmaceutiques. J’ai beau parcourir toutes ces allées, nulle trace d’aspirine. Alors je cherche une allée « avoir mal à la tête », en vain. Ici, il faut être belle, mais on ne doit pas avoir mal à la tête. Pas d'allée « avoir la diarrhée » non plus, mais pour l'instant, ce n'est pas ce qui m'inquiète.
Je me décide à m’informer à un vendeur autochtone, qui me répond, comme si j’étais une demeurée : « mais on ne vent pas de ça ici, c’est un médicament! Vous trouverez ça à la pharmacie! »
AAAaaahhh bon! Je viens enfin de comprendre à quoi servent les pharmacies en France. Je n’y étais jamais rentrée depuis la fois où l’on m’y avait répondu (comme si j’étais une demeurée), alors que, enrhumée, je cherchais une boîte de kleenex (« Madame veut dire des papiers-mouchoâââârs!!! ») qu’on ne trouvait pas de ça ici et que je devais aller dans un supermarché...
C’est que dans nos pharmacies québécoises (nord-américaines en général), on trouve de tout, même un ami dans certains cas.
Par contre, dans nos supermarchés, on ne trouve pas d’alcool, prérogative des la SAQ, société d’état, qui, me suis-je laissée dire, est actuellement en grève. Au grand dam des fêtards...
Dans le Casino, on vend des allées et des allées d’alcools en tout genre, whisky, vodka, rhum, sans parler du vin et de la bière, mais pas la moindre petite aspirine pour en soulager les effets. Cherchez l’erreur.
Au moins, dans nos pharmacies, du moins certaines d’entre elles où l’on trouve de tout même un ami, quand on s’obstine à vendre des cigarettes, on y vend aussi les médicaments nécessaires pour soulager le cancer du poumon. Ça, c'est de la conscience professionnelle, monsieur!!!
Je me rends enfin à la Pharmacie du coin. Tout, y compris les Efferalgan convoitées, se trouve derrière les comptoirs. Sauf les crèmes qui prétendent donner un ventre plat, les « kit douceur » consistant en une peluche plus une autre petite crème aux propriétés nébuleuses, ainsi que les médications homéopathiques, dont la consommation ne risque guère de provoquer une surdose de quoi que ce soit.
Je profite donc du monsieur derrière le comptoir (au sens figuré, bien sûr) pour m’informer en passant s’il y a quelque chose d’un peu plus fort que ces Efferalgan. Il me sort une boîte dont il m’énumère le cocktail d’ingrédients, que je ne reconnaîs pas, sauf « codéine ». Allez, c’est ce qu’il me faut. Il m’avertit : « Ça assomme! ». Oui, très bien. De toute façon, je suis perdue pour ce monde quand la migraine me prend.
« Il ne faut pas le prendre avec de l’alcool » continue-t-il, consciencieux. Comme si j’avais envie de m’arsouiller alors que j’ai la tête comme une enclume!!!
Toutes ces courses m’ont fait prendre l’air et finalement, à mon retour, plus besoin ni d’Efferalgan, ni de Migrainol (je ne me rappelle plus du nom du produit mais ça sonnait comme ça).
J’en profite pour aller chez le coiffeur, et me poupouner un peu, après tout, nous sommes le 31 décembre.
Aaaaallez, bonne année!
Je me rends au Casino.
Note pour les Québécois : le Casino, ici, ce n’est pas pour jouer, mais c’est un genre de Métro.
Note pour les Français : le Métro, là-bas, ce n’est pas pour voyager mais pour acheter de la bouffe. On peut y voyager aussi, mais juste à Montréal.
Bref. Dans le Casino super-géant, il y a une grande allée « être belle », où il semble y avoir des produits pharmaceutiques. J’ai beau parcourir toutes ces allées, nulle trace d’aspirine. Alors je cherche une allée « avoir mal à la tête », en vain. Ici, il faut être belle, mais on ne doit pas avoir mal à la tête. Pas d'allée « avoir la diarrhée » non plus, mais pour l'instant, ce n'est pas ce qui m'inquiète.
Je me décide à m’informer à un vendeur autochtone, qui me répond, comme si j’étais une demeurée : « mais on ne vent pas de ça ici, c’est un médicament! Vous trouverez ça à la pharmacie! »
AAAaaahhh bon! Je viens enfin de comprendre à quoi servent les pharmacies en France. Je n’y étais jamais rentrée depuis la fois où l’on m’y avait répondu (comme si j’étais une demeurée), alors que, enrhumée, je cherchais une boîte de kleenex (« Madame veut dire des papiers-mouchoâââârs!!! ») qu’on ne trouvait pas de ça ici et que je devais aller dans un supermarché...
C’est que dans nos pharmacies québécoises (nord-américaines en général), on trouve de tout, même un ami dans certains cas.
Par contre, dans nos supermarchés, on ne trouve pas d’alcool, prérogative des la SAQ, société d’état, qui, me suis-je laissée dire, est actuellement en grève. Au grand dam des fêtards...
Dans le Casino, on vend des allées et des allées d’alcools en tout genre, whisky, vodka, rhum, sans parler du vin et de la bière, mais pas la moindre petite aspirine pour en soulager les effets. Cherchez l’erreur.
Au moins, dans nos pharmacies, du moins certaines d’entre elles où l’on trouve de tout même un ami, quand on s’obstine à vendre des cigarettes, on y vend aussi les médicaments nécessaires pour soulager le cancer du poumon. Ça, c'est de la conscience professionnelle, monsieur!!!
Je me rends enfin à la Pharmacie du coin. Tout, y compris les Efferalgan convoitées, se trouve derrière les comptoirs. Sauf les crèmes qui prétendent donner un ventre plat, les « kit douceur » consistant en une peluche plus une autre petite crème aux propriétés nébuleuses, ainsi que les médications homéopathiques, dont la consommation ne risque guère de provoquer une surdose de quoi que ce soit.
Je profite donc du monsieur derrière le comptoir (au sens figuré, bien sûr) pour m’informer en passant s’il y a quelque chose d’un peu plus fort que ces Efferalgan. Il me sort une boîte dont il m’énumère le cocktail d’ingrédients, que je ne reconnaîs pas, sauf « codéine ». Allez, c’est ce qu’il me faut. Il m’avertit : « Ça assomme! ». Oui, très bien. De toute façon, je suis perdue pour ce monde quand la migraine me prend.
« Il ne faut pas le prendre avec de l’alcool » continue-t-il, consciencieux. Comme si j’avais envie de m’arsouiller alors que j’ai la tête comme une enclume!!!
Toutes ces courses m’ont fait prendre l’air et finalement, à mon retour, plus besoin ni d’Efferalgan, ni de Migrainol (je ne me rappelle plus du nom du produit mais ça sonnait comme ça).
J’en profite pour aller chez le coiffeur, et me poupouner un peu, après tout, nous sommes le 31 décembre.
Aaaaallez, bonne année!
Aventure à la Banque de France
Comment s’y retrouver dans l’argent français? Le passage à l’euro a facilité la tâche à tout le monde (puisqu’il est plus facile de transformer des dollars en euros plutôt qu’en francs), sauf aux Français. Ceux-ci se vengent en parlant encore en francs, en balles et en briques…
« Oh j’ai payé ça au moins vingt balles! » Des anciennes balles ou des nouvelles balles?
« Ça fait plus de dix briques, ça, madame! » Ah bon? Il y a combien de balles dans une brique? Des nouvelles briques, ou des anciennes briques?
Sans compter les personnes nées avant 1945, qui parlent en millions de centimes (centimes de francs, bien sûr!)
Ayant trouvé une pile de francs dans un tiroir, je me mets en tête d’aller les échanger contre des euros. Tout un défi, me dit-on. Il paraît, selon des témoignages, qu’on aurait refusé d’échanger ces pièces à la Banque de France lors du passage à l’Euro, et c’est pourquoi elles sont restées en vrac dans le dit tiroir.
Je fais des recherches sur Internet, et je découvre la note d’information #128, qui précise, à l’article 4.1 que les pièces peuvent être échangées jusqu’au 17 février 2005. J’épluche le document pour parer à toutes les éventualités : des frais ne peuvent être réclamés. En deçà de 8000 euros point besoin de pièce d’identité. Dans une succursale type clientèle un maximum de 1500 euros peuvent être changés. Annexe III, la liste des succursales de la Banque de France et leur type.
Ainsi armée, on ne peut me présenter une fin de non-recevoir. Je vais montrer à la face du monde ce que c’est que l’opiniâtreté!
11h40, j’arrive à la porte d’entrée de la Banque de France, succursale Argenteuil. La porte est barrée, je sonne. Par un intercom, on me demande ce que je veux et qui je suis. Je bredouille un nom et je dis que je veux changer de l’argent. La porte s’ouvre automatiquement, et j’entre dans un sas. La porte se referme derrière moi et je sonne à la seconde porte. Un buzz me signale que je peux entrer. J’accède à un second sas. Je regarde s’il n’y aurait pas un rayon décontaminateur pendant que la seconde porte se referme. Même manège, je re-sonne pour une troisième porte, celle-ci ne peut s’ouvrir que lorsque la troisième (j’ai perdu le compte des portes…) se referme. Sur la porte est inscrit « Nous informons notre aimable clientèle que vous avez jusqu’au 17 février 2005 pour échanger vos francs en euros » Je suis un peu déçue, c’est trop facile. Bah, j’entre.
11h45, j’entre finalement dans le Saint des Saints, la BANQUE!!!
Trois personnes en ligne, un client à chacun des deux guichets ouverts. Un des clients termine. Mouvement hésitant parmi la file. La caissière demande : « Il y en a qui désirent changer des francs en euros? » Je dis que oui, moi, et j’amorce un pas vers le guichet, ravie. Elle me rembarre : « Ah mais non, il faut attendre dans la queue pour la caisse! ». Crétine, j’y étais, dans la queue pour la caisse. Je retourne donc dans la queue pour la caisse. Qui porte la mention « Versements-retraits », ce qui est clair qu’il s’agit de la queue pour l’échange d’euros. Pfffft.
