9e chronique de l’influenceuse
Puisque la solitude est souvent
associée au célibat, je crois que le moment est venu de parler du couple.
Le couple : LE grand sujet de
la solitude, que j’ai diplomatiquement évité dans mes précédentes chroniques,
parce que notre société a érigé l’Amour comme valeur suprême. Si je n’avais pas
soigneusement préparé le terrain, je me serais fait blaster dans les commentaires (et j’aurais perdu mes commanditaires
de rouge à lèvres).
Loin de moi l’intention de faire
divorcer tous mes fans mariés, si vous êtes heureux, ou que vous en êtes
persuadés, tant mieux pour vous. Je m’adresse surtout aux tu-seuls qui se font
culpabiliser sans arrêt (pis, quand
est-ce que tu te trouves un tchum/une blonde?) et qui se sentent obligés de
faire semblant de faire semblant de s’en foutre (attention, c’est du 3e degré!). Autrement dit, ils s’en
foutent réellement dans le fond de leur être, mais ils doivent se conformer à
ce qui est attendu d’eux : avoir l’air de se forcer à faire bonne figure,
comme on le voit dans les comédies romantiques, au début du film. L’héroïne
prétend être trop occupée pour se trouver un mec, mais tous les autres
comédiens (et l’audience) savent ce
qui est bon pour elle, c’est-à-dire se trouver un mec. Je reviendrai sur le
sujet des comédies romantiques, j’en ai beaucoup à dire sur le sujet aussi.
Bref, être en couple combine tous
les désavantages de la solitude (il n'y en a pas beaucoup), sans aucun des avantages (et dieu sait qu'il y en a!).
Il est tellement admis que le couple
est l’idéal auquel il faut aspirer (un peu comme la maternité pour les femmes,
mais ceci est une autre question qui devra faire l’objet d’une chronique en
elle-même, je suis intarissable sur le sujet, en fait je suis intarissable sur
tous les sujets), que personne ne nous croit quand on dit qu’on est célibataire
par choix.
Un vieux garçon, à la rigueur, ça
passe. Un clin d’œil salace permet de convaincre l’interlocuteur qu’il a une
vie «bien remplie». Et ici, le «bien remplie» est accompagné du geste
ostensible de guillemets avec les doigts qui signifie «Je fourre tout le
temps». Et les gens lui foutent la paix.
La célibataire, par contre, a doit à
tous les arguments pour la convaincre qu’elle est malheureuse.
- Tu n’as pas encore trouvé le bon… (le bon quoi???)
- Mais comment peux-tu vivre sans Amour?
- Pis, quand est-ce que tu nous présentes ton tchum?
- T’en fais pas (mais je ne m’en fais pas du tout), un jour ton prince viendra…
Et lorsque la St-Valentin arrive,
tous les médias (ainsi que la circulaire Jean Coutu) sont là pour rappeler que
ce n’est pas normal d’être tout seul. Impossible de trouver du chocolat sans qu’il
soit emballé de rouge et en forme de cœur.
Et pourtant… On connait tous un
couple solide, amoureux, ensemble depuis longtemps, qui transpire l’harmonie et
la guimauve… On se dit que c’est notre modèle, que c’est l’archétype du bonheur
conjugal. C’est LE couple qui nous donne espoir, qui nous fait croire en l’Amour…
et combien de fois n’avons-nous pas été ébranlé par la soudaine réalisation que
tout n’est pas rose dans ce couple qu’on considère «idéal»?
Ce qui vient brouiller les cartes, c’est
qu’il est admis que pour être normal, il faut avoir une vie sexuelle «saine».
Saine dans le sens qu’il faut fourrer, mettons, une fois par semaine minimum.
Mais les hormones, ce n’est pas tout dans la vie. Il y a aussi la criss de
paix. Quand on est célibataire, qui vient nous déranger le matin quand on n’a
pas envie de parler/baiser/se réveiller? Avouez, moitiés de couple, que très
souvent vous avez envie de dire «Oh, mais décolle!» mais que vous retenez votre
réplique agacée parce que… vous êtes en couple.
Comme célibataire, on n’a de
compromis à faire qu’avec soi-même. C’est ça, le comble du luxe!
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