samedi 27 juillet 2013

À la bonne franquette!

Hier soir nous avons Reçu.
Oui, «Reçu». Avec une majuscule et une particule si c'était possible.
Je rappelle que nous sommes en France, chez les Français, et que chez les Français, quand il s'agit de manger, rien n'est jamais simple.

Tout le monde sait qu'à Paris, nous sommes en pleine canicule. Ce qui ne nous empêche pas d'avoir envie de voir des amis, que nous avons invités à souper. Mais attention! Rien de bien compliqué, ce sera très simple, il fait si chaud, vous comprenez!

Bien sûr, ils comprennent. Pas de chichis entre nous!

Le jour J arrive, nous, les hôtes, devons penser à préparer la réception. Nous discutons. Il y a Chéri, Belle-mama et moi. Chacun y va de ses idées, la tempête de cerveaux va bon train. Belle mama prend des notes. Chéri lance finalement cette suggestion : «tiens, de la pâte feuilletée avec des petites saucisses, ce serait sympa!» Belle mama prend encore note.

Sur ce, il est 08h, Chéri va travailler, à l'air climatisé. Belle mama va faire les courses au supermarché et moi au marché en plein air.
Belle mama revient avec tarama, hummous, guacamole, carpaccio, saumon fumé, pâte feuilletée, saucises, mozarella, tomates cerises, macédoine,côte de bœuf, jambon cru, fromages divers...
Moi je rentre avec avocats, melons, pamplemousses, haricots...

Je rappelle que nous ne serons que sept à table.

Nous installons les rallonges sur la table de la salle à dîner, sortons la grande nappe, camouflons les objets divers qui traînaient sur la table, trouvons les serviettes, sortons l'argenterie, les petits pots pour mettre les mousses, sauces, etc., les plats de service, les verres à vin, à eau, à champagne et toutes ces sortes de choses.

Belle mama se lance dans la mousse au chocolat. Puis un gâteau au fromage. Je fais du coulis avec les framboises ramassées à la campagne la veille. Belle mama ne trouve pas ça assez chic, il y a des pépins, elle me sort une préparation de coulis toute faite. Bon. Elle continue en faisant un fondant au chocolat. La côte de boeuf sera sortie une heure avant de se faire mettre au four. J'épluche les 3 kilos de haricots. Belle mama fait une mayonnaise, de la macédoine et fabrique des «cornets» de jambon blanc fourré à la macédoine. Les petits pots sont remplis de tarama, de hummous, de guacamole, de mayonnaise. Sur les plats de service, sont disposés le saumon fumé (avec câpres, citrons et brins de persil), le jambon cru en chiffonnade (avec des cornichons que belle mama a soigneusement frisés sur une extrémité et des tomates cerises), le carpaccio (et sa garniture). Les trois melons sont coupés en 7 énormes parts, le pamplemousse est épluché et décortiqué. Les fromages sont sortis du frigo pour être ramollis et bien puer au moment de servir.

Le temps passe, avec tout ça, il faut mettre la table. Opération relativement simple, jusqu'à ce qu'il soit temps de mettre les ustensiles... J'hésite un peu devant la quantité d'argenterie que belle mama me présente. Il y a le grand couteau, le petit couteau, les deux fourchettes, une seule cuillère (nous recevons simplement), les «couverts de service» (ceux qu'on met sur la table avant de manger et qu'on range ensuite intacts car ils ne servent pas). J'ai déjà du mal à mettre le couteau et la fourchette à leur place respective, quand ils se dédoublent je suis complètement perdue. Et encore je suis chanceuse, si c'était un dîner classique, il y aurait 5 fourchettes! Belle mama passe derrière moi pour mettre les pointes des fourchettes vers la nappe, à ma grande perplexité. Elle repasse encore une fois pour mettre les verres à eau de l'autre côté.

Nous avons failli oublier la pâte feuilletée! Nous nous lançons. C'est de la pâte achetée, belle mama ne s'en est jamais servie, et moi évidemment, je ne connais pas du tout. Nous tentons quelques merdouilles, des petits bouts de saucisse que nous tentons d'enfermer dans des découpes de la pâte que nous avons étalée. Aucun des 21 petits morceaux ne se ressemblent. Ils n'ont pas la même taille ni la même forme. Allez tant pis hop au four. Combien de temps? On avisera quand ça sentira le brûlé.