11h55 Le client initial, de la caisse « Versements-retraits », pendant tout ce temps, est encore là, bien occupé à compter des pièces. Ça fait 10 minutes qu’il compte des pièces. On en a marre de l’entendre compter des pièces.
La personne qui est en tête de file s’impatiente et sort.
12h. La banque ferme pour l’heure du midi. Personne ne peut plus entrer, mais on ne nous chasse pas. On entend toujours brasser de la petite monnaie au comptoir. Simplet n’a pas encore fini de calculer. Il aurait pu rouler ses pièces avant d’arriver avec son gros sac de monnaie!
12h05. Dans la file, nous sommes à veille de nous cotiser pour lui payer ses maudites cennes pour se débarrasser de lui. On l’imagine, manipulant avec soin ses pièces de 5 et de 1 centime de franc…
Je regrette de ne pas avoir amené mon livre. Ou bien des cartes postales à écrire. J’ai tout de même mon petit calepin qui me sert à prendre des notes pour mon cyber-carnet. Il y a une grande table et des chaises au milieu de la salle d’attente. Nous ne nous gênons pas pour les occuper. Un comptoir (vide) porte le nom de « comptes surendettement ». Et pourquoi pas l’appeler carrément « comptoir des paumés de la dalle qui sont dans la dèche »? La délicatesse des français m’étonnera toujours.
12h10, Simplet a enfin terminé de compter. Il remplit maintenant son formulaire. En trois exemplaires.
12h15, il quitte la banque. C’est la liesse, nous l’acclamons presque! Cliente #2 de la file d’attente passe. 12h20, c'est au tour de la cliente #3, qui se fait dire qu’elle est au mauvais endroit.
12h22, c’est enfin à mon tour!
La caissière défait lentement les rouleaux que j’avais confectionnés avec tant d’application, monte des petites piles de chaque pièce, les compte et les recompte, les marque à mesure sur son ordinateur, et me demande de remplir le formulaire. En trois exemplaires. Je dois dire d’où provient ce montant, pour le compte de qui, s’il y a lieu, etc. Et signer. Enfin j’empoche mes euros et je me retire.
Sortie par les sas. Entre le 2e et le 3e sas, je pause pour attacher ma veste et enfiler mes gants. Nous sommes en hiver, après tout, même s'il fait +7°C dehors. Le buzz résonne mais je l’ignore. Il a buzzé à tous les sas, je ne l’entends même plus. Puis une voix désincarnée, quoique impatiente, clame au haut-parleur : « Veuillez ouvrir la porte et sortir », preuve que ce ne sont pas que les clients qui sont ènervés.
J’enfile mon second gant en disant, au cas où on m’entendrait : « Oui, oui, on ne panique pas » et je sors dignement. J’aurais préféré une meilleure histoire à raconter. Je me voyais déjà réclamant de voir le gérant, puis le Ministre des Finances, et enfin, pourquoi pas, le Président de la République (prononcer cette dernière expression avec en arrière-plan, « La Marseillaise » jouée par un orchestre symphonique et chantée par Pavarotti).
Mais je trouverai bien d’autre moulins à vent contre lesquels me battre!
« Oh j’ai payé ça au moins vingt balles! » Des anciennes balles ou des nouvelles balles?
« Ça fait plus de dix briques, ça, madame! » Ah bon? Il y a combien de balles dans une brique? Des nouvelles briques, ou des anciennes briques?
Sans compter les personnes nées avant 1945, qui parlent en millions de centimes (centimes de francs, bien sûr!)
Ayant trouvé une pile de francs dans un tiroir, je me mets en tête d’aller les échanger contre des euros. Tout un défi, me dit-on. Il paraît, selon des témoignages, qu’on aurait refusé d’échanger ces pièces à la Banque de France lors du passage à l’Euro, et c’est pourquoi elles sont restées en vrac dans le dit tiroir.
Je fais des recherches sur Internet, et je découvre la note d’information #128, qui précise, à l’article 4.1 que les pièces peuvent être échangées jusqu’au 17 février 2005. J’épluche le document pour parer à toutes les éventualités : des frais ne peuvent être réclamés. En deçà de 8000 euros point besoin de pièce d’identité. Dans une succursale type clientèle un maximum de 1500 euros peuvent être changés. Annexe III, la liste des succursales de la Banque de France et leur type.
Ainsi armée, on ne peut me présenter une fin de non-recevoir. Je vais montrer à la face du monde ce que c’est que l’opiniâtreté!
11h40, j’arrive à la porte d’entrée de la Banque de France, succursale Argenteuil. La porte est barrée, je sonne. Par un intercom, on me demande ce que je veux et qui je suis. Je bredouille un nom et je dis que je veux changer de l’argent. La porte s’ouvre automatiquement, et j’entre dans un sas. La porte se referme derrière moi et je sonne à la seconde porte. Un buzz me signale que je peux entrer. J’accède à un second sas. Je regarde s’il n’y aurait pas un rayon décontaminateur pendant que la seconde porte se referme. Même manège, je re-sonne pour une troisième porte, celle-ci ne peut s’ouvrir que lorsque la troisième (j’ai perdu le compte des portes…) se referme. Sur la porte est inscrit « Nous informons notre aimable clientèle que vous avez jusqu’au 17 février 2005 pour échanger vos francs en euros » Je suis un peu déçue, c’est trop facile. Bah, j’entre.
11h45, j’entre finalement dans le Saint des Saints, la BANQUE!!!
Trois personnes en ligne, un client à chacun des deux guichets ouverts. Un des clients termine. Mouvement hésitant parmi la file. La caissière demande : « Il y en a qui désirent changer des francs en euros? » Je dis que oui, moi, et j’amorce un pas vers le guichet, ravie. Elle me rembarre : « Ah mais non, il faut attendre dans la queue pour la caisse! ». Crétine, j’y étais, dans la queue pour la caisse. Je retourne donc dans la queue pour la caisse. Qui porte la mention « Versements-retraits », ce qui est clair qu’il s’agit de la queue pour l’échange d’euros. Pfffft.
11h55 Le client initial, de la caisse « Versements-retraits », pendant tout ce temps, est encore là, bien occupé à compter des pièces. Ça fait 10 minutes qu’il compte des pièces. On en a marre de l’entendre compter des pièces.
La personne qui est en tête de file s’impatiente et sort.
12h. La banque ferme pour l’heure du midi. Personne ne peut plus entrer, mais on ne nous chasse pas. On entend toujours brasser de la petite monnaie au comptoir. Simplet n’a pas encore fini de calculer. Il aurait pu rouler ses pièces avant d’arriver avec son gros sac de monnaie!
12h05. Dans la file, nous sommes à veille de nous cotiser pour lui payer ses maudites cennes pour se débarrasser de lui. On l’imagine, manipulant avec soin ses pièces de 5 et de 1 centime de franc…
Je regrette de ne pas avoir amené mon livre. Ou bien des cartes postales à écrire. J’ai tout de même mon petit calepin qui me sert à prendre des notes pour mon cyber-carnet. Il y a une grande table et des chaises au milieu de la salle d’attente. Nous ne nous gênons pas pour les occuper. Un comptoir (vide) porte le nom de « comptes surendettement ». Et pourquoi pas l’appeler carrément « comptoir des paumés de la dalle qui sont dans la dèche »? La délicatesse des français m’étonnera toujours.
12h10, Simplet a enfin terminé de compter. Il remplit maintenant son formulaire. En trois exemplaires.
12h15, il quitte la banque. C’est la liesse, nous l’acclamons presque! Cliente #2 de la file d’attente passe. 12h20, c'est au tour de la cliente #3, qui se fait dire qu’elle est au mauvais endroit.
12h22, c’est enfin à mon tour!
La caissière défait lentement les rouleaux que j’avais confectionnés avec tant d’application, monte des petites piles de chaque pièce, les compte et les recompte, les marque à mesure sur son ordinateur, et me demande de remplir le formulaire. En trois exemplaires. Je dois dire d’où provient ce montant, pour le compte de qui, s’il y a lieu, etc. Et signer. Enfin j’empoche mes euros et je me retire.
Sortie par les sas. Entre le 2e et le 3e sas, je pause pour attacher ma veste et enfiler mes gants. Nous sommes en hiver, après tout, même s'il fait +7°C dehors. Le buzz résonne mais je l’ignore. Il a buzzé à tous les sas, je ne l’entends même plus. Puis une voix désincarnée, quoique impatiente, clame au haut-parleur : « Veuillez ouvrir la porte et sortir », preuve que ce ne sont pas que les clients qui sont ènervés.
J’enfile mon second gant en disant, au cas où on m’entendrait : « Oui, oui, on ne panique pas » et je sors dignement. J’aurais préféré une meilleure histoire à raconter. Je me voyais déjà réclamant de voir le gérant, puis le Ministre des Finances, et enfin, pourquoi pas, le Président de la République (prononcer cette dernière expression avec en arrière-plan, « La Marseillaise » jouée par un orchestre symphonique et chantée par Pavarotti).
Mais je trouverai bien d’autre moulins à vent contre lesquels me battre!
samedi 25 décembre 2004
Blogue de Noël
J’ai failli aller à la messe de minuit hier, celle de Saint-Germain des Prés (entre le MacDo et les super-poubelles en inox) bien sûr, mais je n’ai pu obtenir de billets. Une brève enquête autour de moi m’a confirmé qu’à l’entrée, ça se bouscule autant qu’à un concert de Johnny Hollyday. Presque le délire papal, quoi.
Je me suis donc rabattue sur du magasinage de dernière minute à Paris, rue Royale, et je me suis amusée à faire la queue à La Durée pour acheter des macarons et partager mon expérience inoubliable avec mon public qui m’aime, sauf Grincheux, cité plus bas dans un envoi antérieur.
