samedi 25 mars 2006

LE MONSIEUR TRÈS IMPORTANT QUI EST VENU ME CHERCHER

Suite de la saga hospitalière...

J'étais donc partie seule pour mon Aventure hospitalière, mais par chance, j'ai eu quelqu'un pour venir me chercher. Ouais, j'aurais pu prendre un taxi pour le terminus d'autobus du retour, mais je n'aurais pas autant ri.

Le quelqu'un, c'est un copain, un Homme Très Important, ce qui ne m’a jamais empêchée de le rentrer dans le mur quand le besoin s’en faisait sentir, puisque nous avons été à l’école à la même époque. Il y a des familiarités qui se tolèrent quand on a élevé les cochons ensemble.

Il avait une réunion à Lévis, en face de Québec, dans l'après-midi. Une réunion de Monsieurs Très Importants. Il est donc parti de Rimouski (non, il n’était pas allé y prendre une brosse*) un peu plus tôt juste pour me faire sortir de l’hôpital.
*prendre une brosse = se souler la yeule, comme le font les personnages des téléromans de Victor-Lévy Beaulieu quand ils quittent Trois-Pistoles pour Rimouski, J'ai tout expliqué ça hier dans mon article, faut-il encore le répéter??? Il y en a qui ne suivent pas!!!

Plein d’attentions, il arrive en char* vers 10h30 et me dit qu’il m’amène dîner** et de ne m’occuper de rien. Je suis une Opérée. Il m'ouvre même la porte du côté du passager. Du jamais vu de sa part. Je me déconnecte donc le cerveau, pour participer à bâtons rompus à sa conversation.
* En voâââture (stie!)
** Déjeuner, quoâââ...

Il me raconte (tout en conduisant d'une main distraite) combien je suis chanceuse de pouvoir utiliser mon statut d'Opérée pour m'éviter des corvées. J'en profite pour lui suggérer de ne pas trop rouler sur les nids de poules, puisque je suis une Opérée. Ni de trop passer sur les jaunes. Je suis une Opérée.

Nous ne sortons pas de Sainte-Foy (la banlieue ouest de Québec, où se situent l'hôpital, le terminus d'autobus, et normalement, de multiples restaurants). Après tout, nous n'avons que 2 heures avant le départ de mon autobus et le début de sa réunion.

Au bout d’une heure de trajet dans les petites rues de Sainte-Foy, parle-parle, jase-jase, c'est bien beau tout ça, mais il est presque midi, mon autobus part dans 55 minutes. Nous n’avons toujours pas trouvé d’endroit où manger. Homme Très Important a beau être important, il n'en est pas moins parfois un peu nono. Comme à l'époque de nos études, d"ailleurs. À ses «Cou-donc, on est où, là???» et ses «Mais comment ils font pour manger, les gens de Québec???», je lui réponds mollement : «Je sais-tu, moé, je suis une Opérée!» Tant qu'à faire, autant en profiter pour me reposer le cerveau.

De fondue suisse, nos exigences alimentaires redescendent donc au niveau du réalisme, puis encore plus bas, au niveau du MacDo. Il est temps que je prenne les choses en main. Malgré mon nouveau statut de petite chose fragile, je dois le guider vers le terminus d’autobus au Snack duquel nous prenons le menu du jour. Je reprends mon statut de petite chose fragile, le temps que mon copain bien bonasse paie la facture, puis je le renvoie vers le pont Pierre-Laporte, en direction de Lévis, en espérant qu’il ne se perde pas en chemin, vers sa réunion d’affaire de Monsieur-Très-Important (bien que peu débrouillard).

Quant à moi, je prends l’autobus, et je retourne à Rimouski pour prendre une brosse*...
*se souler la yeule, comme le font les personnages des téléromans de Victor-Lévy Beaulieu quand ils quittent Trois-Pistoles pour Rimouski. Je l'ai déjà dit plus haut??? Excusez-moi, mais je suis une Opérée...

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Aille ! Une Opérée doit être prudente, alors, prendre une cuite... C'est vraiment indiqué ?
Santé quand même et surtout bon rétablissement,
Léonor

Papilles et Pupilles a dit...

J'en viens à regretter que tu ne te fasses pas opérer plus souvent car j'ai passé un vrai bon moment. Et dire que tu aurais pu te faire opérer en France : Tu nous aurais raconter les grèves, les manifs,...

Je lève mon verre à ta santé, remets toi bien !

coyote des neiges a dit...

Papilles et pupilles : c'est vrai que c'était le fun! Je crois que je vais y retourner!!! (pffft!) Un jour faudra que je raconte mon aventure (unique, heureusement) dans le système de santé français!!!

Léonor : pas de danger, je ne suis pas un personnage de téléroman de Victor-Lévy Beaulieu!