7e chronique de l’influenceuse
Si on est seul, mais vraiment seul,
c'est-à-dire qu’on ne prévoit ni sortir ni recevoir (ces jours bénis!),
s’habiller prend sa plus simple expression. Non, on ne reste pas en pyjama
toute la journée, bien que ce soit tentant. Sinon, on perd le plaisir de se
glisser, le soir venu, dans notre pyjama, le vrai, celui avec des nounours blancs
imprimés sur fond rose bonbon.
On doit donc impérativement s’habiller,
c'est-à-dire mettre son pyjama de jour. Mou, chaud, confortable. Qui est là pour
nous juger? Et d’ailleurs, nous juger sur quelle base?
Méfions-nous des premières
impressions qu’on veut donner, au bureau ou ailleurs. Trop de préparation crée
des attentes irréalistes. Il est important, lorsqu’on arrive dans un nouveau
milieu, de se faire sa propre niche. Arriver maquillée, talon-hautée et
petit-tailleurée le premier jour peut certes impressionner l’entourage, mais
cela oblige à rester chaque jour à la hauteur. On devient captif de l’image
projetée.
Une collègue de bureau (maquillée,
talon-hautée et petit-tailleurée depuis vingt ans) m’a déjà dit, me regardant
avec envie : «Tu es chanceuse, toi, tu peux t’habiller confortable». S’il
n’y avait pas eu ce regard visiblement envieux, ça aurait pu être un
complimarde. Mais elle était si ouvertement admirative que je me suis rengorgée
intérieurement, tout en lui donnant ce conseil paternaliste «Mais qu’est-ce que
t’empêche de faire pareil?» C’est là qu’elle m’a dévoilé que, prisonnière de
son image, personne ne comprendrait que du jour au lendemain elle se mette à porter
running-chous, leggings et coton ouaté. Quant à moi, puisque dès le premier
jour on m’avait classée dans les guenillous, j’ai pu me vautrer en toute
quiétude dans les délices du mou et du confortable.
On devient tous prisonniers d’une
image. Il faut simplement choisir soigneusement notre prison.
Oui, pour l’instant, je parle de
cuisine, de ménage, de vêtements. Des petites choses superficielles
de la vie qui ne révolutionnent pas le monde. Mais ce sera pour mieux, un peu
plus tard, frapper un grand coup et dévoiler à la face du monde l’immense
complot des grégaires. Quand je rentrerai dans votre intimité profonde et que
je remettrai en question votre couple, ça va faire mal!
Mais pourquoi les grandes marques de
la mode ne se précipitent-elles pas pour me commanditer???
6 commentaires:
Hi, hi, hi..; A mon âge je ne crains rien!!!Tu peux venir, je t'attends! Je suis en pyjama pilou, Bisous Germaine
Merci Germaine! On est les meilleures!
Trois ans aujourd'hui, pile que je suis à la retraite Marie. Tu peux me croire, ton code vestimentaire ressemble au mien. Avec deux années ou presque de confinement.
Jeans et coton ouaté sont mes choix journaliers.
Comme la visite est plutôt rare, je n'ai pas à me soucier des jugements d'autrui.
Continue d'égayer nos journées bien moroses socialement. :)
Merci Unknown (mais qui c'est???). Tu sais que le but de mon travail d'influenceuse est justement de faire réaliser au monde qu'on est bien mieux tout seul? Continue à lire, vu que tu n'es pas convaincu (ou convaincue???) La morosité est justement sociale, et non solitaire! :)
Coucou, je suis pas encore à la retraite mais je vis déjà le bonheur du pantalon de jour en polaire et magnifique sweat avec nounours sur le devant qui va avec hi hi, sans oublier les pantoufles fourrées ! Après, j'avoue, je fais un effort pour le boulot mais toutes proportions gardées faudrait voir à pas sacrifier mon confort, alors vive les jeans à élastique à la taille (entre autre) !
J'ai vécu l'époque où porter des jeans faisait débraillé... Maintenant on a trouvé tellement plus confortable, que les jeans sont devenus le symbole de «faire un effort pour s'habiller propre». On triche un peu en mettant un élastique à la taille. À quand les pantalons de polar imitation jeans?
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