Bref, le 24 décembre, un vendredi, en plein sur l’heure du midi pour emmerder le plus de monde possible, je me précipite rue Royale, à la maison-mère, et je fais la queue. Il faisait cette journée-là +10°C et dehors il faisait bon. Presque beau.
La file était longue d’une centaine de mètres, mais j’étais avec belle-mama et nous devisions gaiement. Enfin arrivées à l’entrée, le portier (car il y a un portier pour faire la circulation) nous laisse passer. Nous entrons de concert.
Il devait faire +40°C à l’ombre des 10 personnes au mètre cube qui étaient compactées à l’intérieur!!! N’écoutant que ma veulerie, je battis en retraite précipitamment, retournant dehors et laissant belle-mama seule pour affronter la multitude chaotique de l’intérieur. Un véritable sauna! C’est à se demander comment les macarons ne fondent pas sur les tablettes.
J’ai donc attendu peinarde dehors et j’ai eu le temps d’écrire 4 ou 5 cartes postales, d’appeler mon frère à qui j’ai raconté en long et en large la sensation incroyable que procure la station debout devant la vitrine de La Durée. Il me conseilla, pour un prochain arrêt, de visiter une boutique de fabrique artisanale de cure-dents sculptés.
J’ai trouvé l’idée bonne, mais je n’ai pas trouvé la boutique en question sur « pagejaunes.fr ». Dommage. Je me voyais déjà revenir au Québec et faire sensation avec un cure-dent sculpté en forme de tête de général de Gaulle.
J’ai tout de même traversé chez Lalique, presque en face, dès que j’eus récupéré belle-mama, sortant, échevelée, mais triomphante, avec sa boîte de macarons.
Lalique. Ambiance feutrée, tapis gris clair, vendeuses huppées, grises clair elles aussi, l’atmosphère respire le luxe et la quiétude.
C’est ce moment qu’a choisi mon cellulaire pour sonner (très fort) avec ma nouvelle sonnerie dont je n’étais pas peu fière à l’installation, mais qui commençait vaguement à m’embarrasser à mesure que se prolongeaient les recherches pour retrouver ce téléphone de bordel de merde de coliss de tabarnack enfoui au fond d’une poche très très loin…
« Je te dérange? » me susurre mon chéri, au bout du fil… « Euh… » répondis-je sous les regards désapprobateurs de la cheffe-vendeuse et de ses stagiaires.
Mais enfin, nous nous en sommes sorties indemnes même après ce crime de lèse-lalique, et nous sommes rentrées (rejoindre nos chéris respectifs) pour réveillonner tous les quatre en commandant du chinois.
Joyeux Noël!
Je me suis donc rabattue sur du magasinage de dernière minute à Paris, rue Royale, et je me suis amusée à faire la queue à La Durée pour acheter des macarons et partager mon expérience inoubliable avec mon public qui m’aime, sauf Grincheux, cité plus bas dans un envoi antérieur.
Bref, le 24 décembre, un vendredi, en plein sur l’heure du midi pour emmerder le plus de monde possible, je me précipite rue Royale, à la maison-mère, et je fais la queue. Il faisait cette journée-là +10°C et dehors il faisait bon. Presque beau.
La file était longue d’une centaine de mètres, mais j’étais avec belle-mama et nous devisions gaiement. Enfin arrivées à l’entrée, le portier (car il y a un portier pour faire la circulation) nous laisse passer. Nous entrons de concert.
Il devait faire +40°C à l’ombre des 10 personnes au mètre cube qui étaient compactées à l’intérieur!!! N’écoutant que ma veulerie, je battis en retraite précipitamment, retournant dehors et laissant belle-mama seule pour affronter la multitude chaotique de l’intérieur. Un véritable sauna! C’est à se demander comment les macarons ne fondent pas sur les tablettes.
J’ai donc attendu peinarde dehors et j’ai eu le temps d’écrire 4 ou 5 cartes postales, d’appeler mon frère à qui j’ai raconté en long et en large la sensation incroyable que procure la station debout devant la vitrine de La Durée. Il me conseilla, pour un prochain arrêt, de visiter une boutique de fabrique artisanale de cure-dents sculptés.
J’ai trouvé l’idée bonne, mais je n’ai pas trouvé la boutique en question sur « pagejaunes.fr ». Dommage. Je me voyais déjà revenir au Québec et faire sensation avec un cure-dent sculpté en forme de tête de général de Gaulle.
J’ai tout de même traversé chez Lalique, presque en face, dès que j’eus récupéré belle-mama, sortant, échevelée, mais triomphante, avec sa boîte de macarons.
Lalique. Ambiance feutrée, tapis gris clair, vendeuses huppées, grises clair elles aussi, l’atmosphère respire le luxe et la quiétude.
C’est ce moment qu’a choisi mon cellulaire pour sonner (très fort) avec ma nouvelle sonnerie dont je n’étais pas peu fière à l’installation, mais qui commençait vaguement à m’embarrasser à mesure que se prolongeaient les recherches pour retrouver ce téléphone de bordel de merde de coliss de tabarnack enfoui au fond d’une poche très très loin…
« Je te dérange? » me susurre mon chéri, au bout du fil… « Euh… » répondis-je sous les regards désapprobateurs de la cheffe-vendeuse et de ses stagiaires.
Mais enfin, nous nous en sommes sorties indemnes même après ce crime de lèse-lalique, et nous sommes rentrées (rejoindre nos chéris respectifs) pour réveillonner tous les quatre en commandant du chinois.
Joyeux Noël!
mardi 21 décembre 2004
J'ai failli faire un acte de bravoure!!!
J'étais presque décidée, je voulais aller au fond du sujet...
Quand j'ai lu les instructions sur cette sanisette (si, si, agrandissez la photo, ça vaut la peine!), je me suis dégonflée...
Si les enfants de moins de 10 ans doivent être accompagnés, ça doit vraiment être dangereux!!!
Et puis, si c'est en service de 06h à 22h, que se passe-t-il si on a envie de pipi à 21h56 et qu'on tarde un peu à sortir???
Quand j'ai lu les instructions sur cette sanisette (si, si, agrandissez la photo, ça vaut la peine!), je me suis dégonflée...
Si les enfants de moins de 10 ans doivent être accompagnés, ça doit vraiment être dangereux!!!
Et puis, si c'est en service de 06h à 22h, que se passe-t-il si on a envie de pipi à 21h56 et qu'on tarde un peu à sortir???
lundi 20 décembre 2004
Merdouille au chocolat
Aventure extraordinaire au MacDo!
N’écoutant que mon courage, je suis entrée dans un restaurant de Saint-Germain des Prés, justement dans le quartier où il y avait les super-poubelles (voir mon «post» du 4 déc), mais pas n’importe quel restaurant : le MACDO!
Le mac do de Saint-Germain des Prés
Armée de mon appareil photo, j’ai subrepticement pris le menu du MacDo en photo. Je m’y suis prise discrètement, car une expérience précédente dans le village d’Amqui, au Québec, m’avait appris qu’il était strictement interdit de photographier les menus des Macdo. Ce qui ne m’a nullement empêchée de le faire, comme vous pouvez le constater sur ce qui suit :
Menu MacDo typique au Québec
Je me demandais si la consigne n’avait pas été inventée par la petite caissière Amquienne… Mais la grande caissière parisienne, juchée sur ses talons-hauts, m’a fait comprendre amicalement que la consigne est internationale, pas juste une coutume autochtone des habitants de la campagne profonde. Bon. Faut croire que je n'avais pas été assez discrète.
Rien n’étant à mon épreuve pour publier un bon « scoop », je fis fi de son avertissement, au péril de ma vie.
Pourquoi tant de mystère? On n’a jamais pu me répondre, mais j’ai entendu l’hypothèse que ce serait pour ne pas être copié. Pourtant, le menu du Macdo est loin d’être un secret d’état. Serait-ce pour le désign spécial de la pancarte? Pourtant, je n’y vois rien de splendide à s’en péter la tête sur les murs, jugez par vous-même…
Photo du menu du macdo français, où l'on me prend en flagrant délit de désobéissance civile.
Si je ne pouvais (légalement) photographier le menu, rien ne m’empêchait de prendre mon assiette (ou plutôt mon plateau, pour ne pas dire ma « gamelle ») en photo. Sur un cliché absolument saisissant, voyez ici les « potatoes » et sa sauce « creamy deluxe » ainsi que le « chicken macnugget » (nos poétiques pépites de poulet, au goût universel de Tricatel)
Potatoes et sauce creamy deluxe
Pour ceux qui aimeraient connaître le fond de l’histoire de l’interdiction de photos, tentez l'un des numéros suivants :
« Pour obtenir des renseignements généraux, communiquez avec McDonald's à l'un des numéros suivants: Toronto: (416) 443-1000 Vancouver: (604) 294-2181 Montréal : (514) 685-4411 »
Et si vous réussissez à obtenir une réponse, faites-m’en part!!!
Le mac do de Saint-Germain des Prés
Armée de mon appareil photo, j’ai subrepticement pris le menu du MacDo en photo. Je m’y suis prise discrètement, car une expérience précédente dans le village d’Amqui, au Québec, m’avait appris qu’il était strictement interdit de photographier les menus des Macdo. Ce qui ne m’a nullement empêchée de le faire, comme vous pouvez le constater sur ce qui suit :
Menu MacDo typique au Québec
Je me demandais si la consigne n’avait pas été inventée par la petite caissière Amquienne… Mais la grande caissière parisienne, juchée sur ses talons-hauts, m’a fait comprendre amicalement que la consigne est internationale, pas juste une coutume autochtone des habitants de la campagne profonde. Bon. Faut croire que je n'avais pas été assez discrète.
Rien n’étant à mon épreuve pour publier un bon « scoop », je fis fi de son avertissement, au péril de ma vie.