Il est temps d'aller se changer, se rafraîchir pour recevoir nos invités et prétendre que nous sommes fraîches et disposes, décontractées et que nous avions «presque oublié» que nous devions recevoir les amis.

Ceux-ci arrivent. Les bisous sont faits et la conversation commence par les hôtes qui s'excusent négligemment de la simplicité du repas, vous comprenez, la chaleur qu'il fait... Ce à quoi les invités répondent, comme il se doit°: «oh mais vous avez bien fait, vous savez, pas de chichis entre nous...». Les formalités étant faites, nous passons aux choses sérieuses°: manger et parler. Ce que les Français font de mieux!

La soirée est un succès, les invités ont mangé de tout, on a manqué de rien et j'ai encore trop bouffé.

On va manger des restes pour les 5 prochains jours, au terme desquels nous aurons de nouveau des amis à souper...

12 commentaires:

Myricoud a dit...

en faite ce fut les petits plats dans les grands

Noret Marie Thérèse a dit...

Appétissant tout cela, et les saucisses cocktails n'ont pas brulé?Vous avez bossé comme des chefs!!!

coyote des neiges a dit...

Chéri est passé par là! Il m'a dit «va voir si les saucisses brûlent» Je suis allée, et au retour je lui ai dit «oui». Il a dit «eh bien, tu les as sorties?» J'ai dit «non, tu m'as juste dit d'aller voir...»

Anonyme a dit...

Chez les Français, l'argenterie est sortie pour l'empêcher de noircir, les différentes fouchettes mises à disposition des invités afin d'éviter le mélange des goûts, et les pamplemousses découpés avec délicatesse pour épargner l'oeil du voisin de table.
Une multitude de simples petits détails qui contribuent au bien être des convives lors d'une réception sans chichis. Pour ce qui est des quantités, c'est un grand classique programmé ... cela procure un grand soulagement au maître de maison qui connait le menu de la semaine et une relative liberté à l'hôtesse, libérée du casse tête quotidien de la sempiternelle question "qu'est-ce qu'on mange ce soir ?" Les nouveaux motards.

coyote des neiges a dit...

Oui, on a gardé les restes pour les invités de la semaine suivante!

coyote des neiges a dit...

Mais pourquoi, alors, on ne mange pas tous les jours dans l'argenterie?

Anonyme a dit...

Il faut bien utiliser les couverts en inox, pour les empêcher de rouiller !! Chez nous, famille Franco Italienne, les jours pairs, nous utilisons l'argenterie et réservons l'inox aux jours impairs. Néanmoins, les jours parfaits*, c'est à dire le 6 et le 28 du mois, nous manions la cuillère en bois et tout ceci, sans chichis. (
* Un nombre est parfait lorsqu'il est égal à la somme de ses diviseurs propres. Un diviseur propre étant un diviseur autre que le nombre lui-même.)
Vroumvroum.

coyote des neiges a dit...

Ma parole, tu es prof de maths???
1+2+3=6
1+2+14+4+7=28
Bon sang mais c'est bien sûr! C'est évident que la cuiller de bois s'impose dans ce cas là! Où avais-je la tête!!!
Attention à la pollution avec la nouvelle moto!!!
;)

Anonyme a dit...

Je suis très nouvelle tendance... j'ai jeté mon argeterie (douze de chaque sorte de cossins) à la poubelle !!! yes yes yes.

Plus besoin de frotter, ni de culpabiliser parce que ca a pas été frotté... ou pas utilisé...

Et pis, pensez-y comme il faut là... ça mange aussi ben avec (depuis quand l'inox rouille-t-il, au fait ? qu'est-ce qu'on lit dans les commentaires !!! :) des ustensiles ordinaires qu'avec de l'agenterie. :)

coyote des neiges a dit...

En plus, ça mange aussi bien avec les doigts, qu'on peut lécher par la suite, d'où pas besoin non plus de serviettes de table!

Anonyme a dit...

très vrai :)

Unknown a dit...

Ton blog est toujours aussi rafraîchissant....bisous bisous