jeudi 5 mai 2005

Le pont du week-end (ou le bridge de la fin de semaine)

Ajourd'hui est une fête religieuse, je ne sais plus trop laquelle, je crois que les Français non plus ne savent pas trop, mais ils savent qu'ils ont tous congé. (Un peu comme chez nous, à l'Action de grâce, personne ne saittrop à quoi ça sert, mais tout le monde a congé, donc personne ne s'en plaint, même si c'est un héritage anglo-saxon...)

Nous sommes jeudi. Il y a un congé. Le «week-end» s'en vient. La conclusion s'impose d'elle-même : les Français feront le pont du week-end et partiront. C'est une coutume. Chaque fois qu'il y a un congé, 60 milions de Français prennent la route en même temps. Car ils ont tous congé en même temps. Et ne peuvent pas rester tranquille chez eux quand il y a un congé, ce serait impensable. Seuls les paumés restent chez eux pendant un congé. Les Vrais Français préfèrent s'agglutiner sur les autoroutes pendant des heures à 25 km/hr.

Donc nous avons 11 milions de personnes de la région parisienne qui vont prendre leur bagnole, ou le train, ou l'avion, pour aller soit en Normandie sur le bord de la Manche, soit dans le Sud sur le bord de la Méditerranée, et commencer leur périple en tournant en rond dans le boulevard Périphérique pour tenter de trouver une sortie pas trop bouchonnée.

Et les autres? Ceux de la province? (Ici, on parle des habitants de la province dans le sens de non-Parisiens, ce qui est synonyme de «campagnards incultes et dégénérés» d'après les Parisiens. Au Canada, pas de chicane, on habite tous dans une province...)

Les provinciaux ont le choix entre : la Mer, la Montagne et la Campagne. Avec des majuscules, parce que ce sont des Catégories de Vacances (avec majuscules aussi, ce sont des Institutions, avec un I majuscule, vous l'aurez compris).

Je viens enfin de comprendre que ce que je prenais pour des caricatures hilarantes quand je lisais le journal Pilote ou les Astérix ne sont que le reflet de la réalité. Le téléjournal consacre plus de 75% de ses infos à présenter les zones rouges ou oranges qui correspondent à un bouchon. L'équivalent québécois serait le bulletin de l'état des routes lors de tempêtes de neige du siècle.

Quand à nous, nous restons tranquillement sur place, nous attendons que le périf se débouche puis nous irons en ville pour aller au ciné voir un film que je m'empresserai d'aller ensuite critiquer dans mon forum de film favori . Paris sera désertée jusqu'à dimanche prochain. Ne manquez pas la suite de ces palpitantes aventures de Français en vacances dans : «LE PONT DU WEEK-END : LE RETOUR!!!» Encore plus atroce que le premier épisode!!!

5 commentaires:

e-diote a dit...

Un ami ici présent te conseille d'aller voir un film de Godard : "Week-end"...

(C'est la même chose, mais dans les années 60)

coyote des neiges a dit...

Ouais mais moi je ne parlais pas d'un film (je cherchais le lien entre les batailles des Croisades que je suis allée voir au ciné et le film de Godard...) mais de mon post, hahahah...

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

donc je fais partie des "paumés" et puis, à la maison, des fois on se sent mal dans sa peau, seule...

coyote des neiges a dit...

Ce commentaire fait sans doute référence à mon post précédent...

Faisant moi-même partie des «paumés», je considère au contraire que c'est faire preuve d'intelligence que de rester dans sa région quand tout le monde est sur la route.

C'est la vision française du voyage-à-tout-prix qui me sidère!

coyote des neiges a dit...

Heu, non, il était dans le bon post, après tout, ce commentaire... C'est moi qui était mélangée...