Pourquoi tant de mystère? On n’a jamais pu me répondre, mais j’ai entendu l’hypothèse que ce serait pour ne pas être copié. Pourtant, le menu du Macdo est loin d’être un secret d’état. Serait-ce pour le désign spécial de la pancarte? Pourtant, je n’y vois rien de splendide à s’en péter la tête sur les murs, jugez par vous-même…
Photo du menu du macdo français, où l'on me prend en flagrant délit de désobéissance civile.
Si je ne pouvais (légalement) photographier le menu, rien ne m’empêchait de prendre mon assiette (ou plutôt mon plateau, pour ne pas dire ma « gamelle ») en photo. Sur un cliché absolument saisissant, voyez ici les « potatoes » et sa sauce « creamy deluxe » ainsi que le « chicken macnugget » (nos poétiques pépites de poulet, au goût universel de Tricatel)
Potatoes et sauce creamy deluxe
Pour ceux qui aimeraient connaître le fond de l’histoire de l’interdiction de photos, tentez l'un des numéros suivants :
« Pour obtenir des renseignements généraux, communiquez avec McDonald's à l'un des numéros suivants: Toronto: (416) 443-1000 Vancouver: (604) 294-2181 Montréal : (514) 685-4411 »
Et si vous réussissez à obtenir une réponse, faites-m’en part!!!
dimanche 19 décembre 2004
La rhumerie
vendredi 17 décembre 2004
Mon sapin de Noël
J'ajoute mon sapin à celui de E-Diote et de Laurentdebx. Après bien des essais infructueux pour pogner les lumières clignotantes en position allumées, je me suis tannée, et ça donne ceci.
jeudi 16 décembre 2004
Constipation intellectuelle
L’élan créateur avec lequel j’avais entamé avec enthousiasme l’ethnographie des Français en France (pour les Français au Québec, c’est encore une autre histoire…) a été coupé bien net il y a quelques jours, par un commentaire inattendu, qui m’a estomaquée.
Comment continuer, dans ces conditions, mon analyse affectueuse des particularités de mes lointains cousins?
J’ai délicatement effacé ces commentaires, pour préserver l’anonymat du pauvre garçon qui les a faits, mais je me dois tout de même de faire une mise au point. Pour mes amis français, et pour moi-même.
Je recopie la série de commentaires, intégralement, mais en omettant les liens et les noms :
Quelle rage, dans tes posts...
A propos d'un malentendu que tu sembles commettre souvent: sens populaires de...
Stationnement: Arrêt d'un véhicule pour une durée plus ou moins longue.Parking: Emplacement affecté au stationnement (voir plus haut) des véhicules automobiles.
Utiliser 'stationnement' pour ces deux sens n'est pas forcement plus justifiable qu'utiliser 'glace' pour 'miroir' et 'creme glacee' (traduction directe de l'anglais?).
M'enfin tu as le droit de te foutre des Francais -- ca ne paiera pas pour tout la condescendance que nous avons generalement pour les Quebecois. (En gros, nous les aimons que s'ils chantent ou font les bouffons a la tele).
Rage??? Ah bon! Il n’y en avait pas, mais à lire ce commentaire méprisant, j’ai senti le besoin de répondre par la bouche de mes canons. Comme disait Frontenac, qui était Français, après tout.
Voici le contenu de ma réponse :
Quelle rage, dans ton commentaire!
Ça justifierait l’opinion qu’a le reste du monde des Français, mais heureusement la plupart des Français semble avoir un peu le sens de l’humour. Mais continue à faire le bouffon dans ton blogue, on t’aime bien comme ça. En gros. Essaie aussi de chanter, ça pourrait t’aider.
À propos d’un malentendu que tu sembles commettre : « toute » s’accorde en genre et en nombre avec le mot auquel il se rapporte.
Que mon ami Laurentdebx se rassure, je ne méprise pas les fautes d’orthographe comme une forcenée, mais je tenais à répondre à cette petite note pleine de suffisance à propos du terme «parking», qui n’est pas un absolu, mais un régionalisme français.
À la suite de cet épisode, ma corresponelle (et amie) E-Diote est venue à la rescousse :
A te lire, Xxxxxx Xxxx, je me pose une question : Serait-ce que la nationalité française confère, seule, le droit à la critique et rende celle-ci légitime ?
Attention, là, c’était une Française qui écrivait!
Le sieur se rétracte alors de façon élégante :
Il y a peut-etre un malentendu. Je me moquais des Francais et de leur arrogance vis-a-vis des Quebecois. Le fait que vous me sautez dessus comme ca montre a quel point la tension est forte.
Je suis entierement d'accord que les francais sont arrogants, et je crois que sur mon blog j'essaie d'exorciser ce point
Je voulais juste dire que quitte a casser du sucre sur le dos des Francais, autant le faire avec humour et sans trop de malentendus. Et surtout, commencer par une auto-critique.
C'est tout ce que j'avais a dire... je ne reposterais plus ici pour eviter tout emballement.
Joli, mais l’ennui, c’est qu’il est d’accord avec moi pour dire que les Français sont arrogants, alors que je n’ai jamais parlé d’arrogance… J’observe, je décris les habitudes de vie, les différences. C'est tout. Je croyais aussi, naïvement, faire preuve d’un peu d’humour, mais bon, je fais ce que je peux.
Le plus curieux, c’est que jamais je n’ai senti de la part des Français cette arrogance à l’égard des Québécois en particulier. Jusqu’à ce que je lise son commentaire… Un malentendu, vraiment?
Tension? Il n’y a pas de tension entre les Français et moi (sauf entre lui et moi). Je me demande quelle expérience il a vécue pour être aussi catégorique dans sa perception d’une guerre qui n’en est pas une… Il est chatouilleux du Français, celui-là!
Et pourquoi commencer par une auto-critique? Ce n’est pas le sujet de mes articles! J’étudie en ce moment le Français, pas le Québécois.
Je suis bien aise qu’il ne vienne plus «poster» dans mon blogue, j’avais l’impression d’une vomissure sur mon joli blogue poétique et délicat.
Comment continuer, dans ces conditions, mon analyse affectueuse des particularités de mes lointains cousins?
J’ai délicatement effacé ces commentaires, pour préserver l’anonymat du pauvre garçon qui les a faits, mais je me dois tout de même de faire une mise au point. Pour mes amis français, et pour moi-même.
Je recopie la série de commentaires, intégralement, mais en omettant les liens et les noms :
Quelle rage, dans tes posts...
A propos d'un malentendu que tu sembles commettre souvent: sens populaires de...
Stationnement: Arrêt d'un véhicule pour une durée plus ou moins longue.Parking: Emplacement affecté au stationnement (voir plus haut) des véhicules automobiles.
Utiliser 'stationnement' pour ces deux sens n'est pas forcement plus justifiable qu'utiliser 'glace' pour 'miroir' et 'creme glacee' (traduction directe de l'anglais?).
M'enfin tu as le droit de te foutre des Francais -- ca ne paiera pas pour tout la condescendance que nous avons generalement pour les Quebecois. (En gros, nous les aimons que s'ils chantent ou font les bouffons a la tele).
Rage??? Ah bon! Il n’y en avait pas, mais à lire ce commentaire méprisant, j’ai senti le besoin de répondre par la bouche de mes canons. Comme disait Frontenac, qui était Français, après tout.
Voici le contenu de ma réponse :
Quelle rage, dans ton commentaire!
Ça justifierait l’opinion qu’a le reste du monde des Français, mais heureusement la plupart des Français semble avoir un peu le sens de l’humour. Mais continue à faire le bouffon dans ton blogue, on t’aime bien comme ça. En gros. Essaie aussi de chanter, ça pourrait t’aider.
À propos d’un malentendu que tu sembles commettre : « toute » s’accorde en genre et en nombre avec le mot auquel il se rapporte.
Que mon ami Laurentdebx se rassure, je ne méprise pas les fautes d’orthographe comme une forcenée, mais je tenais à répondre à cette petite note pleine de suffisance à propos du terme «parking», qui n’est pas un absolu, mais un régionalisme français.
À la suite de cet épisode, ma corresponelle (et amie) E-Diote est venue à la rescousse :
A te lire, Xxxxxx Xxxx, je me pose une question : Serait-ce que la nationalité française confère, seule, le droit à la critique et rende celle-ci légitime ?
Attention, là, c’était une Française qui écrivait!
Le sieur se rétracte alors de façon élégante :
Il y a peut-etre un malentendu. Je me moquais des Francais et de leur arrogance vis-a-vis des Quebecois. Le fait que vous me sautez dessus comme ca montre a quel point la tension est forte.
Je suis entierement d'accord que les francais sont arrogants, et je crois que sur mon blog j'essaie d'exorciser ce point
Je voulais juste dire que quitte a casser du sucre sur le dos des Francais, autant le faire avec humour et sans trop de malentendus. Et surtout, commencer par une auto-critique.
C'est tout ce que j'avais a dire... je ne reposterais plus ici pour eviter tout emballement.
Joli, mais l’ennui, c’est qu’il est d’accord avec moi pour dire que les Français sont arrogants, alors que je n’ai jamais parlé d’arrogance… J’observe, je décris les habitudes de vie, les différences. C'est tout. Je croyais aussi, naïvement, faire preuve d’un peu d’humour, mais bon, je fais ce que je peux.
Le plus curieux, c’est que jamais je n’ai senti de la part des Français cette arrogance à l’égard des Québécois en particulier. Jusqu’à ce que je lise son commentaire… Un malentendu, vraiment?
Tension? Il n’y a pas de tension entre les Français et moi (sauf entre lui et moi). Je me demande quelle expérience il a vécue pour être aussi catégorique dans sa perception d’une guerre qui n’en est pas une… Il est chatouilleux du Français, celui-là!
Et pourquoi commencer par une auto-critique? Ce n’est pas le sujet de mes articles! J’étudie en ce moment le Français, pas le Québécois.
Je suis bien aise qu’il ne vienne plus «poster» dans mon blogue, j’avais l’impression d’une vomissure sur mon joli blogue poétique et délicat.
samedi 11 décembre 2004
Les mots pour le dire…
Au MacDo, en France, il y a du nouveau sur leur menu (totalement anglais) : des POTATOES!!! Ça se mange avec de la sauce CREAMY DELUXE, hahahahah!!!
