jeudi 6 septembre 2018

Les réseaux sociaux (partie 2 : les petits jeux à la con!)


Lorsqu’on s’inscrit sur un jeu, aussitôt on s’enfonce dans l’enfer de la dépendance. Et, puisqu'on nous y incite, on cherche aussi à entraîner les autres. Ça se joue entre amis (lisez plutôt «contacts») : plus on en a, plus on a de bonus.

Non, ça ne s’adresse pas aux petits enfants. Il est évident que ceux-ci, n'ayant pas de carte de crédit, n'ont aucun intérêt pour le concepteurs. Ça s’adresse à des adultes. Et malgré ça, tout est conçu de façon à nous faire croire que c’est destiné aux tout-petits. Ces jeux, aux noms et aux styles qui infantilisent, sont pleins de bonbons, de biscuits, de gaufrettes et de couleurs pastel. Ou bien les concepteurs sont-ils eux-mêmes des tout-petits ? C’est ce qu’on est porté à croire en voyant ces fausses marionnettes qu’un enfant de quatre ans pourrait dessiner. On les voit, entre les actions, présenter le jeu ou toute autre communication. Mais attention : déjà, à l’époque des vraies marionnettes, le défi était de les faire les plus vivantes possible, d’éviter que l’on ne voie les fils, la main, ou ce qui les contrôlait. Alors pourquoi, au vingt-et-unième siècle, doit-on faire face à des marionnettes qui, en plus d’être statiques, sont mues pas un simple bâton, bien visible, font des sauts pour avancer, comme si elles étaient contrôlées par un enfant de deux ans ? Mais quel est le but ?

On devient complètement débile lorsqu’on joue. Encouragé par les «OH LA LA !», les «BRAVO !», les «SENSASS» et autres superlatifs apparaissant à l’écran à chaque coup, on en vient, `a la longue, à se prendre pour le Dieu de l’Univers. Seul devant son écran, on se surprend même, lors d’un petit succès, à esquisser une danse de victoire en se trémoussant sur sa chaise, s’exclamant «Je suis trop fort !» et fredonnant, avec un bec de canard, «I’m too sexy for my love…». Et en se croyant !

Et ces CLICS à n'en plus finir...

Chaque étape du jeu suscite une multiplication des clics, comme si les concepteurs avaient décidé que ce qui était amusant était de «cliquer». Un petit succès ? l’info-bulle «Formidable !» vous apparaît, sur laquelle vous devez cliquer pour partager le fait que vous êtes formidable avec tous vos contacts. Vous ne désirez pas partager ? Cliquez sur le «x». Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas partager ? Oui. Cliquez encore.

Est-ce que le CLIC provoque une montée d’endorphines ? Est-ce vraiment si satisfaisant d’appuyer du doigt sur le bouton de sa souris ? Une étude a-t-elle été faite à ce sujet ? On sait que dans ce très lucratif marché, tout doit être calculé pour faire encore plus d’argent. Il y a donc certainement une raison à ça… mais laquelle ? Personnellement les CLICS me font profondément chier. Et quand on est bien accro au jeu, les règles changent insidieusement pour insérer de plus en plus de CLICS totalement inutiles. Ils étirent l’élastique (je ne sais toujours pas dans quel but) jusqu’à ce que des joueurs se tannent et vont voir ailleurs s’ils y sont.

Si vous persistez, les concepteurs trouvent encore moyen d’ajouter des façons de vous faire faire «CLIC». Leur imagination est sans limite. Lorsqu’une nouvelle trouvaille arrive, vous vous faites prendre en jouant trop vite et vous vous retrouvez pris dans un engrenage de clics. On cherche vainement le but ultime pour nous faire chier comme ça. On se dit «Ah peut-être pour les Jeunes…» (Le «Jeune» étant un concept mystérieux, limite robot, représentant ceux qui sont «nés avec le clavier dans les mains»). D’ailleurs, on peut supposer que les concepteurs sont eux-mêmes des Jeunes. Ah, ça explique tout. Tout ? Pas nécessairement. Peut-on aussi supposer que les concepteurs n’ont pas nécessairement l’intelligence de comprendre le monde dans lequel ils vivent ? Limite un peu incompétents… Non, ce n'est pas parce qu'ils ont inventé un monde de bonbons qu'on doit les considérer comme des Dieux infaillibles

Voulez-vous acheter un bonus pour 30 pièces d’or ? Les pièces d’or sont en vente pour 10 $ à la banque du jeu, veuillez fournir un numéro de carte de crédit. Parfois, nous avons droit à une promotion incroyable ! 40% de rabais !  Ils nous vendent du vent à 40% de rabais ! Vous déclinez ? On vous demande avec sollicitude (sollicitation ?) si vous êtes bien certain, car ce rabais ne reviendra pas ! Malheureusement, il revient à tous les jours. Une autre raison de faire un CLIC.

Les animations à la con sont interminables. Vous avez réussi un niveau ? Votre pion avance sur la carte, avec une lenteur exaspérante, arrive à l’étape suivante, s’arrête en faisant un ou deux rebonds au ralenti et finalement s’immobilise complètement. Cliquez pour partager. Vous gagnez ou utilisez des bonus sous forme de sous ? Ça rentre dans votre «tirelire» graine à graine, toujours avec une lenteur exaspérante...

Vous êtes encouragés à jouer avec vos amis pour obtenir encore plus de bonus ! Vous acceptez donc n’importe qui comme contact, pourvu qu’ils vous envoient des bonus. Certaines personnes semblent garder un œil attentif sur leur liste de contacts pour surveiller s’ils reçoivent bien leurs bonus journaliers. Et malheur à vous si vous ne le faites pas ! Il peut s’en suivre des véritables conflits, pouvant aller jusqu’au châtiment suprême : le bannissement de la liste d’amis ! Et parlant d'amis...

Ne manquez pas, dans quelques jours, la partie 3 : les amis!

1 commentaire:

Colette a dit...

Que c'est bien dit!