Le MacDo, géant américain qui fait ce qu’il veut dans tous les pays du monde, se moque un peu de sa clientèle en affichant le même menu à Paris que dans n’importe quel village de ruffians du Texas.
Sauf au Québec, où la loi sur l’affichage en français l’oblige à franciser son menu. Point de Chicken Mac Nuggets ou de Fillet-o-Fish pour nous. Nous avons les pépites de poulet et le filet de poisson. Qui, à défaut de plus grande valeur nutritive, possèdent une meilleure valeur étymologique. Servis, si on le désire, au service au volant. Pas au MacDrive!!!
Mais revenons à nos potatoes dans sa sauce creamy deluxe. Ce sont des morceaux de patate rôties avec lesquelles on donne un petit contenant de plastique avec de la sauce crémeuse. J'ai fait remarquer à mon ami autochtone qu'ils auraient pu appeler ça des patates, ou bien des pommes de terres, mais non, ce n'est pas pareil du tout, dit-il, celles-là ne peuvent se nommer autrement que « potatoes », parce qu'elles sont coupées en quartiers et rôties.
Un peu comme le « cake » et les « cookies », qui ne sont ni du gâteau ni des biscuits parce que... c’est pas pareil. Les indigènes trouvent toujours une bonne raison.
Ainsi, la différence entre un « parking » et un « stationnement » (car on voit parfois des affiches qui parlent de « stationnement ») est, semble-t-il, qu’un parking, c’est souterrain, tandis que les stationnements sont en surface. Subtilité. Encore qu’il existe des parkings en surface.
Il y a bien sûr le traditionnel « week-end », qui n’est pas la même chose que « fin de semaine ». La fin de la semaine réfère au vendredi. Bien sûr. Sauf qu’on dit bien « fin DE semaine » et non « fin DE LA semaine », nuance.
Alors qu'à Montréal nous risquons de nous retrouver pris dans les embouteillages pour aller magasiner, surtout la fin de semaine, quand il n’y a de stationnement nulle part, les Français, eux, se retrouvent dans des bouchons en allant faire leur shopping. Surtout le week-end, quand ils ne trouvent pas de parking. C’est quand même plus classe, selon eux!!!
C’est bien là le problème : alors que les Québécois sont vaguement honteux d’utiliser des mots anglais, marque de manque de vocabulaire et d’éducation, les Français, eux, se sentent très « in » en les employant.
La « glace ». C’est comme ça qu’ils appellent la crème glacée. Sauf que quand on me dit « Mais regarde-toi dans la glace! », j’ai l’air malin à chercher mon reflet dans ma boule de crème glacée à la vanille!
La prononciation prête parfois à confusion. J’entendais quelqu’un à la télé parler des « fruits du péché ». Je croyais qu’il s’agissait d’une émission religieuse dans laquelle un curé hargneux allait vouer aux milles diables et à l’enfer éternel les petits enfants nés hors des liens sacrés du mariage. Pleine de curiosité malsaine, je regarde. Il s’agissait en fait d’une émission de jardinage sur la culture de la pêche. Pfffft.
Dans les émissions culinaires, attention aussi! Quand on vous dit d’ajouter des « pâtes » à l’émincé de veau faisandé dans sa béchamelle fine à l’estragon de bruyère (par exemple), n’allez pas y ajouter des « pattes », ce qui transformerait votre recette sublîme en un ragoût de pattes de cochon, mets qui manque un peu d’élégance.
Tout comme les binnes du Québec, aussi appelées fèves au lard. Et qui deviennent en France le « cassoulet », ce qui fait tout de même moins rustaud! Surtout avec l’appellation contrôlée de Castelnaudary, petit village du Sud, qui a eu le génie d’encanner ses binnes et de les vendre dans toute la France comme si c’était le raffinement suprême, après les truffes et le caviar.
J’imagine que je pourrai revenir dans mon village du Bas-du-Fleuve, et faire de la publicité pour ma propre spécialité culinaire, sous une appellation contrôlée : les « carrés aux Rice Krispies de Sainte-Trinité-de-la-Rédemption». Je pourrais les vendre à prix fou dans toute la France à mon retour!
Bientôt les touristes français dédaigneront le sirop d’érable vendu dans les boutiques hors taxes des aéroports de Montréal, et reviendront avec des kilos de carrés aux rice krispies dans leurs bagages!!!
Le MacDo, géant américain qui fait ce qu’il veut dans tous les pays du monde, se moque un peu de sa clientèle en affichant le même menu à Paris que dans n’importe quel village de ruffians du Texas.
Sauf au Québec, où la loi sur l’affichage en français l’oblige à franciser son menu. Point de Chicken Mac Nuggets ou de Fillet-o-Fish pour nous. Nous avons les pépites de poulet et le filet de poisson. Qui, à défaut de plus grande valeur nutritive, possèdent une meilleure valeur étymologique. Servis, si on le désire, au service au volant. Pas au MacDrive!!!
Mais revenons à nos potatoes dans sa sauce creamy deluxe. Ce sont des morceaux de patate rôties avec lesquelles on donne un petit contenant de plastique avec de la sauce crémeuse. J'ai fait remarquer à mon ami autochtone qu'ils auraient pu appeler ça des patates, ou bien des pommes de terres, mais non, ce n'est pas pareil du tout, dit-il, celles-là ne peuvent se nommer autrement que « potatoes », parce qu'elles sont coupées en quartiers et rôties.
Un peu comme le « cake » et les « cookies », qui ne sont ni du gâteau ni des biscuits parce que... c’est pas pareil. Les indigènes trouvent toujours une bonne raison.
Ainsi, la différence entre un « parking » et un « stationnement » (car on voit parfois des affiches qui parlent de « stationnement ») est, semble-t-il, qu’un parking, c’est souterrain, tandis que les stationnements sont en surface. Subtilité. Encore qu’il existe des parkings en surface.
Il y a bien sûr le traditionnel « week-end », qui n’est pas la même chose que « fin de semaine ». La fin de la semaine réfère au vendredi. Bien sûr. Sauf qu’on dit bien « fin DE semaine » et non « fin DE LA semaine », nuance.
Alors qu'à Montréal nous risquons de nous retrouver pris dans les embouteillages pour aller magasiner, surtout la fin de semaine, quand il n’y a de stationnement nulle part, les Français, eux, se retrouvent dans des bouchons en allant faire leur shopping. Surtout le week-end, quand ils ne trouvent pas de parking. C’est quand même plus classe, selon eux!!!
C’est bien là le problème : alors que les Québécois sont vaguement honteux d’utiliser des mots anglais, marque de manque de vocabulaire et d’éducation, les Français, eux, se sentent très « in » en les employant.
Par contre, avouons que les termes « embouteillage » et « bouchon » se valent bien. Ils ont l’avantage de se reférer tous deux à la dive bouteille.
Les courriels et les pourriels sont de bien jolis mots, mais peu utilisés en France. Pourtant, ils permettent toutes les combinaisons pour de nouveaux concepts : des corresponels (à qui l’on écrit au debut via le clavardage, puis qui deviennent graduellement plus assidus dans l’échange épistolaire), jusqu'aux amourels (amoureux que l’on se trouve par Internet dans les multiples sites de rencontres)…La « glace ». C’est comme ça qu’ils appellent la crème glacée. Sauf que quand on me dit « Mais regarde-toi dans la glace! », j’ai l’air malin à chercher mon reflet dans ma boule de crème glacée à la vanille!
La prononciation prête parfois à confusion. J’entendais quelqu’un à la télé parler des « fruits du péché ». Je croyais qu’il s’agissait d’une émission religieuse dans laquelle un curé hargneux allait vouer aux milles diables et à l’enfer éternel les petits enfants nés hors des liens sacrés du mariage. Pleine de curiosité malsaine, je regarde. Il s’agissait en fait d’une émission de jardinage sur la culture de la pêche. Pfffft.
Dans les émissions culinaires, attention aussi! Quand on vous dit d’ajouter des « pâtes » à l’émincé de veau faisandé dans sa béchamelle fine à l’estragon de bruyère (par exemple), n’allez pas y ajouter des « pattes », ce qui transformerait votre recette sublîme en un ragoût de pattes de cochon, mets qui manque un peu d’élégance.
Tout comme les binnes du Québec, aussi appelées fèves au lard. Et qui deviennent en France le « cassoulet », ce qui fait tout de même moins rustaud! Surtout avec l’appellation contrôlée de Castelnaudary, petit village du Sud, qui a eu le génie d’encanner ses binnes et de les vendre dans toute la France comme si c’était le raffinement suprême, après les truffes et le caviar.
J’imagine que je pourrai revenir dans mon village du Bas-du-Fleuve, et faire de la publicité pour ma propre spécialité culinaire, sous une appellation contrôlée : les « carrés aux Rice Krispies de Sainte-Trinité-de-la-Rédemption». Je pourrais les vendre à prix fou dans toute la France à mon retour!
Bientôt les touristes français dédaigneront le sirop d’érable vendu dans les boutiques hors taxes des aéroports de Montréal, et reviendront avec des kilos de carrés aux rice krispies dans leurs bagages!!!
jeudi 9 décembre 2004
Flash Beauté
Entendu à la télé (française), entre deux émissions, un « flash-beauté », très sérieusement énoncé par une poupounne qui avait l’air de savoir de quoi elle parlait!
« Pour nettoyer votre visage, vous avez impérativement besoin d’un démaquillant, d’un nettoyant, d’un exfoliant, d’un tonique… » Un décapant, avec ça???
« Un masque, appliqué sur le visage, peut donner des résultats incomparables… » Des masques de Mickey Mouse, de Ronald Reagan ou du Général de Gaulle sont disponibles.
« Étendre en massant, de la base du cou vers le haut du visage… » Pétrir et laisser gonfler.
« Laisser reposer 20 minutes… » Puis mettre au four à 180ºC pendant une heure.
Là, on est juste propre, attention! On n’est pas encore maquillée! Et cette opération, tout comme l’ouverture et la fermeture des volets, doit se faire matin et soir!!!
Non, mais faut avoir du temps à perdre!
« Pour nettoyer votre visage, vous avez impérativement besoin d’un démaquillant, d’un nettoyant, d’un exfoliant, d’un tonique… » Un décapant, avec ça???
« Un masque, appliqué sur le visage, peut donner des résultats incomparables… » Des masques de Mickey Mouse, de Ronald Reagan ou du Général de Gaulle sont disponibles.
« Étendre en massant, de la base du cou vers le haut du visage… » Pétrir et laisser gonfler.
« Laisser reposer 20 minutes… » Puis mettre au four à 180ºC pendant une heure.
Là, on est juste propre, attention! On n’est pas encore maquillée! Et cette opération, tout comme l’ouverture et la fermeture des volets, doit se faire matin et soir!!!
Non, mais faut avoir du temps à perdre!
mercredi 8 décembre 2004
Contes des bécosses : le mystère des pipi-o-matic (aussi appelées « sanisettes »)
Il y a quelques années, dans les sombres ruelles de certaines régions obscures de la France, ainsi que dans Paris, des éléments étranges sont apparus, dont la fonction semblait au départ de permettre de soulager les besoins naturels des Français. Il s’ensuivit bientôt que ces cylindres ovoïdes entrèrent dans les mœurs des indigènes : ceux-ci les ignoraient, comme on ignore une verrue tenace dans le visage.
Au début, quelques braves, poussés par une envie naturelle, en firent la visite. Ils racontèrent leurs observations et, de bouche à oreille, comme un mythe que l’on se chuchote les soirs de tempête, elles parvinrent jusqu’à nous. Le fonctionnement de ces engins devrait être tout ce qu’il y a de plus rassurant au départ puisqu’il est inspiré de la Technologie : après le passage de l’usager, un mécanisme permet de nettoyer l’habitacle.
Dans un des premiers récits que j’ai entendus, la procédure est la suivante : la personne met quelques francs dans la fente, la porte s’ouvre automatiquement, la personne entre, la porte se ferme automatiquement, la personne se soulage, puis elle tire la chasse, et enfin la porte s’ouvre automatiquement. La personne sort. Alors commence le cycle de stérilisation : la porte se referme (automatiquement, on l'aura deviné), la cabine entière se renverse et passe dans la seconde moitié de l’espace oblong. De puissants jets de produits chimiques sont alors envoyés dans toutes les directions pour assurer une désinfection totale. La cabine se remet en place, prête pour une autre utilisation.
En théorie, tout va bien. On offre à chaque utilisateur la conviction qu’il sera le premier à poser les cellules et bactéries de ses fesses sur le siège. Il peut même se rassurer que s’il prenait la fantaisie à quelqu’un de poser ses parties intimes au plafond, il n’y subsisterait pas un microbe pour témoigner de son geste.
Mais comment les Français, pourtant économes sur l’eau, ont-ils pu introduire chez eux, pour une somme si modique, un engin qui débite des litres et des litres d’eau et de produits divers?
Pour le touriste qui visite ces régions, ces machines infernales restent aussi cabalistiques que les pyramides de Kheops. S’il tente de recueillir des informations auprès des autochtones, ceux-ci, sans pourtant fréquenter ces lieux, semblent étonnés de l’intérêt porté à ces choses.
Et pourtant...
Des légendes modernes racontent qu’un jeune garçon, ayant tardé à sortir lors de l’ouverture de la porte, est resté pris à l’intérieur pendant le cycle de rinçage... L’histoire ne dit pas s’il en est sorti indemne mais l’on imagine avec horreur le pauvre petit ballotté comme un fétu de paille au travers des jets corrosifs et de ses propres excréments...
Une autre légende affirme qu’au cœur de Paris, une dame ayant témérairement utilisé ces engins eut le malheur de tirer la chasse avant de s’assurer que la décence lui permettait de sortir. Elle ignorait que le programme d’opération faisait ouvrir la porte dès que la chasse était tirée! Elle s’est faite pogner les culottes baissées, comme on dit…
Mais tout cela n’est pas vérifiable. Pareille incertitude exige une enquête approfondie. Ne disposant pas de la témérité nécessaire pour tenter l’expérience personnellement, j’ai dû recourir à l’interview.
Quelques-unes des personnes interrogées se souviennent qu’autrefois, dans le temps des Francs (je ne veux pas dire dans le temps de Dagobert 1er, mais le temps de l’avant-Euro), elles ont visité le Lieu Maudit. Toutes disaient qu’il n’y avait rien là de bien mystérieux, mais je voyais bien, moi, sous leur air nonchalant, l’héroïsme teinté de modestie qui les animait. La preuve, ces personnes n’y sont jamais retournées.
Un jour, peut-être, j’aurai le courage (ou l’envie de pisser) nécessaire à l’exploration de ces dispositifs étranges venus d’ailleurs Si je m’en sors vivante, je vous raconterai l’Aventure.
En attendant, j’invite les lecteurs à témoigner.
Au début, quelques braves, poussés par une envie naturelle, en firent la visite. Ils racontèrent leurs observations et, de bouche à oreille, comme un mythe que l’on se chuchote les soirs de tempête, elles parvinrent jusqu’à nous. Le fonctionnement de ces engins devrait être tout ce qu’il y a de plus rassurant au départ puisqu’il est inspiré de la Technologie : après le passage de l’usager, un mécanisme permet de nettoyer l’habitacle.
Dans un des premiers récits que j’ai entendus, la procédure est la suivante : la personne met quelques francs dans la fente, la porte s’ouvre automatiquement, la personne entre, la porte se ferme automatiquement, la personne se soulage, puis elle tire la chasse, et enfin la porte s’ouvre automatiquement. La personne sort. Alors commence le cycle de stérilisation : la porte se referme (automatiquement, on l'aura deviné), la cabine entière se renverse et passe dans la seconde moitié de l’espace oblong. De puissants jets de produits chimiques sont alors envoyés dans toutes les directions pour assurer une désinfection totale. La cabine se remet en place, prête pour une autre utilisation.
En théorie, tout va bien. On offre à chaque utilisateur la conviction qu’il sera le premier à poser les cellules et bactéries de ses fesses sur le siège. Il peut même se rassurer que s’il prenait la fantaisie à quelqu’un de poser ses parties intimes au plafond, il n’y subsisterait pas un microbe pour témoigner de son geste.
Mais comment les Français, pourtant économes sur l’eau, ont-ils pu introduire chez eux, pour une somme si modique, un engin qui débite des litres et des litres d’eau et de produits divers?
Pour le touriste qui visite ces régions, ces machines infernales restent aussi cabalistiques que les pyramides de Kheops. S’il tente de recueillir des informations auprès des autochtones, ceux-ci, sans pourtant fréquenter ces lieux, semblent étonnés de l’intérêt porté à ces choses.
Et pourtant...
Des légendes modernes racontent qu’un jeune garçon, ayant tardé à sortir lors de l’ouverture de la porte, est resté pris à l’intérieur pendant le cycle de rinçage... L’histoire ne dit pas s’il en est sorti indemne mais l’on imagine avec horreur le pauvre petit ballotté comme un fétu de paille au travers des jets corrosifs et de ses propres excréments...
Une autre légende affirme qu’au cœur de Paris, une dame ayant témérairement utilisé ces engins eut le malheur de tirer la chasse avant de s’assurer que la décence lui permettait de sortir. Elle ignorait que le programme d’opération faisait ouvrir la porte dès que la chasse était tirée! Elle s’est faite pogner les culottes baissées, comme on dit…
Mais tout cela n’est pas vérifiable. Pareille incertitude exige une enquête approfondie. Ne disposant pas de la témérité nécessaire pour tenter l’expérience personnellement, j’ai dû recourir à l’interview.
Quelques-unes des personnes interrogées se souviennent qu’autrefois, dans le temps des Francs (je ne veux pas dire dans le temps de Dagobert 1er, mais le temps de l’avant-Euro), elles ont visité le Lieu Maudit. Toutes disaient qu’il n’y avait rien là de bien mystérieux, mais je voyais bien, moi, sous leur air nonchalant, l’héroïsme teinté de modestie qui les animait. La preuve, ces personnes n’y sont jamais retournées.
Un jour, peut-être, j’aurai le courage (ou l’envie de pisser) nécessaire à l’exploration de ces dispositifs étranges venus d’ailleurs Si je m’en sors vivante, je vous raconterai l’Aventure.
En attendant, j’invite les lecteurs à témoigner.
lundi 6 décembre 2004
Encore dans la série « je vous regarde par-dessus le mur de camembert », la rubrique tant attendue : le savoir-pisser
Le Français est pudique de l’urinoir.
Sa salle de bains est justement ça : une salle de bain. Bain, lavabo et à la rigueur un bidet (on se demande encore à quoi cet instrument peut bien servir…). De bécosse, point. Elle est dans une autre pièce. Dépourvue de lavabo, bien sûr. Ce qui fait que celui qui s’y rend (aux bécosses) doit ensuite traverser le salon et serrer la main au passage à quelques invités, avant de se rendre à la salle de bain, pour finalement et enfin se laver les mains.
Quand aux toilettes publiques, nommées de façon typiquement française : « WC » (water-closet, ou garde-robe à eau), elles sont soigneusement entretenues et surveillées par des employés indépendants nommés « Madame Pipi ». Ou « Monsieur Pipi ». Ils contrôlent les allées et venues, font payer un droit de passage, et dans certains cas décident, selon la couleur du visage du postulant, de la quantité de carrés de papier de toilette à distribuer.
Cela, quand on trouve les toilettes publiques. Car les indications sont rares, afin que seuls quelques initiés puissent trouver le Saint-Graal du caca.
Selon le même principe que la banque, qui charge des frais pour les dépôts, les toilettes sont payantes. Le but avoué est d’empêcher les robineux, clochards et autres infortunés de la rue de les utiliser. Ainsi on garde les toilettes proprettes, tandis que les dessous des ponts de Paris, non protégés par des Madames Pipi, mais d’accès gratuit, exhalent des effluves nauséabondes. Ce qui donne une nouvelle occasion de râler au Français moyen. Celui qui a les moyens de faire pipi sous supervision.
Dans les restaurants, l’hôtelier garde jalousement l’accès de ses bécosses pour ses clients. Vous voulez pisser? Vous devez consommer. Alors vous commandez un café, vous pissez, et vous sortez du restaurant avec une envie de pisser toute fraîche, pour recommencer la manœuvre dans le café suivant. D’où la coutume de se promener de café en café.
On reconnaît les Québécois à leur « Kessé ça? » incrédule en ouvrant la porte de ce qu’on appelle les toilettes turques. Il s’agit en gros d’un trou dans le sol, avec parfois des empreintes de pieds légèrement surélevées pour éviter de patauger. Gare aux bas de pantalons. Je suis personnellement montée visiter les toilettes dans la tour Eiffel, et j’ai été soulagée de voir qu’il ne s’agissait pas de toilettes turques. Soulagée pour les piétons qui se baladent en-dessous de la tour, bien sûr.
Il y a tant à dire sur le savoir-pisser en France, que le sujet est loin d’être épuisé. J’y reviendrai certainement. Les sanisettes, ou « pipi-o-matic », enfin ces trucs gris oblongs que l’ont retrouve parfois sur les places publiques, feront à elles seules l’objet d’une étude approfondie.
En attendant, je vous laisser méditer. Un commentaire?
Sa salle de bains est justement ça : une salle de bain. Bain, lavabo et à la rigueur un bidet (on se demande encore à quoi cet instrument peut bien servir…). De bécosse, point. Elle est dans une autre pièce. Dépourvue de lavabo, bien sûr. Ce qui fait que celui qui s’y rend (aux bécosses) doit ensuite traverser le salon et serrer la main au passage à quelques invités, avant de se rendre à la salle de bain, pour finalement et enfin se laver les mains.
Quand aux toilettes publiques, nommées de façon typiquement française : « WC » (water-closet, ou garde-robe à eau), elles sont soigneusement entretenues et surveillées par des employés indépendants nommés « Madame Pipi ». Ou « Monsieur Pipi ». Ils contrôlent les allées et venues, font payer un droit de passage, et dans certains cas décident, selon la couleur du visage du postulant, de la quantité de carrés de papier de toilette à distribuer.
Cela, quand on trouve les toilettes publiques. Car les indications sont rares, afin que seuls quelques initiés puissent trouver le Saint-Graal du caca.
Selon le même principe que la banque, qui charge des frais pour les dépôts, les toilettes sont payantes. Le but avoué est d’empêcher les robineux, clochards et autres infortunés de la rue de les utiliser. Ainsi on garde les toilettes proprettes, tandis que les dessous des ponts de Paris, non protégés par des Madames Pipi, mais d’accès gratuit, exhalent des effluves nauséabondes. Ce qui donne une nouvelle occasion de râler au Français moyen. Celui qui a les moyens de faire pipi sous supervision.
Dans les restaurants, l’hôtelier garde jalousement l’accès de ses bécosses pour ses clients. Vous voulez pisser? Vous devez consommer. Alors vous commandez un café, vous pissez, et vous sortez du restaurant avec une envie de pisser toute fraîche, pour recommencer la manœuvre dans le café suivant. D’où la coutume de se promener de café en café.
On reconnaît les Québécois à leur « Kessé ça? » incrédule en ouvrant la porte de ce qu’on appelle les toilettes turques. Il s’agit en gros d’un trou dans le sol, avec parfois des empreintes de pieds légèrement surélevées pour éviter de patauger. Gare aux bas de pantalons. Je suis personnellement montée visiter les toilettes dans la tour Eiffel, et j’ai été soulagée de voir qu’il ne s’agissait pas de toilettes turques. Soulagée pour les piétons qui se baladent en-dessous de la tour, bien sûr.
Il y a tant à dire sur le savoir-pisser en France, que le sujet est loin d’être épuisé. J’y reviendrai certainement. Les sanisettes, ou « pipi-o-matic », enfin ces trucs gris oblongs que l’ont retrouve parfois sur les places publiques, feront à elles seules l’objet d’une étude approfondie.
En attendant, je vous laisser méditer. Un commentaire?
samedi 4 décembre 2004
Toujours dans la série « je vous regarde par-dessus le mur de camembert » je vous présente aujourd’hui : le savoir-vivre
Le Français sait vivre. Son raffinement ne connaît pas de limites. À preuve cette conversation mondaine à l’heure du souper (qui s’appelle « dîner ») :
« J’ai vu des super-poubelles sur Saint-Germain… » (et là, je vous prie de me croire qu’on ne parle pas de la tite rue St-Germain à Rimouski…) « Ah oui, mais des poubelles en inox, ça demande de l’entretien! » Même leurs vidanges sont dignes d’un intérêt esthétique soutenu! Pôpa ne ferait pas mieux!
Le Français sait vivre, mais ne sait pas s’habiller. Il ne cesse de râler qu’il fait froid, mais il se promène en petite chemise, nu-fesses à l'air. Le but évident est de ne pas passer pour une moumounne, ce qui ne l’empêchera pas de se livrer à son sport favori : râler. Parce qu'il a froid.
La Poste, en France, sert de banque. Elle vend aussi des assurances. Et puisqu’ils n’ont toujours pas compris le principe de la file unique, malheur à celui qui veut acheter des timbres et qui se trouve derrière un quidam qui se cherche une assurance-vie ou qui a perdu sa carte bleue. Il risque d’attendre longtemps, tandis qu’aux autres guichets les clients défilent à toute vitesse (enfin, à toute vitesse, tout est relatif, nous sommes tout de même en France!).
Tous les matins, le Français va chercher sa baguette de pain. Fi du pain Weston, du pain caoutchouc qui fait des sandwiches ayant une date de péremption de deux mois ultérieure à la date d’achat, du pain qui reprend sa forme après avoir été écrasé par une main balladeuse. Le pain se mange frais. La croûte craque et la mie s’éfouére, comme du vrai pain qui se respecte. Comme quoi tout n’est pas si triste en pays de Gaule (ou de Gaulle, c’est selon).
Le Français est tolérant. Il n’y a qu’en France qu’on tolère les chiens dans les restaurants, dans les supermarchés (tiens, on pourrait les atteler aux « caddies »!) et dans les hôpitaux… Les chiens et les fumeurs. Ils laissent leur trace derrière eux, sous forme de petits tas fumants. C’est emmerdant.
Les Français parlent. C’est sans doute la raison pour laquelle ils ont tous en main ce petit bidule qu’ils appellent familièrement leur « portable » (à ne pas confondre avec l’ordinateur portable, qui, lui, est appelé « lap-top »). Les cellulaires sont partout. Comme les chiens, d’ailleurs, sauf qu’ils ne laissent pas de crotte derrière eux. Par contre, ils peuvent japper. J’en ai même entendu qui hennissaient!
TOUT LE MONDE a un cellulaire, et TOUT LE MONDE doit être disponible pour y répondre. Ne pas répondre à son cellulaire est aussi outrageant pour celui qui appelle que si on l’ignorait sciemment alors qu’il nous adresse la parole. Quand à avoir son cellulaire fermé, c’est simplement une aberration!
Le cellulaire devient de plus en plus indispensable : il donne l’heure, prend des photos, prend des vidéos, sert de GPS pour se localiser, possède une boussole, fait office de lampe de poche, c’est tout juste s’il ne fait pas la vaisselle. La toute dernière trouvaille du cellulaire moderne, le comble de la technologie, s’appelle le « chat vocal » (« chatter », c’est clavarder, rien à voir avec le félin). Le « chat vocal » nous permet de parler avec quelqu’un en appuyant sur un bouton, et de l’entendre nous répondre de la même manière. Un peu comme un walkie-talkie, sauf qu’il faut payer à la minute, ce qui est l’astuce, et qui donne une touche d’ultra-modernisme.
Je m’arrête pour l’instant. Mes lecteurs français commencent à me trouver râleuse. Quel beau compliment de leur part! Je m’adapte, je suis presque Parisienne!!!
Ne manquez pas le prochain épisode du camembert masqué : « Le savoir-pisser ».
« J’ai vu des super-poubelles sur Saint-Germain… » (et là, je vous prie de me croire qu’on ne parle pas de la tite rue St-Germain à Rimouski…) « Ah oui, mais des poubelles en inox, ça demande de l’entretien! » Même leurs vidanges sont dignes d’un intérêt esthétique soutenu! Pôpa ne ferait pas mieux!
Le Français sait vivre, mais ne sait pas s’habiller. Il ne cesse de râler qu’il fait froid, mais il se promène en petite chemise, nu-fesses à l'air. Le but évident est de ne pas passer pour une moumounne, ce qui ne l’empêchera pas de se livrer à son sport favori : râler. Parce qu'il a froid.
La Poste, en France, sert de banque. Elle vend aussi des assurances. Et puisqu’ils n’ont toujours pas compris le principe de la file unique, malheur à celui qui veut acheter des timbres et qui se trouve derrière un quidam qui se cherche une assurance-vie ou qui a perdu sa carte bleue. Il risque d’attendre longtemps, tandis qu’aux autres guichets les clients défilent à toute vitesse (enfin, à toute vitesse, tout est relatif, nous sommes tout de même en France!).
Tous les matins, le Français va chercher sa baguette de pain. Fi du pain Weston, du pain caoutchouc qui fait des sandwiches ayant une date de péremption de deux mois ultérieure à la date d’achat, du pain qui reprend sa forme après avoir été écrasé par une main balladeuse. Le pain se mange frais. La croûte craque et la mie s’éfouére, comme du vrai pain qui se respecte. Comme quoi tout n’est pas si triste en pays de Gaule (ou de Gaulle, c’est selon).
Le Français est tolérant. Il n’y a qu’en France qu’on tolère les chiens dans les restaurants, dans les supermarchés (tiens, on pourrait les atteler aux « caddies »!) et dans les hôpitaux… Les chiens et les fumeurs. Ils laissent leur trace derrière eux, sous forme de petits tas fumants. C’est emmerdant.
Les Français parlent. C’est sans doute la raison pour laquelle ils ont tous en main ce petit bidule qu’ils appellent familièrement leur « portable » (à ne pas confondre avec l’ordinateur portable, qui, lui, est appelé « lap-top »). Les cellulaires sont partout. Comme les chiens, d’ailleurs, sauf qu’ils ne laissent pas de crotte derrière eux. Par contre, ils peuvent japper. J’en ai même entendu qui hennissaient!
TOUT LE MONDE a un cellulaire, et TOUT LE MONDE doit être disponible pour y répondre. Ne pas répondre à son cellulaire est aussi outrageant pour celui qui appelle que si on l’ignorait sciemment alors qu’il nous adresse la parole. Quand à avoir son cellulaire fermé, c’est simplement une aberration!
Le cellulaire devient de plus en plus indispensable : il donne l’heure, prend des photos, prend des vidéos, sert de GPS pour se localiser, possède une boussole, fait office de lampe de poche, c’est tout juste s’il ne fait pas la vaisselle. La toute dernière trouvaille du cellulaire moderne, le comble de la technologie, s’appelle le « chat vocal » (« chatter », c’est clavarder, rien à voir avec le félin). Le « chat vocal » nous permet de parler avec quelqu’un en appuyant sur un bouton, et de l’entendre nous répondre de la même manière. Un peu comme un walkie-talkie, sauf qu’il faut payer à la minute, ce qui est l’astuce, et qui donne une touche d’ultra-modernisme.
Je m’arrête pour l’instant. Mes lecteurs français commencent à me trouver râleuse. Quel beau compliment de leur part! Je m’adapte, je suis presque Parisienne!!!
Ne manquez pas le prochain épisode du camembert masqué : « Le savoir-pisser ».
In France, they speak French!
«Stop» français.
«Arrêt» québécois... (Ne vous laissez pas tromper par le drapeau français en arrière-plan, il n'est là que pour donner un cachet français à l'auberge québécoise... )
En France, le stationnement n'est jamais interdit. Il est seulement gênant. Comme les Français ne sont généralement pas gênés, ils ne se gênent pas pour stationner n'importe où. Chose curieuse, quand il est payant, le stationnement perd son nom au profit de «parking»...
On peut lire sur ces affiches : «Best Bazar», «Mighty Way», «Box Telecom». Vive la France!
Dans les super-marchés français, les «caddies» sont loués 1 Euro, et sont enchaînés les uns aux autres. Pour ne pas se faire voler. Au Québec (voir photo), ils sont en libre service, les clients les ramènent d'eux-même dans l'espace prévu du stationnement (et non du «parking») et on les appelle «chariots».
«Arrêt» québécois... (Ne vous laissez pas tromper par le drapeau français en arrière-plan, il n'est là que pour donner un cachet français à l'auberge québécoise... )
En France, le stationnement n'est jamais interdit. Il est seulement gênant. Comme les Français ne sont généralement pas gênés, ils ne se gênent pas pour stationner n'importe où. Chose curieuse, quand il est payant, le stationnement perd son nom au profit de «parking»...
On peut lire sur ces affiches : «Best Bazar», «Mighty Way», «Box Telecom». Vive la France!
Dans les super-marchés français, les «caddies» sont loués 1 Euro, et sont enchaînés les uns aux autres. Pour ne pas se faire voler. Au Québec (voir photo), ils sont en libre service, les clients les ramènent d'eux-même dans l'espace prévu du stationnement (et non du «parking») et on les appelle «chariots».
vendredi 3 décembre 2004
Dans la série « Je vous regarde par-dessus le mur de camembert », j’ai le plaisir de vous présenter le premier volet : Routine francaise
Le soleil se lève sur la Seine. Enfin, de l’autre côté de la Seine puisque la distance relative entre la rive opposee et l’horizon est plutôt grande… Bref, il est 08h30. On se croirait au pôle nord tellement le soleil se lève tard, mais nous sommes à la même latitude que Rimouski. Les Français ont simplement décidé de vivre à l’heure avancée l’hiver. L’été, ils avancent une seconde fois.
Au lever, toilette rapide. Puis, il est temps d’ouvrir les volets. C’est la cérémonie quotidienne qui nous permet de faire le tour de la maison, d’ouvrir grand les fenêtres pour laisser sortir la chaleur en hiver et laisser entrer les mouches en été. Une demi-heure le matin, une demi-heure le soir. Car le soir il faut recommencer la manœuvre.
Chez nous ornement purement décoratif, le volet est ici ancré dans les mœurs. Pas question d’oublier les volets ne serait-ce qu’une fois, sous peine de conséquences dramatiques autant que nébuleuses. Officiellement, il s’agit de se protéger des cambrioleurs. Naturellement, le cambrioleur français respecte les coutumes locales. Des volets fermés signifient : « Interdit de cambrioler ». Le code est honoré par les voleurs, le proprio est tranquille. Chez nous, une maison aux volets fermés lance le message suivant : « Le proprio est absent! Profitez-en! » Et le cambrioleur québécois ne va pas se gêner pour quelques lattes de bois un peu vermoulues.
Après les volets, on doit déjeuner. C’est à dire « petit-déjeuner », ou tremper son croissant dans son café. C’est la seule façon de le boire, par capillarité. On aspire ensuite l’autre extrémité du croissant jusqu’à ce que la tasse soit vide.
Vient l’heure des courses. Le Français fait ses courses tous les jours. Il part avec son cabas à la recherche de fruits frais, de légumes frais, de viande fraîche, de pain frais, et de lait UHT.
Le pain est acheté en dernier, ce qui explique qu’on est obligé de le coincer sous le bras pour pouvoir le transporter.
On rentre à la maison, on range les achats, on prépare le dîner (appelé « déjeuner »), on prend l’apéro puis on mange. Il est 14h00. On sort de table vers 15h30h. Chez nous, le soleil serait déjà couché. Mais puisque le Français a modifié le fuseau horaire pour l’ajuster à ses besoins, il fait encore clair pour quelques heures.
Ce qui nous laisse juste le temps de fermer les volets, avant de prendre son petit « quatre-heure », consistant en crème glacée (ou « glace »), biscuits (ou « cookies ») et gâteau (ou « cake »).
Il est temps de commencer à préparer le souper (appelé « dîner »), puis on prend l’apéro. Et on se met à table vers 20h : re-apéro, entrée, plat principal, légume (ou sa version française : riz et nouilles portent l’appellation « légume », ce qui ferait se revirer dans sa tombe le guide alimentaire canadien, eût-il été décédé), plateau de fromage, plateau de fruits, dessert. Avec un vin différent pour chaque étape. Et café à la fin.
Il est 22h30 à la sortie de table, le soleil en a profité pour se coucher.La journée a passé comme un éclair, on se demande où le Français trouve du temps pour travailler!
Au lever, toilette rapide. Puis, il est temps d’ouvrir les volets. C’est la cérémonie quotidienne qui nous permet de faire le tour de la maison, d’ouvrir grand les fenêtres pour laisser sortir la chaleur en hiver et laisser entrer les mouches en été. Une demi-heure le matin, une demi-heure le soir. Car le soir il faut recommencer la manœuvre.
Chez nous ornement purement décoratif, le volet est ici ancré dans les mœurs. Pas question d’oublier les volets ne serait-ce qu’une fois, sous peine de conséquences dramatiques autant que nébuleuses. Officiellement, il s’agit de se protéger des cambrioleurs. Naturellement, le cambrioleur français respecte les coutumes locales. Des volets fermés signifient : « Interdit de cambrioler ». Le code est honoré par les voleurs, le proprio est tranquille. Chez nous, une maison aux volets fermés lance le message suivant : « Le proprio est absent! Profitez-en! » Et le cambrioleur québécois ne va pas se gêner pour quelques lattes de bois un peu vermoulues.
Après les volets, on doit déjeuner. C’est à dire « petit-déjeuner », ou tremper son croissant dans son café. C’est la seule façon de le boire, par capillarité. On aspire ensuite l’autre extrémité du croissant jusqu’à ce que la tasse soit vide.
Vient l’heure des courses. Le Français fait ses courses tous les jours. Il part avec son cabas à la recherche de fruits frais, de légumes frais, de viande fraîche, de pain frais, et de lait UHT.
Le pain est acheté en dernier, ce qui explique qu’on est obligé de le coincer sous le bras pour pouvoir le transporter.
On rentre à la maison, on range les achats, on prépare le dîner (appelé « déjeuner »), on prend l’apéro puis on mange. Il est 14h00. On sort de table vers 15h30h. Chez nous, le soleil serait déjà couché. Mais puisque le Français a modifié le fuseau horaire pour l’ajuster à ses besoins, il fait encore clair pour quelques heures.
Ce qui nous laisse juste le temps de fermer les volets, avant de prendre son petit « quatre-heure », consistant en crème glacée (ou « glace »), biscuits (ou « cookies ») et gâteau (ou « cake »).
Il est temps de commencer à préparer le souper (appelé « dîner »), puis on prend l’apéro. Et on se met à table vers 20h : re-apéro, entrée, plat principal, légume (ou sa version française : riz et nouilles portent l’appellation « légume », ce qui ferait se revirer dans sa tombe le guide alimentaire canadien, eût-il été décédé), plateau de fromage, plateau de fruits, dessert. Avec un vin différent pour chaque étape. Et café à la fin.
Il est 22h30 à la sortie de table, le soleil en a profité pour se coucher.La journée a passé comme un éclair, on se demande où le Français trouve du temps pour travailler!
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